"Pathfinder : Bestiaire" + "Bestiaire 2" + "Bestiaire : Les Classiques revus et corrigés"
Pathfinder : Bestiaire
Pathfinder : Bestiaire 2
Pathfinder Univers : Bestiaire : Les Classiques revus et corrigés
Alors ça, ma bonne dame, oui, je suis tout à fait d’accord avec vous, c’est bien beau d’avoir un beau donjon. Mais encore faut-il le peupler ! C’est que les aventuriers réclament en beuglant bastons contre des bestioles improbables et rencontres étranges et marquantes avec d’autres créatures franchement chelou. Qu’il s’agisse de convertir du gobo en XP ou de se prendre la branlée du siècle face à un dragon, de baver sur les nymphes ou de trembler d’admiration mêlée d’effroi devant… allez, un dragon, encore, une partie du travail du MJ de Pathfinder, comme autrefois avec ce bon vieux Donj’, consiste à mettre en scène toute une palanquée de bébêtes parfois communes, parfois saugrenues, et, pour ce faire, il a besoin d’un bestiaire complet. Histoire de varier un peu tout ça (parce que les joueurs peuvent en avoir vite marre des gobos comme des dragons). Eh bien, ma bonne dame, Black Book nous offre (enfin, nous vend, faut pas déconner non plus) à ce jour non pas un, ni même deux, mais bien trois bestiaires pour Pathfinder ! Oui, trois ! Ce qui en fait, des monstres, des animaux et compagnie. Près de 700 bébêtes différentes en deux livres, à vrai dire (car, oui, le troisième, bien plus fin, est d’un genre un peu différent, mais j’y reviendrai).
Le Bestiaire, comme son nom l’indique, est l’outil de base, en tant que tel indispensable. Plus de 350 créatures, des aasimars aux zombies, en passant par… des gobos et des dragons, oui, certes, mais il y a tellement d’autres choses dedans, enfin ! Disons-le tout net, des trois livres que je vais évoquer aujourd’hui, c’est là le seul dont il me paraît difficile de se passer. Et il contient bien assez de choses pour pouvoir faire l’impasse sur les deux autres, même s’ils ne sont pas inintéressants ou véritablement superflus pour autant. Seulement, il faut bien partir des fondamentaux, et c’est ce que nous propose ce volumineux ouvrage, tout en couleurs et abondamment illustré (une illustration par page pour le bestiaire proprement dit, c’est-à-dire pour la quasi-totalité du livre). Chaque créature se voit présenter de la même manière : nom, brève entrée en matière, FP, quelques données générales (XP, DV, alignement, etc.), défense, attaque, caractéristiques, écologie, description. Chaque créature est ainsi déterminée sur une page, le plus souvent, ou parfois une demi-page ; on rencontre également des groupes de créatures occupant plusieurs pages, avec une entrée en matière générale (archons, azatas, démons, diables, dragons, etc.). Clair et beau, le Bestiaire remplit parfaitement son office, et se lit (ou se parcourt) avec un certain plaisir, voire un plaisir certain. Il se conclut enfin sur des appendices indispensables et très bien faites : créer un monstre, évolution des monstres, glossaire, PJ monstrueux, dons pour monstres, compagnons d’armes monstrueux, compagnons animaux ; suivent des listes fort pratiques (par type, par FP, par milieu, variantes, capacités spéciales, rôle), avant de finir sur les inévitables (ou bien ?) tables de rencontres. Un bien bel ouvrage.
Le Bestiaire 2, comme son nom l’indique assez, doit être envisagé comme un complément du Bestiaire, plus que comme un supplément à part entière. Il décrit ainsi, sur un format comparable, plus de 300 nouvelles créatures, des aalips aux zombies juju, généralement plus originales que celles que fournit le Bestiaire, mais aussi, sans doute, moins communes. Obéissant aux mêmes règles que son prédécesseur, il en reproduit les qualités. Et s’il n’est (donc) pas indispensable, il ne manque pas d’intérêt pour autant ; à cet égard, j’ai particulièrement apprécié les nombreux développements venant enrichir la cosmogonie de Pathfinder (Inévitables, etc.).
Reste enfin, dans la gamme « Univers » (encore appelée, comme l’originale, « Chronicles », à l’époque), notre dernier volume, incomparablement plus court que les deux qui précèdent, et sous couverture souple, cette fois, mais toujours tout en couleurs : le Bestiaire : Les Classiques revus et corrigés. Rien de nouveau à proprement parler ici, ce n’est pas le but ; au contraire, il s’agit de revenir sur les monstres les plus communs, ceux que les joueurs ont déjà rencontrés bien des fois, pour leur donner un peu plus d’épaisseur et rendre leur rencontre toujours plus enrichissante. Ce petit ouvrage d’une soixantaine de pages se consacre donc à dix créatures on ne peut plus banales dans les jeux de rôle d’heroic fantasy : les gnolls, les gobelins, les gobelours, les hobgobelins, les hommes-lézards, les kobolds, les minotaures, les ogres, les orques et les trolls. Chacune de ces espèces se voit consacrer six pages, détaillant, après une vue d’ensemble généralement assez brève, leur écologie, leurs habitat et société (religion, lois, relations avec les autres…), leur rôle possible ou probable dans une campagne, leurs trésors, leurs variantes, leur répartition dans le monde de Golarion (plus précisément dans le cadre de la mer Intérieure, en fait), une liste de noms masculins et féminins, et enfin seulement leurs caractéristiques techniques, accompagnées de nouveaux développements sur leur tactique (avant le combat, pendant le combat, moral). Alors, certes, ce Bestiaire : Les Classiques revus et corrigés n’a certainement rien d’indispensable, et on n’y trouvera pas forcément grand-chose de terriblement original. Reste qu’il s’agit à la base d’une bonne idée en tant que telle, et bien exécutée : le livre est d’une lecture très agréable, et se révèle tout à fait passionnant. J’émettrais un seul bémol : une tendance, parfois, à faire dans l’humour un peu lourdingue, ce dont un MJ, à mon sens en tout cas, se passe généralement allègrement (il a des joueurs pour ça) (hélas).
Au final nous avons donc trois beaux suppléments, bien traduits et édités (ce qui, dans le monde du jeu de rôle, mérite toujours d’être souligné), qui contiennent bien des horreurs et des ridicules, des classiques du genre (empruntés au folklore ou à des auteurs, Lovecraft inclus, au passage) aux plus spécifiquement golariennes. On y découvre une faune (et parfois une flore…) d’une richesse indéniable, et une cosmogonie tout à fait enthousiasmante. Mission accomplie, donc.
Commenter cet article