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"Pretty Hate Machine", de Nine Inch Nails

Publié le par Nébal

Pretty-Hate-Machine.jpg

 

NINE INCH NAILS, Pretty Hate Machine.

 

Tracklist :

 

01 – Head Like A Hole

02 – Terrible Lie

03 – Down In It

04 – Sanctified

05 – Somehting I Can Never Have

06 – Kinda I Want To

07 – Sin

08 – That’s What I Get

09 – The Only Time

10 – Ringfinger

 

... Oh et puis zob, après tout. Au départ, je comptais ne chroniquer, de Nine Inch Nails, que Broken, The Downward Spiral et The Fragile, soit les meilleurs enregistrements de Trent Reznor (avec la B.O. de Quake et Ghosts I-IV, mais ceux-là, je sens qu’ils vont être durs à chroniquer…). Mais, dans la mesure où je suis allé jusqu’à me taper ces derniers jours le très mauvais Smells Like Children de Marilyn Manson, je me suis dit que je pouvais bien en passer par des albums un peu moins importants, et poursuivre ma rétrospective au-delà (ce que je ferai peut-être pour Ministry aussi, tant qu’on y est), avec les albums de remix, et les albums ultérieurs. Mais aussi, bien sûr, le premier album… Et c’est pourquoi je vais finalement vous parler de Pretty Hate Machine, après avoir quasiment argumenté contre cet album.

 

Mais que l’on ne se méprenne pas : je n’ai jamais dit que je trouvais cet album mauvais ; il ne l’est pas (enfin, pas totalement…). Par contre, deux choses me paraissent devoir être soulignées : 1°) il me paraît surestimé (surtout comparé à son quasi-voisin un peu antérieur, The Land Of Rape And Honey de Ministry, et a fortiori, de la même année et du même groupe, The Mind Is Is A Terrible Thing To Taste) ; 2°) il me paraît avoir mal vieilli, contrairement au reste de la production de Nine Inch Nails, et beaucoup plus que les deux albums précédemment évoqués…

 

Blasphème ! Blasphème !

 

Mais je vais vous en laisser juger par vous-mêmes, et on verra bien…

 

Cela dit, c’est un album qui a marqué son époque, et initié une fort belle aventure musicale. Et il contient malgré tout quelques pistes pour le moins intéressantes, dont au moins une, à mon sens, mérite même le qualificatif de chef-d’œuvre. Il a donc son importance, et il peut être utile d’y consacrer malgré tout un compte rendu…

 

Adonc. L’album s’ouvre sur un des tout premiers tubes de Trent Reznor (qui fut d’ailleurs repris par Devo, un signe qui ne trompe pas…), « Head Like A Hole » ; si la voix de Reznor est déjà immédiatement reconnaissable, pour le reste, le morceau accuse un peu son âge vénérable, mais garde néanmoins une certaine patate qui le laisse encore fréquentable, et explique qu’on le retrouve encore régulièrement dans les concerts du « groupe ». « Bow down before the one you serve / You’re gonna get what you deserve. » Brrr... Déjà très SM, le Trentounet...

 

« Terrible Lie » également accuse un petit peu son âge, mais à peine, et il est aisément récupérable (et donc récupéré) pour en faire un vrai petit tube finalement très contemporain dans les concerts du « groupe ». En définitive, ce morceau reste très efficace aujourd’hui, et a plutôt bien vieilli.

 

C’est loin d’être le cas de « Down In It », le type même du morceau ultra-daté devenu totalement inécoutable… Définitivement trop 80s pour passer encore aujourd’hui, ça, ma bonne dame, et à tous les niveaux encore… Non, mieux vaut jeter un voile pudique là-dessus.

 

Par contre, si ça sonne toujours très 80s, « Sanctified » s’en tire mieux, grâce à son chouette riff de basse slappée et à sa belle ambiance. Très correct, et joli refrain, très efficace.

 

Et là… Oh, je sens venir les railleries… traitez-moi de minette gogoth si vous voulez, mais ce qui suit, c’est un petit bijou. À mes oreilles ZE morceau de l’album, celui qui n’a pas pris une ride : « Something I Can Never Have », très jolie petite ballade au piano (une ch’tite mélodie toute conne, et donc parfaite) secondé de nappes, au refrain porté par une très efficace rythmique industrielle. Alors oui, c’est très gogoth, mais moi je trouve ça bôôôôôôô. Et ça, messieurs dames, ça ne vieillira pas. Jamais. Moi, c’est ce que j’appelle un chef-d’œuvre.

 

Le retour aux 80s avec « Kinda I Want To » fait un peu mal au cul, du coup. Non que le morceau soit spécialement mauvais – il est même plutôt correct –, mais le voisinage de « Something I Can Never Have » lui nuit un tantinet. On lui reconnaîtra cependant une certaine inventivité dans la rythmique, et un refrain efficace.

 

« Sin » est un morceau quasi inécoutable sur son couplet, mais sauvé (enfin, presque…) in extremis par son refrain, qui punkifie (ou industrialise) un peu une abomination synth-pop ultra-datée. Pour le reste, hop, voile pudique.

 

Et on le laissera baissé pour « That’s What I Get », morceau sans intérêt (même si ça s’améliore un tout petit peu sur la fin), qui fait à l’occasion penser à du mauvais Depeche Mode. Là, Trentounet ne s’est pas vraiment appliqué…

 

Puis il y a « The Only Time », ou une tentative de faire du Nine Inch Nails funky. Une tentative, hein… à la limite du supportable. Voile pudique !

 

Et l’album de s’achever sur « Ringfinger », au son toujours très daté, mais qui n’a plus besoin du voile pudique (ouf). C’est déjà plus correct, et, au moins, ça ne fait pas saigner les oreilles. Mais on avouera que ça ne casse pas des briques pour autant.

 

 J’en reviens donc à ce que j’avais déjà dit : Nine Inch Nails ne commencera à devenir véritablement intéressant qu’avec Broken, et l’album de la maturité sera The Downward Spiral. Pretty Hate Machine, quant à lui, est un album inégal, surestimé, et qui a mal vieilli. L’année précédente, Ministry sortait The Land Of Rape And Honey et, la même année, The Mind Is A Terrible Thing To Taste : ça fait quand même une sacrée différence… Traitez-moi de fanboy décérébré si vous le voulez, mais là, j’ai choisi mon camp, camarades. Pour Nine Inch Nails, il allait falloir attendre encore un peu. Mais, comme disait l’autre, se faire attendre, c’est se faire désirer, non ? Un adage que Trent Reznor a su manier plus d’une fois…

Commenter cet article

L
<br /> Assez d'accord sur le track by track, et je m'incline face aux références à Ministry, que je ne connais absolument pas mais que ça va venir dans les heures qui suivent.<br /> <br /> Les sonorités cheap ont du faire de cet album un truc kitch dès sa sortie. Il ne fallait pas avoir des couilles de sortir ce genre de musique face à la déferlante rock de l'époque ?<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Je préfère, et de loin, "Year Zero"... Je ne l'aime pas trop non plus cet album (ouaip pour la chanson douce (gothique? pourquoi?), mais il y a un des arrangements derrière qui est de trop et qui<br /> alourdit le tout je trouve).<br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Ouep. Pas gégé, hein ? Mais par contre, "Something I Can Never Have", je la trouve parfaite. Franchement.<br /> <br /> <br /> <br />