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"Sonic Youth", de Sonic Youth

Publié le par Nébal

Sonic-Youth.jpg

 

SONIC YOUTH, Sonic Youth

 

Tracklist :

 

01 – The Burning Spear

02 – I Dreamed I Dream

03 – She Is Not Alone

04 – I Don’t Want To Push It

05 – The Good And The Bad

06 – Hard Work (Live)

07 – Where The Red Fern Grows (Live)

08 – The Burning Spear (Live)

09 – Cosmopolitan Girl (Live)

10 – Loud And Soft (Live)

11 – Destroyer (Live)

12 – She Is Not Alone (Live)

13 – Where The Red Fern Grows

 

Bon, pour diverses raisons tenant essentiellement à mon déménagement d’une part et à mon chroniquage pour d’autres endroits qu’ici d’autre part, et contrairement à ce que j’avais promis, je ne vais pas être en mesure de reparler tout de suite de SF sur ce blog (miteux, oui). D’où je vais poursuivre ma rétrospective Sonic Youth. Et même la compléter puisque, entre mon séjour parisien et quelques virées toulousaines, j’ai pu pas mal compléter ma collec’, même si elle n’est pas encore intégrale (du moins pour ce qui est des albums expérimentaux).

 

En témoigne immédiatement ce Sonic Youth, le premier EP du groupe réalisé sous le patronage de Glenn Branca, dont je ne savais même pas, con de moi, qu’il avait été réédité, en l’occurrence accompagné de sept titres live (enregistrés le 18 septembre 1981) et de « Where The Red Fern Grows », première version de « I Dreamed I Dream » et premier véritable enregistrement studio du groupe puisque datant d’octobre 1981, là où l’EP date de mars 1982.

 

L’EP surprend l’amateur de Confusion Is Sex par sa relative « propreté ». Le son est No Wave, certes, mais dans un versant moins bruitiste et plus « funky », beaucoup moins dissonant en tout cas (ce serait d’ailleurs le seul enregistrement du groupe où celui-ci use « essentiellement » d’accordages « normaux »…) ; on reconnaît donc bien un son typiquement new-yorkais, mais pas forcément, voire pas du tout, celui du Sonic Youth à venir. Cela n’empêche heureusement pas l’EP de réserver quelques belles pièces.

 

Et ce dès le début avec « The Burning Spear » : la rythmique basse-batterie enjouée (limite disco-punk) offre un contrepoint aux légers (très légers) bruitismes guitaristiques. Sans doute le premier classique de Sonic Youth. Un bon morceau, à n’en pas douter.

 

« I Dreamed I Dream », qui avait connu une première version instrumentale sous le titre « Where The Red Fern Grows » (on y reviendra), est un morceau plus lent et planant, mais là encore guère bruyant. Intéressant d’entendre les voix se mélanger, beau travail d’ambiance.

 

On passe ensuite à « She Is Not Alone », très typé ESG ou Liquid Liquid sur le plan rythmique. Un morceau assez hypnotique, plutôt efficace, mais rien d’exceptionnel.

 

« I Don’t Want To Push It » se verra appliquer la même remarque concernant la rythmique. Mais le morceau est cette fois plus nerveux et bruyant. L’ensemble n’en est pas moins plutôt anodin.

 

Et l’EP de se conclure sur le long instrumental « The Good And The Bad », qui démarre de manière assez enjouée, avec un riff de basse plutôt funky, avant de devenir plus typiquement sonicyouthien (et glauque) sur une jolie montée. Puis re-belote, avec plus ou moins de réussite, jusqu’à un finale qui laisse un peu s’exprimer le bruit.

 

On l’aura compris : l’EP à lui seul est loin d’avoir le caractère indispensable de Confusion Is Sex. C’est une œuvre un peu mollassonne, sans vraie personnalité, entre deux eaux, d’un groupe qui se cherche encore, et qui, en studio, ne parvient pas à retrouver la qualité et la fougue de ses performances scéniques.

 

En témoignent d’ailleurs illico les sept titres suivants, enregistrés le 18 septembre 1981 au Music For Millions Festival au New Pilgrim Theatre de New York, et dont certains – j’en suis à peu près sûr – ont fini sur Sonic Death, au moins de manière fragmentaire.

 

Le son pourri y est sans doute pour quelque chose, mais le fait est que l’on trouve là davantage la patte de ce qui deviendra Sonic Youth, ne serait-ce aussi que parce que les guitares ne sont pas aussi en retrait et « propres » que sur l’EP. Ainsi sur le par ailleurs pas terrible « Hard Work », qui offre néanmoins une agréable cure de bruit.

 

Suit « Where The Red Fern Grows », version « originale » de « I Dreamed I Dream ». Avec ce son, le morceau prend plus d’ampleur, et devient d’autant plus intéressant, même si l’on regrettera l’absence du chant à deux voix.

 

Après quoi l’on passe à « The Burning Spear », dans une version bien plus lente que sur l’EP à venir. Le résultat est du coup moins « funky », plus bruitiste par certains aspects, mais assez déstabilisant aussi.

 

« Cosmopolitan Girl » est un morceau de Kim Gordon assez connoté punk. Plutôt moyen.

 

On retiendra par contre l’excellent « Loud And Soft », qui ne contient que le meilleur de « The Good And The Bad », avec quelques paroles de Lee Ranaldo en sus, et de quoi enjoliver le tout. Un très bon morceau, glauque et puissant. Et celui-là, je suis à peu près sûr qu’on le retrouve sur Sonic Death.

 

Suit « Destroyer », toutes guitares en avant. Un instrumental intéressant, hypnotique et bruitiste.

 

Et la partie live de l’album s’achève sur « She Is Not Alone » ; là aussi, je suis à peu près certain que cette version a été reprise sur Sonic Death ; quoi qu’il en soit, elle est autrement furibarde et noisy que celle de l’EP, et donc mille fois plus intéressante.

 

L’album, enfin, se conclut, sur « Where The Red Fern Grows », première version de « I Dreamed I Dream », donc (je l’ai déjà dit ?), et surtout premier enregistrement studio du groupe. Bon, j’ai déjà assez parlé de ce morceau comme ça, inutile d’y revenir…

 

 Sonic Youth est probablement à réserver avant tout aux fans. À mon sens, plus que pour l’EP originel finalement assez médiocre (bien qu’indispensable pour les collectionneurs…), cette réédition vaut surtout pour sa partie live, tout à fait intéressante, mais qui peut parfois faire double emploi avec Sonic Death. À bon entendeur, salut.

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