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"Sound Of Silver", de LCD Soundsystem

Publié le par Nébal

Sound-Of-Silver.jpg

 

LCD SOUNDSYSTEM, Sound Of Silver.

 

Tracklist :

 

01 – Get Innocuous!

02 – Time To Get Away

03 – North American Scum

04 – Someone Great

05 – All My Friends

06 – Us V Them

07 – Watch The Tapes

08 – Sound Of Silver

09 – New York, I Love You But You’re Bringing Me Down

 

Retour à LCD Soundsystem, pour ce second album intitulé fort justement Sound Of Silver. Bon, on va pouvoir abréger un peu, aujourd’hui, dans la mesure où on ne va pas s’attarder sur les présentations (et pis y’a qu’un disque et seulement neuf pistes, ouf… c’est que j’en ai chié, hier, avec The Fragile !) ; depuis mon compte rendu dithyrambique de LCD Soundsystem, vous savez qu’il s’agit là en ce qui me concerne du projet solo de Dieu, aka James Murphy de The DFA. Autant dire que j’attendais cet album avec une impatience certaine… et une certaine anxiété aussi, mais c’est tout moi, ça : pessimiste de nature, je doute même de Dieu…

 

Et le début de la première piste, « Get Innocuous! », n’avait rien pour me rassurer. Certes, tout cela était bel et bon, mais cela n’en ressemblait pas moins à une reprise de « Losing My Edge » (c’est plus sensible sur la version de l’album que sur le clip que je vous avais montré)… Dieu – pardon – James Murphy se mettrait-il déjà à tourner en rond ? Mais heureusement les claviers house à contre-temps viennent quelque peu changer la donne, puis le chant vient radicalement changer l’atmosphère du morceau. Et James Murphy – pardon – Dieu de nous livrer à nouveau une petite merveille d’introduction. Rien à redire, en fin de compte, et c’est tant mieux. Même si le morceau, quelque part, annonce un peu le décevant The Future Will Come de The Juan MacLean, avec son côté house prononcé et le – bref – passage chanté de Nancy Whang… Ça reste bien autrement bon.

 

La deuxième piste, « Time To Get Away », est un tube immédiat, un morceau – court selon les standards du groupe – à la patate funky indéniable et plein d’humour (comme souvent chez LCD Soundsystem, et on aura maintes fois l’occasion de le constater au fil de cet album). Rythmique basse / batterie parfaite, accord parfait des claviers et de la guitare pour donner le speed, chant inspiré de James Murphy… Que demande le peuple ? D’autres morceaux au moins aussi bons ? Il les aura.

 

Tiens, en parlant de morceaux pleins d’humour, la suite se pose là, avec le très sympathique « North American Scum » (un chouia plus long sur l’album), autre tube immédiat (au clip con comme la pluie mais fort rigolo, surtout pour les amateurs de SF qui rodent en ces lieux interlopes). Bonne ligne de basse et chouette riff de guitare pour un morceau aux paroles hilarantes ; ça ne pète pas bien haut, ça n’est pas du très grand LCD Soundsystem, mais c’est efficace…

 

« Someone Great » (bien plus long en temps normal, et originellement la troisième partie de « 45:33 » – j’y reviendrai) joue dans un tout autre registre, plus apaisé et plus ouvertement électronique ; ça n’a l’air de rien, mais c’est entêtant comme c’est pas permis, et ça marche donc très bien. Du très bon LCD Soundsystem, cette fois.

 

Et ça vaut pour la suite, dans un registre assez proche, l’excellent « All My Friends » (là encore bien plus long en temps normal), où un piano hypnotique prend la première place. Un très bon morceau, à la fois dansant et planant, et, une fois n’est pas coutume, bien plus complexe en profondeur qu’il n’y paraît à première vue.

 

Mais je vais faire mon petit réac’, pour le coup, et y préférer malgré tout, davantage dans la lignée des premiers grands singles de LCD Soundsystem, le disco-punk incroyablement efficace (et là encore pas si simple que ça) du génial « Us V Them ». Très chouette ligne de basse, rythmique complexe (les cloches y sont pour beaucoup), chant envoûtant qui donne instantanément envie d’être repris en chœur… Avant un finale jouant la carte de la transe. C’est génial, ça ! Merci, ô mon Dieu…

 

« Watch The Tapes » est un morceau bien plus court, mais qui joue à son tour de la carte disco-punk, avec une basse monstrueuse, et un pied à l’avenant. Plus un refrain rigolo, pour la forme. Rien d’exceptionnel, mais ça s’écoute bien.

 

« Sound Of Silver » (NB : il manque environ une minute à la fin de la vidéo, désolé, j’ai pas trouvé mieux…), à s’en tenir aux paroles, ne manque pas d’humour non plus, mais le vrai propos est ailleurs. C’est qu’il s’agit, une fois de plus, de faire planer et danser en même temps : pour ce faire, James Murphy, use d’un mélange adroit de nappes et de bleeps d’une part et d’une rythmique sans faille d’autre part, bien évidemment secondée par une basse ronde et volubile comme on les aime. Le résultat est très bon.

 

Et l’album de s’achever sur une jolie petite ballade pop, chantée d’une voix cassée, au titre éloquent : « New York, I Love You But You’re Bringing Me Down ». Comme pour « Never As Tired As When I’m Waking Up » sur LCD Soundsystem, ce n’est certes pas sur ce terrain-là qu’on attend James Murphy, mais le fait est que cette fois il s’en tire bien, et même très bien. Un très beau morceau, qu’on fredonne volontiers, et qui remplit parfaitement son office de conclusion d’un album dans lequel, finalement, rien n’est à jeter.

 

Alors, Sound Of Silver, par rapport à LCD Soundsystem ? Eh bien, à mon sens, cela dépend de ce que l’on entend par LCD Soundsystem : si on s’en tient à l’album à proprement parler, c’est à dire au premier disque, je trouve que non seulement Sound Of Silver le vaut bien, mais même qu’il le surpasse. Par contre, si, par LCD Soundsystem, on englobe bien les deux disques – et donc les anciens singles –, là, Sound Of Silver ne fait pas le poids : si tous ses morceaux sont bons, voire très bons, voire excellents, aucun cependant n’est de taille à affronter sur le ring un « Losing My Edge » (non, pas même « Get Innocuous! », voir plus haut…), un « Beat Connection » ou a fortiori un « Yeah (Crass Version) ».

 

Mais ce petit jeu des comparaisons est-il bien nécessaire ? On se retrouve en fait un peu dans la même situation qu’avec Arcade Fire et Neon Bible opposé à Funeral… Indépendamment, j’avais dit que Neon Bible était un très bon album, malgré quelques titres médiocres. Or, de titres médiocres, il n’y en a pas sur Sound of Silver… La conclusion me paraît donc claire : le second album de LCD Soundsystem est bel et bien un très bon album, et même un excellent album ; qu’il n’ait pas la puissance de son illustre prédécesseur, à cet égard, n’est que de peu d’importance : il écrase de toute façon la concurrence (hein ? la quoi ? quelle concurrence ?).

 

 

 Bon, petite pause, et j’essaye (je dis bien : j’essaye) de vous parler de 45:33. Comme ça, ça sera fait. Hop.

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