"Stoner Road", de Julien Heylbroeck
HEYLBROECK (Julien), Stoner Road, Chambéry, ActuSF, coll. Les 3 Souhaits, 2014, 331 p.
Ah ! Le stoner ! En voilà un genre musical qu'il est bien, et je ne parle pas seulement pour les groupes les plus emblématiques de cette mouvance, comme Kyuss ou Queens of the Stone Age. Avouons-le : le Nébal prise tout particulièrement ces compositions éthérées reposant sur des guitares énormes, et, s'il a passé l'âge de se défoncer la gueule avec des gros joints, il continue d'apprécier ce bon vieux rock lourd et gras au possible. Aussi, l'idée de consacrer un roman fantastique à cet univers musical m'a pas mal séduit, et je n'ai pas tardé à faire l'acquisition de ce Stoner Road signé Julien Heylbroeck.
Bon, j'ai vite déchanté...
Me reste maintenant à vous expliquer pourquoi vous pouvez très légitimement faire l'impasse sur ce bousin écrit avec les pieds.
Posons un brin l'histoire, tout d'abord. Nous faisons la connaissance de Josh Gallows, alias Doc Défonce. Le bonhomme écume les generator parties dans le désert californien. Et il compte bien remettre la main sur Ofelia, sa chica. Ce qui ne s'annonce pourtant pas si facile... Il va néanmoins obtenir une aide inattendue en la personne de Luke Lee, un redneck qui parcourt également ces fêtes, à la recherche de sa sœur. Ce duo improbable va ainsi se lancer sur la piste d'un groupe de stoner mexicain, qui pue la divinité aztèque...
Bon, ce pitch est débile, aucun doute là-dessus. Il peut néanmoins fournir le prétexte à un divertissement honnête,.. Ou il le pourrait, avec un peu plus d'application. Je prise volontiers les séries B idiotes qui ne prêtent qu'à rire, et Stoner Road ne manque pas d'ingrédients pour constituer un divertissement décent. Il est même quelques passages où l'on rit volontiers avec le roman. Trop rares, cependant... Et le récit est bien trop souvent bâclé : la forme est plutôt calamiteuse, la trame ne tient pas la route, les personnages sont lamentables, les gags sont trop souvent consternants...
Tout cela manque d'application. Au final, on se retrouve avec un bouquin ni fait ni à faire, laborieux, poussif... Si l'idée de consacrer un roman fantastique au stoner n'est en soi pas mauvaise, sa mise en œuvre ne se montre vraiment pas convaincante.
Dès lors, il ne reste plus grand chose à sauver dans ce ratage énorme qui ne se montre vraiment pas à la hauteur du projet.
Et, bon, en ce moment, je n'y arrive pas : je ne vois pas comment m'étendre sur le sujet, il va donc falloir me faire confiance ; ce bouquin est très dispensable, et ne satisfera vraisemblablement ni les amateurs de fantastique, ni ceux de stoner...
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