"SYR 4: Goodbye 20th Century", de Sonic Youth With [plein de monde]
SONIC YOUTH WITH WILLIAM WINANT / JIM O’ROURKE / TAKEHISA KOSUGI / CHRISTIAN WOLFF / COCO HAYLEY GORDON MOORE / CHRISTIAN MARCLAY / WHARTON TIERS, SYR 4: Goodbye 20th Century
Tracklist :
Disc A :
01 – CHRISTIAN WOLFF : Edges
02 – JOHN CAGE : Six (3rd Take)
03 – PAULINE OLIVEROS : Six For New Time (For Sonic Youth)
04 – TAKEHISA KOSUGI : +-
05 – YOKO ONO : Voice Piece For Soprano
06 – STEVE REICH : Pendulum Music
Disc B :
01 – JAMES TENNEY : Having Never Written A Note For Percussion
02 – JOHN CAGE : Six (4th Take)
03 – CHRISTIAN WOLFF : Burdocks
04 – JOHN CAGE : Four6
05 – GEORGE MACIUNAS : Piano Piece #13 (Carpenter’s Piece) (For Nam June Paik)
06 – NICOLAS SLONIMSKY : Pièce enfantine
07 – CORNELIUS CARDEW : Treatise (Page 183)
Non.
Non, là, cette fois, je suis au regret de vous le dire, mes chers Sonic Youth, mais ce que vous avez fait, là, c’est trop pour ma gueule.
SYR 4: Goodbye 20th Centuryest un album un peu à part dans la série des Sonic Youth Records, ainsi que son titre en anglais distinct des morceaux le signale déjà. Qui plus est, il s’agit cette fois d’un double album, faisant appel à une flopée de collaborateurs, et constitué de « reprises » de « compositions » d’avant-garde dues aux principaux maîtres du genre, et en premier lieu John Cage.
Or, il faut bien le dire, si John Cage, sur le papier, c’est passionnant, à l’écoute, c’est souvent chiant comme la pluie, et ça se vérifie ici, même interprété par Sonic Youth et plus puisque affinités (on souffrira particulièrement tout au long de l’interminable demi-heure de « Four6 »). Il en va de même de bon nombre d’autres compositeurs contemporains ici représentés, et notamment de Christian Wolff.
Et trop rares à mon goût sont les morceaux réellement intéressants par eux-mêmes, tout concept mis à part ; j’en relèverai cependant un, superbe, le très beau « Having Never Written A Note For Percussion » de James Tenney qui ouvre le second disque.
Encore s’agit-il jusqu’alors (plus ou moins) de musique. Mais certaines pistes relèvent davantage de la performance artistique que de la musique contemporaine à proprement parler, tant le concept semble primer sur tout le reste. On en arrive à des résultats pour le moins grotesques, à la limite du foutage de gueule pur et simple. Deux exemples : « Voice Piece For Soprano » de l’inénarrable Yoko Ono, qui consiste simplement en cris d’enfant (en l’occurrence Coco Hayley Gordon Moore) ; et « Piano Piece #13 (Carpenter’s Piece) (For Nam June Paik) » de George Maciunas, dont la vidéo est assez éloquente…
Bref : voilà une drôle de manière de dire adieu au XXe siècle, qui n’intéressera en rien la majeure partie des fans de Sonic Youth (dont votre serviteur), et ne rencontrera vraisemblablement d’écho qu’auprès des dingues de musique contemporaine dans son versant le plus avant-gardiste, et peut-être plus encore des amateurs d’art contemporain, puisque c’est à mon sens souvent davantage de performance que de musique qu’il s’agit ici. À bon entendeur, salut.
Poursuite de la rétrospective Sonic Youth avec (ouf) un album « traditionnel », NYC Ghosts & Flowers.
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