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"Two", de Miss Kittin & The Hacker

Publié le par Nébal

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MISS KITTIN & THE HACKER, Two.

 

Tracklist :

 

01 – The Womb

02 – 1000 Dreams

03 – PPPO

04 – Party In My Head

05 – Indulgence

06 – Emotional Interlude

07 – Suspicious Minds

08 – Electronic City

09 – Inutile Éternité

10 – Ray Ban

11 – 1000 Dreams (Reprise)

 

Miss Kittin & The Hacker, c’est l’histoire peu vraisemblable mais pourtant authentique de deux Grenoblois qui, après s’être amusés un temps dans leur coin, sont devenus des stars du jour au lendemain en réintroduisant le live dans la techno. Enfin, quand je dis des stars : à l’étranger, surtout ; en France, on a toujours un ou deux wagons de retard… Mais ce fut l’occasion pour le combo electro-clash d’enregistrer quelques pépites, dont, bien sûr, les célèbres et indépassables « 1982 » et « Frank Sinatra », et un premier album très brut de décoffrage sobrement titré… First Album. La recette était simple en apparence : une musique électronique minimale et rétro (à l’époque, ce n’était pas encore à la mode : ce sont entre autres eux les responsables…), et une voix mi-chantée, mi-parlée, avec un accent français à couper au couteau.

 

Il aurait été facile pour Miss Kittin & The Hacker de continuer longtemps comme ça, le public semblant toujours demandeur. Mais ils ont préféré (pour de multiples raisons qui ne regardent qu’eux) se séparer au sommet de leur gloire. Miss Kittin a alors entamé une carrière solo, et The Hacker a repris la sienne (faudra peut-être que je vous en parle, d’ailleurs ; si tout n’est pas parfait, il y a néanmoins de très bonnes choses sur Mélodies en sous-sol – antérieur me semble-t-il au duo –, Rêves mécaniques, ou plus récemment le live X). Et ce n’est que tout récemment (… enfin, récemment selon le comput nébalien, hein…), comme par surprise, que le groupe est revenu avec un deuxième album… sobrement intitulé Two. Et, parce que la chronologie c’est de la merde (donc), et accessoirement parce que cet album me semble mieux produit (non, ça, c’est un fait) et plus homogène que le First Album, et enfin pour coller à l’actualité (d’il y a très exactement un an, hum…), c’est donc de Two que je vais vous entretenir aujourd'hui. Car si cet album n’a probablement pas suscité le même enthousiasme démentiel que les premières productions à la mords-moi-l’nœud du duo, il n’en est pas moins très bon à mon goût et tout à fait recommandable.

 

Décortiquons donc la bête, en commençant par le commencement, c’est-à-dire « The Womb ». Et là, il faut reconnaître une chose, qui était déjà très sensible notamment dans Mélodies en sous-sol et Rêves mécaniques, c’est que The Hacker sait soigner ses morceaux introductifs (on reconnaît bien là sa patte)… Un excellent titre que celui-ci, porté par une belle basse profonde ; et on sent déjà combien la voix de Miss Kittin a progressé depuis le First Album, impression qui ne fera que s’accroître au fur et à mesure des titres de ce Two. Enfin, la qualité exemplaire de la production ne saura faire de doute à l’écoute de ce morceau décidément très sympathique.

 

Suit « 1000 Dreams », et là, un triple constat s’impose : 1°) Bien du chemin a été parcouru depuis les guignolades du First Album, et cette fois on fait plutôt dans le dark ; ce sera vrai de tout l’album ou presque. 2°) Miss Kittin a effectivement appris à chanter. 3°) C’est là un single évident, un joli petit tube minimaliste et efficace, new wave / cold wave / dark wave / comme il vous plaira, qu’on se prend immédiatement à fredonner en tout cas. Très bon.

 

Après quoi « PPPO » est un morceau plus résolument orienté techno, mais toujours (voire plus que jamais) très dark, et s’autorisant même quelques sonorités industrielles. Ça fonctionne très bien (même si le titre aurait visiblement dû être PPOP, mais que voulez-vous c’est pas ben grave ma bonne dame et rhôôôôô allez Nébal arrête de faire ton pinailleur bordel de merde) (ou alors c’est juste que j’avions pas compris le truc).

 

On passe alors à « Party In My Head », agréablement techno-pop, avec ses jolies nappes et ses basses profondes. Un peu moins dark que le reste, mais pas mal du tout. Cela dit, c’est loin d’être un des morceaux les plus marquants de l’album.

 

« Indulgence », par contre, si. Surtout pour les excités dans mon genre. Il faut dire que c’est un morceau qui tranche quelque peu sur les autres. Si la, euh, « mélodie » est basique, le son lui, est résolument electro-indus, ou, non, plus encore EBM (moi, je sais pas, je dis peut-être une bêtise, mais ça m’a pas mal rappelé le célèbre « Der Mussolini » de DAF – mais vous allez dire que je me fais plaisir…). Très très efficace. Nébal aimer ça.

 

« Emotional Interlude », a contrario, est un morceau très planant, mais plus sombre qu’il n’y paraît au premier abord, avec de belles basses bien profondes. Pas mal.

 

Mais j’y préfère largement pour ma part – et j’en suis le premier étonné, z’allez voir un peu – « Suspicious Minds », qui suit immédiatement, et qui est une reprise un tantinet electro-disco… d’Elvis Presley. Si. Même que. Voyez par vous-mêmes, par exemple ici (et d’ailleurs, je me vois obligé de reconnaître que cette vidéo le fait grave sa mère la teupu en string dans un sous-bois de Launaguet) (mondieumondieumondieu mais que m’arrive-t-il ?). En tout cas, voilà un autre morceau, après « 1000 Dreams », qui fait un single immédiat, que l’on se prend immédiatement à chantonner (d’une voix très grav-euh en contrepoint-euh de miss Kittin-euh, ouh yeah). Les fans d’Elvis jugeront sans doute cette reprise blasphématoire, mais moi j’aime beaucoup.

 

 

Bon, passons à tout autre chose avec « Electronic City », qui nous ramène à quelque chose d’un peu plus dark, avec un bon fond de Kraftwerk, ce qui est bien (et me rappelle qu’il faudra que je vous chronique l’intégrale de Kraftwerk, qui est bien entendu un des plus grands groupes du monde), alternant hélas avec des nappes façon vieille house, ce qui passe plus ou (surtout) moins bien, trouvé-je. Le morceau que j’aime le moins de tout l’album.

 

Suit « Inutile Éternité », qui, comme son nom l’indique, est chanté en français, et comme il le laisse entendre, n’est guère joyeux. Une synth-pop dark, avec une jolie basse à nouveau, par ailleurs parlée plus que véritablement chantée (sauf à la fin), et qui produit son petit effet. Oui, ça marche plutôt bien, très bien même. J’en ferais pour ma part mon troisième tube, tiens.

 

Après quoi l'on passe à « Ray Ban ». À nouveau une synth-pop dark de la plus belle eau, avec une jolie basse (je me répète ? je dois avoir des troubles obsessionnels compulsifs…), mais qui sonne cette fois plus rock. Pas mal du tout, sans être exceptionnel.

 

Et l’album de s’achever enfin sur « 1000 Dreams (Reprise) ». Comme son nom l’indique. En instrumental, un peu plus lent, plus éthéré aussi. Une conclusion, en somme.

 

 Au final, pari gagné pour nos deux zoziaux. Ils ont réussi à franchir le douloureux cap du deuxième album sans céder à la facilité consistant à se répéter ad nauseam. Une certaine prise de risques, dont je ne sais pas – moi qui ne me tiens au courant de rien... – si elle a été récompensée ou pas. Je l’espère, parce que ce Two (dont je ne ferai pas pour autant un chef-d’œuvre, hein, ne poussons pas mémé dans les orties, à moins qu’elle ne le demande gentiment) est un fort bon album, qui mérite bien qu’on y jette une oreille, et même, soyons fous, deux. À bon entendeur (si j’ose dire), salut.

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