Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

"La Mort, sa vie, son oeuvre", de Clive Barker

Publié le par Nébal

La-Mort--sa-vie--son-oeuvre.jpg

 

 

BARKER (Clive), La Mort, sa vie, son œuvre, [Clive Barker’s Books Of Blood, Vol. 6], traduit de l’anglais par Jean-Daniel Brèque, Paris, J’ai lu, coll. Science-fiction – Fantastique, [1985, 1992, 1996] 2003, 250 p.

 

La boucle est bouclée, avec ce sixième et dernier « Livre de sang », comportant cinq nouvelles (ou, peut-être plus exactement, quatre nouvelles et un épilogue, pour la forme).

 

On commence avec « La Mort, sa vie, son œuvre » : l’héroïne, Elaine, vient de subir une ablation de l’utérus, et ça ne va pas très fort… Elle ressent une attirance morbide pour une église en voie de démolition, où elle fait la rencontre du mystérieux Kavanagh. Se pourrait-il que cet homme austère soit la Mort en personne, et qu’elle en devienne la maîtresse ? Une nouvelle très correcte ; la fin est assez prévisible, mais l’ambiance est bien pensée, et Elaine est un personnage complexe tout à fait réussi.

 

On change de registre avec « Le Sang des exploiteurs », où trois abjects connards d’Occidentaux s’approprient des terres dans la forêt amazonienne au mépris des droits des Indiens qui y vivent. Tous les moyens sont bons pour faire dégager la tribu… mais celle-ci ne manque pas de ressources, et lancent sur leurs adversaires cyniques au possible une malédiction particulièrement gore. Pas mal : les personnages sont d’authentiques salauds, et l’effet de la malédiction est des plus horribles ; ça suit son cours de manière un peu téléphonée (ou, de manière moins péjorative, fataliste), mais c’est efficace.

 

Suit « Entre chien et loup ». Bon, le titre est assez explicite quant au thème fantastique dont Clive Barker use dans cette nouvelle… Ce qu’il ne dit pas, c’est que l’auteur s’amuse en outre avec les codes du roman d’espionnage, et qu’il fait ça plutôt bien : c’est paranoïaque à souhait, on s’y perd volontiers, mais ça marche.

 

Une grosse déception ensuite, par contre, avec « La Dernière Illusion », longue nouvelle à l’origine de la sympathique série B, réalisée par Clive Barker himself, qu’est Le Maître des illusions ; c’est-à-dire que l’on y retrouvera les mêmes personnages, si l’histoire est passablement différente. L’auteur mêle donc fantastique et polar « hard boiled » d’une manière qui aurait pu être jubilatoire (et l’est relativement sur l’écran), mais, hélas, ici, ça ne passe pas. L’impression générale qui se dégage de ce trop long texte – débutant par la mort de l’illusioniste Swann, le détective Harry D’Amour étant engagé par sa veuve Dorothea pour veiller son corps (?) – est celle d’une pénible confusion ; on a l’impression que Clive Barker s’emmêle les pinceaux à force de retournements de situation plus ou moins crédibles et plus ou moins surprenants, d’autant que la nouvelle – fort logiquement – use et abuse des faux-semblants. Une seule véritable réussite à mon sens, ici : le personnage de Valentin. Pour le reste, hélas, j’ai trouvé que c’était là le moins bon texte de l’ensemble des « Livres de sang »…

 

Et le recueil de s’achever tout naturellement sur « Le Livre de sang (épilogue) : Jerusalem Street », qui fait écho à la première nouvelle de Livre de sang. Pas grand-chose à en dire, finalement : il s’agit de conclure l’entreprise, et cette courte nouvelle n’a en tant que telle pas forcément de très grande valeur.

 

Bilan global : très positif, vous vous en doutez (et ce quand bien même cet ultime volume m’a semblé un peu plus faible que les autres) ; je pensais au début alterner « Livres de sang » et autres lectures, mais, pris par le talent de Clive Barker, je n’ai finalement pu m’empêcher de lire les six volumes à la suite. Et s’il y a du bon et du moins bon – forcément, pour une somme de cette ampleur –, l’ensemble constitue néanmoins une fort belle collection de nouvelles horrifiques, variées et stimulantes. Il est des textes qui sont de véritables petits chefs-d’œuvre, et, à deux ou trois exceptions près, le moins bon reste très lisible. Une lecture idéale pour mes vacances, donc, à laquelle j’ai pris beaucoup de plaisir, et qui m’a donné envie de lire davantage d’œuvres de Clive Barker.

CITRIQ

Voir les commentaires

Quinze films de science-fiction qui désanussent les Ewoks

Publié le par Nébal

Ces derniers temps, au sein de la blogosphère SF, chacun ou presque y est allé de sa liste de quinze films de science-fiction à voir absolument. Je n’ai certes pas été tagué pour ce faire, mais la chose me disait bien… Alors voilà, hop, par ordre alphabétique, mes quinze films de SF préférés.

 

2001 l'odyssée de l'espace

2001 : l’odyssée de l’espace, de Stanley Kubrick

S’il ne devait en rester qu’un, ce serait très probablement celui-là, bien sûr… Un film totalement mégalomane, mais heureusement visionnaire et d’une intelligence qui n’a d’égale que son incroyable beauté plastique. Le film de SF par excellence (sans explosions, pourtant). Bon, certes, Kubrick fait partie de mes réalisateurs préférés (voire est mon préféré), ça aide. Mais n’empêche : quelle richesse ! Un chef-d’œuvre, un vrai. Et incomparablement meilleur que le roman d’Arthur C. Clarke écrit en parallèle, qui m’a toujours fait l’effet d’un fâcheux mélange entre scénario mal dégrossi et notice explicative.

 

 Alien

Alien, le 8ème passager, de Ridley Scott

J’adore la série « Alien » (c’est-à-dire les trois premiers…), et je ne pouvais pas décemment passer à côté du film inaugural, datant de l’époque où Ridley Scott était vraiment brillant. Ambiance et interprétation parfaites pour ce superbe film mêlant astucieusement science-fiction et horreur, et créant pour l’occasion le plus beau monstre de toute l’histoire du cinéma. Évidemment indispensable.

 

Aliens

Aliens, le retour, de James Cameron

Ben voui, je vous l’ai dit, j’adore la série « Alien » (donc), et ce deuxième opus signé James Cameron (c’est probablement son meilleur film, d’ailleurs) me paraît presque aussi bon que le premier, quoique dans un genre très différent – où ça pète de partout. Sigourney Weaver est toujours au top, l’ambiance excellente – c’est probablement le film qui crée le plus la « mythologie » de l’Alien. Tonitruant, mais irréprochable.

 

L'Armée des 12 singes

L’Armée des 12 singes, de Terry Gilliam

Oui, j’aurais pu mettre ici La Jetée… Mais j’ai préféré m’en tenir aux longs-métrages, et celui-ci (que j’ai vu avant l’original) a beaucoup compté pour moi (à tel point que je l’ai vu et revu je ne sais combien de fois, et que, du coup, je ne suis pas certain de pouvoir à nouveau le regarder aujourd’hui). Scénario génial, interprétation brillante… Ce n’est certes pas le film le plus « personnel » de Terry Gilliam (je crois même que c’était un film de commande), mais il figure néanmoins parmi ses meilleurs.

 

A-Scanner-Darkly-copie-1.jpg

A Scanner Darkly, de Richard Linklater

Tout simplement la meilleure adaptation de Philip K. Dick. Le roman est génial, et – ô surprise ! – le film aussi, pour une fois. Je me suis pris une énorme baffe à sa sortie, et en suis devenu un ardent propagandiste. C’est que l’on tient là un petit bijou qui arrive à être vraiment dickien sur le fond et sur la forme. Wa. C’est tellement bon et tellement bien fait qu’on a l’impression que Keanu Reeves est un acteur, c’est dire…

 

Blade-Runner.jpg

Blade Runner, de Ridley Scott

Encore une adaptation de Philip K. Dick, mais très libre, cette fois. Et un deuxième film de la grande époque de Ridley Scott. Ce qui est très fort, dans Blade Runner, c’est la création méticuleuse d’un univers où le moindre détail est réfléchi. Le résultat est évidemment mythique ; l’ambiance noire au possible de ce film est un modèle indépassable. Passons sur les innombrables versions du film Redux Final Ultimate Director’s Cut Really For Real : c’est de toute façon une merveille.

 

 Brazil.jpg

Brazil, de Terry Gilliam

Oui, encore un Terry Gilliam, et cette fois je crois bien que c’est son meilleur film. Un modèle de dystopie, teintée d’onirisme déjanté, qui s’est inscrit durablement dans l’inconscient collectif. Aussi jubilatoire que terrifiant, c’est là le meilleur héritier cinématographique de Zamiatine, Huxley et Orwell.

 

Mad-Max-2.jpg

Mad Max 2, de George Miller

Un petit plaisir un peu pervers, là… C’est que ce film, bien plus que le premier de la franchise (qui ne m’a pas plus emballé que ça), est le type-idéal du post-apo, pour le meilleur et (surtout) pour le pire. Mais ne jugeons pas ce film à l’aune de sa postérité peu glorieuse : en tant que tel, il est très bon, parfaitement réjouissant, un peu con con, certes, mais diablement efficace. Et le costume du méchant, fallait oser, quand même.

 

Orange-mecanique.jpg

Orange mécanique, de Stanley Kubrick

Eh oui, un deuxième Kubrick – je l’aime, vous dis-je. De nouveau un film mythique, donc, et proche de la perfection. Cette adaptation d’Anthony Burgess, riche en séquences inoubliables à tous points de vue, reste encore aujourd’hui d’une pertinence indéniable (quand bien même l’ultra-violence a pris de nouveaux atours entre-temps). C’est baroque, c’est drôle, c’est horrible, c’est génial.

 

Ouvre-les-yeux.jpg

Ouvre les yeux, d’Alejandro Amenabar

Si A Scanner Darkly est la meilleure adaptation de Philip K. Dick, nombre de films sont néanmoins très dickiens de manière inavouée (ou parfois sans le savoir). J’aurais pu citer ici, par exemple, L’Échelle de Jacob, mais je préfère celui-ci. Un très grand film, très beau, intelligent et référencé, qui méritait mieux qu’un bête remake hollywoodien. J’adore.

 

Planete-interdite.jpg

Planète interdite, de Fred M. Wilcox

Le sommet du film de SF du prétendu « âge d’or ». D’ailleurs, la preuve que c’est un chef-d’œuvre de la SF : y a Leslie Nielsen dedans, et il ne fait même pas le guignol… Certes, ça a pris un coup de vieux, et l’adorable Robby, entre autres, est passablement kitsch aujourd’hui, mais ça n’en rend le film que plus délicieux. Le scénario est remarquable, et l’ensemble a un côté visionnaire qui le place bien au-dessus de la concurrence de l’époque, et justifie sa pérennité.

 

Starship-Troopers.jpg

Starship Troopers, de Paul Verhoeven

J’en parle en détail ici.

 

The-Thing.jpg

The Thing, de John Carpenter

Le meilleur film de Carpenter assurément. Un remake brillant, à l’ambiance superbe (Antarctique teintée de Lovecraft, miam) et aux effets spéciaux toujours forts. Une fois de plus un parfait hybride entre science-fiction et horreur, un monument de paranoïa cinématographique qui ne saurait vous laisser froid (aha).

 

THX-1138.jpg

THX 1138, de George Lucas

J’en parle en détail ici.

 

Videodrome.jpg

Videodrome, de David Cronenberg

Sans aucun doute un des meilleurs films de Cronenberg, et celui qui développe le plus la mythologie de ses premières réalisations : longue vie à la Nouvelle Chair ! C’est génialement glauque et malsain, et irréprochable de bout en bout. J’aimerais bien que le réalisateur canadien revienne à ce genre de choses, moi…

 

Allez, bientôt, je vais tenter une liste de quinze films de fantastique et/ou d’horreur, je trouve que ça manque.

Voir les commentaires

"Prison de chair", de Clive Barker

Publié le par Nébal

Prison-de-chair.jpg

 

 

BARKER (Clive), Prison de chair, [Clive Barker’s Books Of Blood, Vol. 5], traduit de l’anglais par Jean-Daniel Brèque, Paris, J’ai lu, coll. Science-fiction – Fantastique, [1985, 1991, 1995] 2003, 251 p.

 

Et un « Livre de sang » de plus, un ! Seulement quatre nouvelles, cette fois, mais d’une très grande qualité dans l’ensemble.

 

En témoigne d’emblée « Lieux interdits » : Helen, une sociologue, prépare sa thèse sur les graffitis d’une cité délabrée ; ce faisant, elle tombe sur un fascinant portrait dans un immeuble abandonné, et on lui raconte des histoires sordides sur ce qui se serait produit dans les environs. Réalité, mensonge, légende urbaine, hallucination collective ? Helen se retrouve confrontée au terrible pouvoir de la rumeur, dans une ambiance de conspiration… Vous l’aurez compris, il s’agit là, de manière certes moins étoffée mais peut-être plus subtile, de la source primordiale de l’excellent film Candyman. Et c’est bel et bien une superbe nouvelle, d’une richesse peu commune, et aussi intelligente que palpitante. Je n’hésite pas à la faire figurer parmi les plus belles réussites des « Livres de sang ».

 

Le reste, à mon sens, n’atteint pas ces sommets, mais reste plus que recommandable ; à vrai dire, après une petite baisse de régime, j’ai eu le sentiment, à la lecture de Prison de chair, de retrouver l’enthousiasme qui m’avait saisi à la lecture de Livre de sang

 

« La Madone » est ainsi une nouvelle tout à fait remarquable. Jerry, un paumé qui a quelques problèmes dans son couple, aimerait bien réussir un projet dans sa vie, et est prêt à tout pour cela ; même à s’associer avec le truand Garvey, pour restaurer de vieux Bains-Douches. C’est compter sans la paranoïa dudit caïd, et les superbes femmes nues qui hantent le bâtiment… et ont de bien curieux nourrissons. Les images sont fortes, les personnages magnifiquement campés, le propos intelligent. Rien à redire, c’est de la bonne.

 

On change radicalement de registre avec « Les Enfants de Babel » ; peut-être (probablement ?) trop, d’ailleurs : cette nouvelle, qui ne relève ni du fantastique, ni de l’horreur, fait un peu tache dans les « Livres de sang »… Elle n’est pas mauvaise pour autant, loin de là, et a même un certain côté jubilatoire. On prend beaucoup de plaisir à suivre les mésaventures de cette touriste anglaise dans les Cyclades, qui – ah, la curiosité féminine ! – tombe sur d’étranges nonnes barbues avec des gros flingues, et se retrouve emprisonnée avec de sympathiques petits vieux complètement fêlés… à moins que ? Sans doute la nouvelle la moins forte du recueil, elle se lit néanmoins très bien.

 

Retour à une tonalité plus typique des « Livres de sang » avec « Prison de chair », nouvelle carcérale dans laquelle Billy, un jeune délinquant qui fait son premier séjour en prison, est placé sous la tutelle de Cleve, un petit trafiquant de drogue. Mais Billy est un étrange bonhomme, qui s’intéresse de près au sort des condamnés autrefois pendus dans l’enceinte de la prison ; il faut dire qu’il porte en lui un lourd secret, dont les conséquences pour Cleve seront terribles… J’émettrais un petit bémol sur un des aspects de la conclusion (l’avant-dernière séquence, en gros), qui me paraît peu crédible ; ceci excepté, c’est là un très bon texte, doté d’une ambiance remarquable, et d’une humanité admirable. C’est en même temps sombre, très sombre…

 

Au final, Prison de chair me paraît digne de figurer parmi les meilleurs des « Livres de sang », aussi ai-je pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce recueil témoignant de la multiplicité des talents de Clive Barker.

 

Suite et fin de la série avec La Mort, sa vie, son œuvre.

CITRIQ

Voir les commentaires

"Apocalypses", de Clive Barker

Publié le par Nébal

Apocalypses-copie-1.jpg

 

 

BARKER (Clive), Apocalypses, [Clive Barker’s Books Of Blood, Vol. 4], traduit de l’anglais par Hélène Devaux-Minié, Paris, J’ai lu, coll. Science-fiction – Fantastique, [1985, 1991] 1995, 251 p.

 

« Livres de sang », tome 4, cinq nouvelles de plus dans la collection horrifique de Clive Barker.

 

« Le Corps politique » part d’un postulat totalement absurde, et teinté de burlesque : les mains d’un homme se révoltent contre la tyrannie du corps et réclament leur indépendance. S’ensuivent moult scènes gores aussi horribles que drôles. Une nouvelle finalement assez originale, bien ficelée, et une délicieuse satire politique. Une réussite.

 

« La Condition inhumaine » débute à la Orange mécanique, quand quatre jeunes crétins molestent un vieux clochard et lui dérobent ses maigres possessions. Le « héros » se prend de passion pour une cordelette à nœuds, nœuds qu’il entreprend de délier ; mauvaise idée… Le fantastique n’intervient qu’assez tardivement dans cette nouvelle, avant tout le portrait d’un jeune troublé, à l’univers intérieur plus riche que ce que son attitude de racaille laisse supposer. Si « l’explication » n’est guère convaincante, l’ambiance est cependant très chouette.

 

Dans « Apocalypse », nous faisons la connaissance d’un abominable connard d’évangéliste en tournée, qui s’arrête dans un motel avec sa femme et son assistant. Problème : un crime passionnel a été commis trente ans auparavant dans leur chambre, et le couple de fantômes revient sur place pour une (nécessairement vaine) tentative de conciliation… On se doute que ça va dégénérer, et comment. Mais il s’agit néanmoins d’une très bonne nouvelle, bien construite et dotée d’une ambiance parfaite (qui n’est sans doute pas sans évoquer Psychose, contexte du motel oblige).

 

Suit une très courte nouvelle, « Retro Satanas », aux (faux ?) airs de fable : un milliardaire désireux de toucher Dieu décide qu’il est sans doute plus aisé de rencontrer le diable, et construit à cet effet un gigantesque appat, sous la forme d’un Nouvel Enfer en Afrique du Nord. Mouais… J’ai trouvé ça très anecdotique, tout de même.

 

Et le recueil de s’achever sur « Le Siècle du désir », nouvelle aux allures de polar horrifique dans laquelle un obsédé sexuel particulièrement acharné est lâché dans la ville. C’est d’un mauvais goût réjouissant, et la scène de viol d’un flic restera à n’en pas douter dans les mémoires. Pas mal du tout.

 

Au final, si aucun texte ne se détache vraiment pour mériter le titre de chef-d’œuvre, le niveau global est quand même très bon. Un chouette « Livre de sang » de plus.

 

Suite avec Prison de chair.

CITRIQ

Voir les commentaires

"Confessions d'un linceul", de Clive Barker

Publié le par Nébal

Confessions-d-un-linceul.jpg

 

 

BARKER (Clive), Confessions d’un linceul, [Books Of Blood, Vol. 3], traduit de l’anglais par Hélène Devaux-Minié, Paris, J’ai lu, coll. Science-fiction – Fantastique, [1984, 1990, 1994] 2003, 313 p.

 

« Livres de sang », tome 3, cinq nouvelles fantastiques. Dans tous les sens du terme ?

 

On commence avec « L’Enfant de celluloïd » : un petit truand évadé de prison meurt d’un cancer (pas d’bol) alors qu’il se planque dans un vieux cinéma. Quelques mois plus tard, à la fermeture, d’étranges événements se produisent dans ledit Palace, faisant intervenir des hallucinations (?) sortant tout droit des plus célèbres bobines filmiques. Une nouvelle-hommage qui joue bien davantage la carte de l’humour que celle de l’horreur, même si celle-ci n’est pas tout à fait absente. Plus ou moins convaincant…

 

La déception, la grosse déception dans ce volume, c’est cependant la deuxième nouvelle, hélas la plus longue (elle est probablement trop longue, d’ailleurs). « Rawhead Rex » commence très bien, avec la description du quotidien du petit village anglais de Zeal infesté par les touristes londoniens, et la résurrection d’une vilaine créature géante suite au déplacement malvenu d’une grosse pierre dans un champ. Là encore, la nouvelle – très « série B » – ne manque pas d’humour, et certaines scènes sont tout à fait réussies (notamment celles impliquant le bedeau). Il n’en reste pas moins que ce long récit m’a semblé, d’une part, passablement convenu, et, d’autre part, tournant un peu en roue libre, accumulant les péripéties répétitives sans véritable projet d’ensemble. Une fâcheuse impression de déjà-lu, donc, et d’un auteur, par ailleurs fort doué, qui, pour une fois, ne se fatigue pas trop ; mais ça n’engage bien entendu que moi…

 

À s’en tenir à ces deux premières nouvelles, le résultat, sans être calamiteux, n’est en tout cas clairement pas à la hauteur des deux précédents « Livres de sang ». Heureusement, les choses s’améliorent sensiblement par la suite, avec des textes bien plus convaincants, voire franchement excellents.

 

Suit, donc, « Confessions d’un linceul (de pornographe) » : un comptable, bon catholique, est injustement accusé de « pornographie » (horreur glauque !), ce qui détruit sa vie ; il entreprend de se venger des « brutes » qui lui ont fait le coup, mais sa vengeance tourne court… C’est en fait à titre posthume qu’il saura prendre sa revanche, sous la forme d’un linceul animé… mais il lui restera encore à confesser ses péchés. Une fois de plus, l’humour est très présent dans cette nouvelle qui joue astucieusement du code du fantôme-drap. Mais le résultat est autrement convaincant que dans ce qui précède, et c’est avec un vrai bonheur que l’on lit ce texte aussi horrible que drôle.

 

« Les Boucs émissaires » est une nouvelle plus courte, et assez perturbante, sur quatre touristes qui s’échouent sur une île ne figurant sur aucune carte. Je ne saurais en dévoiler davantage ici sous peine de tout gâcher, mais cette courte pièce est tout à fait remarquable, notamment du fait de son ambiance lourde d’inquiétante étrangeté. Une nouvelle très noire, qui sait renouveler un thème éculé avec brio.

 

Le meilleur texte de ces Confessions d’un linceul est cependant à mon sens le dernier, « Débris humains », notamment du fait de son superbe personnage de jeune prostitué, Gavin ; celui-ci, en faisant le trottoir, est amené à suivre dans son appartement un mystérieux archéologue, qui garde dans sa baignoire une étrange et grotesque statue romaine… Là encore, je ne saurais en dire plus ici, sous peine de révélations intempestives. Mais on pourrait sans doute noter que le fantastique, pour être très bien utilisé et tout à fait convaincant, n’est ici largement qu’un prétexte à une belle étude de personnage, finalement très réaliste. Et sombre. Le point d’orgue du recueil en ce qui me concerne, donc.

 

Le niveau a un peu baissé par rapport aux deux premiers « Livres de sang », ai-je trouvé, mais ces Confessions d’un linceul restent tout à fait plaisantes. J’espère seulement que la chute – lente, mais bien réelle – ne va pas se prolonger avec les suivants…

 

On verra bien avec Apocalypses.

CITRIQ

Voir les commentaires

RIP Ray Harryhausen

Publié le par Nébal

Ray-Harryhausen.jpg

 

 

Peut-être bien la plus grande légende des effets spéciaux...

Voir les commentaires

"Une course d'enfer", de Clive Barker

Publié le par Nébal

Une-course-d-enfer.jpg

 

 

BARKER (Clive), Une course d’enfer, [Books Of Blood, Volume 2], traduit de l’anglais par Dominique Dill, Paris, J’ai lu, coll. Science-fiction – Fantastique, [1984, 1988] 1994, 251 p.

 

Deuxième des six « Livres de sang », Une course d’enfer comprend cinq nouvelles d’horreur, nouveaux témoignages des morts sur les atrocités de la vie.

 

Le recueil s’ouvre sur « Terreur », récit dans lequel un « philosophe » obsédé par la peur, et y voyant la clef de tout, entend bien convaincre ses jeunes comparses de la justesse de son point de vue. La nouvelle séduit par son nihilisme quasi adolescent et son délicieux sadisme, mais est quelque peu convenue, et la fin est largement prévisible. Ambiance très correcte, toutefois.

 

On passe ensuite à « Une course d’enfer » : ladite course, épreuve de demi-fond dans les rues de Londres, oppose des humains inconscients de l’importance de l’événement à des démons désireux d’anéantir la démocratie et de faire rejaillir l’enfer sur Terre. Quelques jolies scènes d’horreur, à partir de ce postulat pour le moins saugrenu, et un beau suspense.

 

Cela dit, on sait que Clive Barker est capable de faire bien mieux, ce qu’il va montrer avec un brio tout particulier dans les deux nouvelles qui suivent, clairement au-dessus du lot.

 

Commençons donc par « Le Testament de Jacqueline Ess », ou l’histoire d’une femme qui, après une tentative de suicide, se découvre le pouvoir de manipuler la chair, la sienne et celle des autres, par la pensée. Un beau portrait de femme, des scènes de gore éprouvantes, et une tragique histoire d’amour au dénouement superbe. Vraiment une excellente nouvelle.

 

Excellente nouvelle également, « Les Démons du désert » prend place en Arizona, aux environs du bled paumé de Welcome (allons bon !), où d’étranges créatures – garantes de descriptions surréalistes de la plus belle eau – rôdent dans le désert. Ces « démons » se retrouvent confrontés à la bêtise et la beauferie humaines, ce qui donne au récit une tournure fortement misanthrope (et surtout misandre). La construction est audacieuse, les personnages bien campés, la douleur palpable, le fond comme la forme brillants (à l’exception peut-être d’un paragraphe explicatif probablement superflu) : j’ai beaucoup aimé.

 

Je serais plus réservé en ce qui concerne « Nouveaux Assassinats dans la rue Morgue », nouvelle qui conclut le recueil et qui, comme son titre (mensonger, d’ailleurs) l’indique assez, est un hommage à Edgar Allan Poe. Un descendant du fameux détective Dupin enquête à Paris sur un meurtre dont est accusé un de ses proches, et qui n’est pas sans évoquer la célèbre affaire de la rue Morgue (qui serait donc authentique). La nouvelle met tout de même un peu de temps à démarrer, et est parasitée par quelques clichés un brin pénibles. Toutefois, l’atmosphère qui s’en dégage progressivement, la bestialité perverse sous-jacente et le ton très dépressif de l’ensemble sauvent le texte, qui se révèle assez correct, même si, là encore, on a eu la preuve que Clive Barker était capable de tout autre chose.

 

Un bon recueil, donc, comprenant deux excellents textes et trois autres un peu moins bons mais très recommandables tout de même. Globalement inférieur à Livre de sang en ce qui me concerne, mais très appréciable néanmoins.

 

Suite avec Confessions d’un linceul.

CITRIQ

Voir les commentaires

"Livre de sang", de Clive Barker

Publié le par Nébal

Livre-de-sang.jpg

 

 

BARKER (Clive), Livre de sang, [Clive Barker’s Book Of Blood, Vol. 1], traduit de l’anglais par Jean-Daniel Brèque, Paris, J’ai lu, coll. Science-fiction – Fantastique, [1984, 1987-1988] 2001, 248 p.

 

La terreur, y a que ça de vrai (voir tome 2). Je laisse parfois passer un peu de temps, mais j’y reviens toujours à un moment ou à un autre. Si j’ai surtout pratiqué l’horreur au cinéma, elle m’a néanmoins procuré de délicieux frissons en littérature également. Vous connaissez probablement ma passion pour Lovecraft, mais j’adule aussi des auteurs tels que Stephen King ou Dan Simmons, entre autres. Et, si je n’ai pas énormément pratiqué Clive Barker, ce que j’en ai lu (ou vu, puisque le monsieur est un touche-à-tout) m’inspire néanmoins le plus grand respect.

 

Aussi ne pouvais-je faire plus longtemps l’impasse sur ses fameux « Livres de sang », dont le premier tome, qui va nous retenir aujourd’hui, prenait la poussière depuis bien trop longtemps dans ma commode de chevet. Mais là, je suis en vacances, et je me suis dit qu’il était bien temps de me mettre à cette série de six recueils de nouvelles fantastiques, capitales dans l’œuvre de l’auteur, et tendant à revisiter, quasiment de manière encyclopédique, bon nombre des thèmes essentiels du genre. Un beau projet, de belle ampleur.

 

La première nouvelle, « Le Livre de sang », est probablement la moins intéressante de ce premier lot. Il faut dire que cette brève incursion dans l’horreur, tout d’abord très théorique, relève largement de la pure introduction à l’ensemble de ce qui va suivre. Nous y voyons en effet un faux médium se faire démasquer de manière pour le moins brutale par les morts avec qui il prétendait être en contact. Ceux-ci écrivent à même sa chair leurs histoires, en lettres de sang. Tout ce qui suit figure donc censément sur le corps du charlatan.

 

Et on commence (véritablement) avec du lourd : « Le Train de l’abattoir », qui évoque un serial killer œuvrant dans le métro new-yorkais, est un sommet de terreur, passant du thriller gore au complotisme antédiluvien que je n’ai pu m’empêcher de trouver passablement lovecraftien avec une maestria qui mérite d’être notée ; Clive Barker y démontre déjà son talent pour jongler avec les différents registres de l’horreur, et se révèle un conteur d’exception, porté sur les descriptions craspecs et les ambiances sordides.

 

Changement radical d’atmosphère avec « Jack et le Cacophone », puisque l’auteur nous offre cette fois une succulente friandise de comédie horrifique. Le Cacophone (qui a pu m’évoquer Jakabok Botch, voir Mister B. Gone) est un démon mineur dépressif ; il faut dire qu’il a pour tâche, à lui confiée par les puissances des ténèbres (« qu’elles tiennent une cour éternelle ! qu’elles chient éternellement leur lumière sur la tête des damnés ! »), de hanter Jack J. Polo, un homme tellement terne et inintéressant qu’il ne semble offrir aucune prise. À moins que… Pas vraiment horrifique, pour le coup, mais très rigolo.

 

Suit « La Truie », et là j’ai vraiment envie d’applaudir des deux mains (parce que d’une seule c’est difficile, sauf pour un moine zen). En effet, cette nouvelle prenant pour cadre un centre de réhabilition pour jeunes délinquants (glauque, glauque) et que je ne saurais résumer sans lâcher le morceau (de barbaque, of course) abonde tellement en scènes et images d’un grotesque extrémiste qu’elle aurait probablement été ridicule sous la plume de tout autre auteur que Clive Barker. Seulement voilà : lui, il assure. Vraiment très impressionnant.

 

« Les Feux de la rampe » évoque la mise en scène par une troupe théâtrale de branquignoles de La Nuit des rois. Sexe, sang et putréfaction ! Là encore, Clive Barker ne manque pas d’humour, mais sait aussi ménager quelques belles images horrifiques (plus ou moins grotesques, là encore) qui ne sauraient laisser indifférent.

 

Et le recueil de s’achever sur « Dans les collines, les cités », nouvelle confrontant un couple gay de touristes anglais à l’étrange rituel perpétué par les habitants de deux villages, tous les dix ans, dans le trou du cul de la Yougoslavie. L’horreur se teinte ici de surréalisme – difficile de se faire des images précises de ce qui se produit, du coup. Et on ne peut s’empêcher de noter, a posteriori, le caractère étrangement et tristement « prophétique » de ce texte, cela dit peut-être un cran en-dessous de ceux qui précèdent (à mon goût tout du moins).

 

Le bilan est sans appel : Livre de sang, c’est excellent. Je me suis régalé tout au long (ou au court…) de cette lecture, qui correspondait parfaitement à mes attentes comme à mes envies/besoins du moment. J’ai d’ores et déjà hâte de poursuivre l’expérience ; je vous entretiendrai donc très bientôt d’Une course d’enfer

CITRIQ

Voir les commentaires

"Le Système Valentine", de John Varley

Publié le par Nébal

Le-Systeme-Valentine.jpg

 

 

VARLEY (John), Le Système Valentine, [The Golden Globe], traduit de l’américain par Patrick Marcel, Paris, Denoël – Gallimard, coll. Folio Science-fiction, [1998, 2003] 2013, 714 p.

 

Depuis le temps que l’on me disait qu’il fallait que je lise du John Varley ! Les avis autorisés ne tarissaient pas d’éloges quant à l’œuvre du monsieur, et l’on m’en avait recommandé plus d’un titre, dont le volumineux Gens de la Lune, qui prend la poussière dans ma commode de chevet depuis bien trop longtemps. Je pensais commencer par celui-ci, du coup… mais cette réédition en poche, bien tardive (et inattendue), du Système Valentine (également volumineux…), roman situé dans le même univers, a changé la donne, et c’est donc finalement par ce PRIX DU CAFARD COSMIQUE (la gloire) que j’ai abordé l’œuvre science-fictive de John Varley. Choix pertinent ou pas, je n’en sais rien. Mais peu importe.

 

Ce qui est certain, par contre, c’est que, à m’en tenir aux (en gros) cinquante premières pages de ce pavé, j’ai eu peur. Et je me demandais franchement ce qu’on pouvait bien trouver d’intéressant à cet auteur, ou en tout cas à ce roman, qui me paraissait aussi lourdingue que bavard, et franchement pas drôle malgré (ou à cause) des effets comiques hénaurmes. Du coup, j’ai crains de m’être embarqué dans un gros machin navrant, franchement pas à la hauteur de sa réputation (c’est rien de le dire).

 

Mais j’ai persévéré. Et maintenant je peux bien dire que oui, effectivement, Le Système Valentine est certes un excellent roman de science-fiction, et qu’on ne m’avait pas menti sur la valeur de la marchandise. Comme quoi…

 

Adonc. Nous avons Kenneth Valentine. Et Kenneth Valentine est le plus grand acteur de tous les temps et de tout le Système. Le problème, c’est que le Système n’est pas au courant. Ce n’est pas tant que Valentine en rajoute sur son talent (même si sans doute un petit peu), mais voilà : roublard et escroc, doué comme c’est pas permis pour se fourrer dans les pires guépiers, notre héros (et narrateur, même si pas toujours, ou alors, enfin bon, voir plus bas), en fuite perpétuelle depuis ouf, au moins, a dû et doit encore faire usage d’innombrables pseudonymes pour mener sa carrière, alternant productions relativement prestigieuses, immondes navets et saltimbanqueries douteuses pour pouvoir se payer ses hot-dogs, avant de fuir fissa vers une autre planète parce qu’il a des énervés aux basques.

 

Et là, il a énervé quelqu’un qui a contacté la mafia charonaise (ah, tant qu’on y est : ne lisez pas la quatrième de couverture…), ce qui était de toute évidence une très mauvaise idée. Car les Charonais sont des fils de putes de psychopathes, qui donnent un nouveau sens au mot « sadisme ». Alors Kenneth Valentine doit à nouveau fuir, en l’occurrence quitter Pluton au plus tôt. Mais cette fois, il a une destination toute choisie : Polichinelli, l’immense Polichinelli, monte en effet Le Roi Lear sur Luna, et Valentine compte bien interpréter ledit roi guedin du bon William S., ce qui pourrait bien représenter le couronnement de sa carrière.

 

Mais c’est loin, Luna. Et le voyage s’annonce dangereux, car Valentine a bel et bien un tueur à ses trousses, l’horrible Isambard Soulage. Mais ça ne l’empêchera pas de profiter de ce long trajet pour nous conter son histoire.

 

À la troisième personne, Kenneth Valentine (re)devient donc Sparky. Et Sparky, c’était une star de la télé, le héros préféré des gamins, qui a accumulé les millions avec sa série (dont tout le monde est nécessairement fan). Mais Sparky, anciennement (in)connu sous le nom de l’Esquive, a un gros problème : son père, le grand comédien (et escroc) John Valentine…

 

Le récit alterne donc première et troisième personne (avec en prime de nombreuses et réjouissantes adresses au lecteur) pour nous narrer la vie, qui est loin d’être de tout repos, de Kenneth « Sparky » Valentine. Et c’est jubilatoire, passé un début que j’ai donc trouvé un tantinet laborieux.

 

Et, bien évidemment, ça ne peut que se terminer sur un coup de théâtre. Un GROS coup de théâtre. Voire plusieurs.

 

(Et accessoirement un petit amalgame qui, ai-je trouvé, pue un peu du kiki, mais bon, ça n’enlève rien à la valeur du roman.)

 

Valentine est un personnage d’un très grand charisme, aussi agaçant que sympathique (enfin… la plupart du temps), et il en a, des choses à raconter. Le Système Valentine est un pavé, oui, mais il ne comprend pas une ligne de trop (même le pénible début a son importance, rétrospectivement). Et, finalement, oui, il se révèle très drôle. Mais aussi très inventif (malgré une tendance à s’arrêter au répertoire classique, Shakespeare en tête – d’ailleurs, ça m’a donné sacrément envie de lire les pièces du Barde), avec plein d’idées science-fictives intéressantes. Et puis, tout de même, chose pas si fréquente que ça en science-fictionnie, c’est fort bien écrit (et traduit par Patrick Marcel).

 

Roman passionnant sur les arts du spectacle (que je ne goûte que fort peu, pourtant, quand ils sont « vivants »…) comme sur la relation père-fils, hommage réussi à des auteurs aussi divers que Shakespeare (donc) ou Robert A. Heinlein, bijou d’humour et de divertissement intelligent, Le Système Valentine est bel et bien un grand roman de SF, qui mérite tous ses éloges. Et, de toute évidence, il faudra que je lise d’autres œuvres de John Varley ; Gens de la Lune, par exemple…

CITRIQ

Voir les commentaires

RIP Jeff Hanneman

Publié le par Nébal

Jeff-Hanneman.jpg

 

 

Jeff Hanneman, mythique guitariste de Slayer, et donc du plus grand groupe de metal au monde et de tous les temps, vient de mourir, à l'âge de 49 ans. Monde de merde...

Voir les commentaires