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"The Place Where The Black Stars Hang", de Lustmord

Publié le par Nébal

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LUSTMORD, The Place Where The Black Stars Hang (Ant-Zen, 2013)

 

Tracklist :

 

01 – Sol Om On

02 – Aldebaran Of The Hyades

03 – Dark Companion

04 – Metastatic Resonance

05 – Dog Star Descends

 

Hop, ma chronique se trouve sur le site des Immortels.

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Pub copinage : "Les Soldats de la mer", d'Yves & Ada Rémy

Publié le par Nébal

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RÉMY (Yves & Ada), Les Soldats de la mer. Chroniques illégitimes sous la Fédération, préface d'Anne-Sylvie Salzman, Évry, Dystopia Workshop, [1968, 1998] 2013, 342 p.

 

Normalement, quand pub copinage il y a, je m’abstiens logiquement de tout commentaire, me contentant éventuellement de relayer les chroniques provenant d’autres sites. Mais, cette fois, le cas est un peu différent, dans la mesure où j’avais déjà rendu compte de ma lecture de l’ouvrage en question dans une précédente édition, et il serait un peu absurde de le cacher. Voyez donc ici.

 

Gromovar sur Quoi de neuf sur ma pile ?

 

Efelle sur Les Lectures d'Efelle

 

Jules Abdaloff sur Salle 101

 

MarianneL sur Sens critique

  

Vladkergan sur Vampirisme

 

Tiger Lilly sur Le Dragon galactique

 

Mélicerte42 sur Les Voltés anonymes 

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"Les Aventures d'Arthur Gordon Pym de Nantucket", d'Edgar Allan Poe

Publié le par Nébal

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POE (Edgar Allan), Les Aventures d’Arthur Gordon Pym de Nantucket, traduit [de l’américain] par Charles Baudelaire, [s.l.], Ebooks libres et gratuits, [1837] 2004, [édition numérique]

 

J’ai eu un peu de mal à lire et encore davantage à écrire ces derniers jours, d’où le retard dans mes comptes rendus. Je vous prie de bien vouloir m’en excuser.

 

Ceci étant, poursuite de mon petit cycle antarctique, du côté des fictions cette fois, avec le séminal Les Aventures d’Arthur Gordon Pym de Nantucket d’Edgar Allan Poe (unique roman de son auteur, si je ne m’abuse, auquel se réfèrent Le Sphinx des glaces de Jules Verne et, de manière plus anecdotique, Les Montagnes Hallucinées de H.P. Lovecraft).

 

S’agit-il d’une première lecture ou d’une relecture ? Honnêtement, je ne sais plus… J’avais pas mal lu Poe dans ma jeunesse folle et insouciante, sans jamais accrocher totalement (même si j’ai plus d’une fois erré dans la rue Morgue ou traqué le trésor scarabée en main) ; oui, je suis sans doute un hérétique, mais voilà : Poe, c’est pas vraiment ma came, pour des raisons que je ne saurais vraiment expliquer, si ce n’est que sa plume (traduction de Baudelaire ou pas) tend généralement à susciter chez moi un vague ennui… Il n’est pas exclu que j’aie lu à cette époque Les Aventures d’Arthur Gordon Pym de Nantucket – je l’avais dans ma bibliothèque, en tout cas –, mais je n’en avais conservé aucun souvenir (en dehors des allusions lovecraftiennes). Dans le cadre de la préparation de Par-delà les Montagnes Hallucinées, il m’était donc nécessaire de lire ou relire la chose.

 

Le roman, délibérément inachevé – ce qui joua un grand rôle pour la suite… –, affiche dès le départ son caractère de « non-fiction » : Poe ne serait qu’un prête-nom ou, plus exactement, un ghost writer aidant à la mise en forme d’un authentique rapport des authentiques aventures de l’authentique Arthur Gordon Pym. Procédé aujourd’hui classique, mais poussé ici jusqu’à ses dernières extrémités, non sans astuce.

 

Dans sa majeure partie (les deux premiers tiers environ), il s’agit d’un pur roman d’aventures maritimes. Arthur Gordon Pym rêve en effet d’embarquer et de prendre le large ; sa mésaventure avec son jeune ami Auguste Barnard, au cours de laquelle ils ont tous deux bien failli perdre la vie, ne l’a certes pas refroidi et, avec la complicité du même, fils de capitaine, il trouve à monter clandestinement à bord du Grampus. Las, le voyage n’est pas exactement de tout repos… Sur de nombreuses pages (pour le moins somnifères ai-je trouvé, mais bon, ça n’engage que moi…), Poe nous narre les difficiles conditions de vie du passager clandestin enfermé dans la cale. Mais ce n’est rien en comparaison de ce qui se passera ensuite, quand Pym retrouvera l’air libre… en plein cœur d’une sanglante mutinerie.

 

Jusqu’alors, rien que de très classique, en somme, si ce n’est que Poe va très loin dans le grotesque et l’horreur, ce qui confère à ces Aventures d’Arthur Gordon Pym de Nantucket un certain charme, je suis bien obligé de le reconnaître. Rien d’extraordinaire à mes yeux cependant.

 

La donne change radicalement pour le dernier tiers du roman, quand, après des mésaventures dont je vous passerai le détail, Arthur Gordon Pym et son compagnon Dirk Peters se retrouvent à bord d’un bateau cherchant à repousser les limites de l’exploration antarctique. Et c’est là que le roman prend effectivement tout son intérêt, quoique d’une manière particulièrement fantasque. En effet, à l’époque où Poe écrivit la chose, on ne savait presque rien de ce qui se trouvait au-delà du cercle polaire austral ; on doutait même de l’existence d’un continent antarctique, ce qui prend toute son importance ici. Alors évidemment, l’exploration et la science ayant depuis connu les progrès que l’on sait, on ne peut s’empêcher de sourire devant les extrapolations farfelues de Poe… Mais c’est néanmoins avec un réel plaisir que l’on suit les aventures improbables de Pym dans ces contrées fabuleuses et fantasmées. Et c’est bien là ce qui fait tout le sel du roman, à mon sens tout du moins. Poe se lâche totalement, libérant son imagination débridée, et c’est pour le mieux, même si l’on ne peut plus y croire aujourd’hui. Tekeli-li ! Et la fin – si tant est qu’on puisse parler de fin, puisque Poe interrompt donc le récit en plein climax… – est particulièrement savoureuse.

 

Au final, je ne saurai prétendre avoir été totalement convaincu par ces Aventures d’Arthur Gordon Pym de Nantucket, et n’en ferai en tout cas certainement pas un chef-d’œuvre. Je reconnais néanmoins à ce roman séminal une indéniable audace, un jusqu’au-boutisme aussi frénétique que rafraîchissant, qui en font une lecture finalement plutôt agréable passée une mise en place un peu longuette.

 

À suivre, donc, avec Le Sphinx des glaces de Jules Verne.

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"Procession", de Desiderii Marginis

Publié le par Nébal

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DESIDERII MARGINIS, Procession (Cyclic Law, 2012)

 

Tracklist :

 

01 – Come Ruin And Rapture

02 – Land Of Strangers

03 – Her Name Is Poverty

04 – Silent Messenger

05 – In Brightness

06 – Here’s To The Future (And The Harsh Frontier)

07 – Adrift

08 – Procession

 

 Hop, ma chronique se trouve sur le site des Immortels.

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Les Femmes s'en mêlent 16 - Kaki King, Liesa Van der Aa, The Luyas @ Le Divan du Monde, Paris - 26/03/2013

Publié le par Nébal

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Hop, mon compte rendu de concert se trouve sur le site des Immortels.

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Gonzaï XIII - Matmos, Fairhorns, Jonathan Fitoussi @ La Maroquinerie, Paris - 22/03/2013

Publié le par Nébal

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Hop, mon compte rendu de concert se trouve sur le site des Immortels.

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"L'Examen" dans "La Tête à l'Être", n° 6

Publié le par Nébal

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Hop, ma nouvelle « L’Examen » se trouve au sommaire de La Tête à l’Être n° 6, qui se télécharge librement ici.

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"Le Tunnel"

Publié le par Nébal

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Un vieux cauchemar...

 

Je ne sais pas ce que je faisais à P… Elle y était sans doute pour quelque chose. Elle était là, elle aussi, en tout cas. À gambader, insouciante, sur le bitume à moitié fondu de la Station. Souriante. Un air de bonheur inaltérable que je ne pouvais m’empêcher de trouver malsain.

Moi ? Je ne sais pas. Oh, ça devait aller, j’imagine. Après tout, elle était là. Pas pour moi, bien sûr, enfin… on se comprend. Pas grave : elle me motivait, d’une manière ou d’une autre. Oui, j’étais heureux, sans doute.

 

Couleurs magnifiques. Un ciel bleu pur, sphérique, infini, comme on n’en imagine qu’au cœur du désert. Soleil brillant, aveuglant. Et, tout autour de la Station, un vert étincelant, lumineux, rafraîchissant. La Station se trouvait au cœur d’une clairière de beaux arbres centenaires, noueux et vigoureux. Pas un souffle de vent. Pas un bruit.

Si, pourtant ; la Station. Une eau étrangement translucide suintait le long des poteaux métalliques. Il avait été impossible de fermer certains des robinets, qui gouttaient lentement. L’eau s’infiltrait partout, creusant le bitume. Un peu de rouille. Et ce bruissement incessant, comme le murmure d’une rivière.

Un tableau assez enchanteur. La Station ne me paraissait pas déplacée. Mais elle, non, elle n’était pas de cet avis ; elle faisait avec, cependant. Elle sautillait dans les flaques, comme une gamine ; d’autres fois, elle marchait le long de l’écoulement comme sur une poutre ; elle avançait sur la pointe de ses pieds nus, les bras tendus, avec une fausse maladresse qui ne faisait qu’ajouter à sa grâce.

Elle souriait.

De temps à autre, elle m’adressait un regard, qu’un autre que moi, plus habile, plus volontaire, aurait sans doute décrit comme « coquin ». Je me contenterai de « pétillant ». Ses yeux noirs limpides reflétaient les scintillements de l’eau. C’était comme un champ d’étoiles.

Je baissais les yeux.

Mains dans les poches. La tête dans les épaules. Je tanguais sur mes deux jambes, comme un gamin fautif.

Elle se mit à tourner autour de moi, d’un air niaisement inquisiteur ; puis, retrouvant son sourire : « On y va ? »

Où ça ? On est bien, ici. Comme ça. Non ?

D’un geste brutal, elle indiqua le sud. Bras tendu, doigt pointé, air décidé. Un éclat de lumière sur le vernis rouge sang de son ongle, qu’elle fait onduler à la manière d’un serpent que l’on charme.

Je regardais dans la direction qu’elle indiquait.

 

Il y avait ce tunnel. La lumière s’en extrayait violemment. Il avait la forme d’un prisme, quelque chose d’antique… d’égyptien, peut-être. Mais…

Il se trouvait au sommet du talus. Ce que j’avais d’abord envisagé comme une clairière, m’apparaissait désormais bien mieux comme étant un cratère, dont il semblait l’unique ouverture. On y accédait par une étrange roche poreuse, une sorte d’éponge parsemée d’alvéoles. Un peu comme un amoncellement visqueux de prises d’escalade.

Trois, quatre mètres, peut-être.

Elle s’en approcha. Je la regardais s’éloigner.

Elle se retourna d’un bond.

« Alors, tu viens ? »

Oui.

Je m’avance lentement. Elle commence déjà à gravir le talus. De l’eau s’écoule du tunnel, ruisselle sur la paroi. Une eau limpide. Etrangement. Ses mouvements sont précis, prudents et réfléchis. Elle atteint bien vite le tunnel. Elle s’assied sur le rebord, et balance lentement ses jambes. Je la regarde d’en bas. Elle :

« Alors, tu viens ? »

Oui.

J’ai envie de demander : « Pourquoi ? » Je me tais.

Je pose la main sur la paroi. Elle est poisseuse. Contact répugnant. Je retire ma main.

Elle pousse un soupir, que je ne peux m’empêcher de trouver méprisant. Et reste là, assise, à balancer ses jambes. Détourne les yeux. Promène son regard : la Station, les arbres, le ciel. Le soleil. Et se met à siffler.

Je la regarde. J’attends. Elle va peut-être redescendre ?

Non.

« Allez, viens ! »

Elle me sourit. Se relève. S’agenouille. Me tend la main. Ses lèvres marquent un pli, elle m’adresse un clignement d’œil.

Elle sourit.

Je pose la main sur la paroi. Un soupir. J’entame l’escalade.

Je ne cesse de glisser. L’eau, partout. Contact visqueux. Aucune prise solide. L’eau. Elle se déverse de plus en plus, je crois. Main droite, ici ; lever la jambe droite. Là, un appui. Oui.

« Un petit effort ! »

Oui, oui. J’arrive. Un petit effort. Un mètre. Rien, ou presque.

Allez.

« Bravo ! »

clapclapclapclapclap

Un sourire. « On y va ? »

Oui.

J’arrive enfin au sommet du talus. Me relève lentement. Je suis maladroit. Je tombe presque. Chancelle. Mes jambes me portent à peine.

 

Je regarde au fond du tunnel. Lumière blanche, aveuglante. Parois lisses et propres. Ocres.

Je me tourne vers elle ; je transpire un peu.

Un sourire. Elle pose sa main sur mon épaule.

« Là-bas. Tu verras. C’est super. »

« On y va ? »

Oui.

Elle passe devant. Un pied de chaque bord, les bras penchés en avant, comme pour saisir. L’eau s’écoule sous elle.

Je la suis lentement, collé contre la paroi.

Le tunnel est plus long que je ne le pensais. Nous marchons longtemps. Elle saute d’un trottoir à l’autre. Puis le tunnel se rétrécit. Nous avançons voûtés. Elle garde son sourire de gamine. De temps à autre, se retourne, et : « Ça va ? »

Ha-han.

Et elle reprend sa marche.

L’eau, toujours. Limpide. Ruisselante. Les parois amplifient le son.

Le tunnel se rétrécit.

Elle se met à quatre pattes. Avance. Je la suis.

L’eau. Le son.

Son sourire.

Elle avance et je la suis.

Le tunnel se rétrécit.

Encore.

Encore.

Encore.

 

Elle se met à ramper. Toujours, au loin, cette lumière aveuglante. Mais de plus en plus réduite à un halo, une auréole autour d’elle. Eclipse, couronne.

Elle sourit.

Je me mets à ramper. Devant moi, elle avance. Sourire. Je le sais. Je ne peux plus le voir, mais je le sais.

Sourire.

L’eau. Lumière blanche aveuglante, loin si loin trop loin.

Elle avance.

Plus de trottoirs. Nous rampons dans l’eau. Relever la tête, vite. L’eau baigne mes lèvres. Je me cogne la nuque contre la paroi. Poreuse. Visqueuse. Répugnante.

Elle avance.

Le tunnel se rétrécit.

Encore.

Encore.

La paroi. J’étouffe. J’étouffe.

Stop.

 

Elle s’arrête. L’eau ruisselle le long de son corps, le long de ses bras, de ses jambes. Et :

« De toute façon, il faut continuer. »

J’étouffe. J’étouffe. Écoute-moi ! J’ÉTOUFFE !

Mais pas un son ne sort de ma bouche.

La paroi s’effrite contre ma nuque. Coincé entre la roche et l’eau. Je ne peux plus avancer.

« Il faut avancer ! »

Je ne peux pas. Je ne peux pas.

« Tu sais, au point où on en est, on aura plus vite fait d’arriver au bout du tunnel que de s’en retourner. »

J’étouffe.

« De toute façon… »

Soupir.

« De toute façon, le tunnel est trop étroit pour que tu te retournes. Tu ne peux pas faire marche arrière. »

Elle sourit.

Me retourner. Impossible. Coincé entre la roche et l’eau. Alors… Oui, ramper à reculons ! Allez ! ALLEZ !

Non.

C’est impossible.

« Il faut avancer. Tu n’as pas le choix. Moi, en tout cas, j’avance. »

Elle reprend son chemin.

La suivre, oui. Avancer encore.

Encore.

Si elle peut le faire, pourquoi pas moi ? Avancer, oui.

Mais il y a l’eau. Et la paroi, ocre, qui s’effrite.

Je ne peux pas.

J’étouffe.

Elle est déjà loin devant. La lumière découpe sa silhouette, halo de blancheur. Nulle autre lumière dans le tunnel.

Il n’y a plus que l’eau, et la roche. Poussière. Visqueux. Répugnant.

Je ne peux plus respirer.

Et, au loin, sa voix :

« Tu ne peux pas faire marche arrière ! »

Non.

Un dernier souffle, hurler.

 

« Non. »

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La 9e Nuit Excentrique

Publié le par Nébal

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J’avais été contraint de rater la 8e Nuit Excentrique, après m’être régalé lors de la 7e. Pas question que je rate la 9e, donc, parce que bon, c’est quand même la NUIT EXCENTRIQUE ! Une déception d’emblée, cependant : j’ai voulu y rameuter quelques amis, mais ils n’ont hélas pas pu récupérer de places, tant le serveur de la Fnac comme la Cinémathèque ont été pris d’assaut… Une prochaine fois, peut-être ? Je l’espère, en tout cas. Mais bon : ça ne m’a pas empêché d’y aller quand même, hein (même si j’ai pu constater une fois de plus mes difficultés d’intégration, alors que les Nanarlandais sont des gens nécessairement sympathiques, quand bien même déviants ; ma faute…).

 

Au programme de la soirée, pardon, de la nuit, quatre films, donc, entrecoupés de quizz, de cuts, de bande-annonces et, tant qu’à faire cette année, d’extraits de comédies ritales scatos (c’était un peu rude, ça… même si le p’tit chien, je dois dire…). Je n’ai pas pu rester jusqu’à la fin pour des raisons personnelles (nan, j’ai pas dormi), mais il semblerait que cette année la programmation ait fait l’impasse sur les traditionnelles bandes-annonces de boulards du petit matin. Ceci dit, question dépravation sexuelle, on a quand même été amplement servis, mais j’y reviendrai…

 

Commençons donc par les films. Le premier fut Vulcan, dieu du feu d’Emmimo Salvi, péplum italien complètement fauché et kitschissime. J’avoue que j’étais un peu sceptique devant ce choix, que je craignais un peu molasson, mais ce fut pourtant une introduction aimable à souhait. Scénario stupide et pas toujours très cohérent – c’est rien de le dire –, acteurs navrants, actrices… éloquentes, effets spéciaux vraiment très spéciaux, et une bizarre obsession consistant à martyriser un pauvre nain : autant d’ingrédients qui font de ce film un nanar tout ce qu’il y a de recommandable. C’est cependant celui qui m’a le moins parlé (des trois que j’ai pu voir…) : c’est qu’il y avait du lourd pour la suite.

 

En témoigna immédiatement la sélection de la Cinémathèque, à savoir Brigade anti-sex de John W. Rental (pseudonyme collectif employé cette fois par un certain François-Xavier Morel, dont ce fut l’unique réalisation, ce qui paraît somme toute compréhensible), thriller « sexploitation » belge. Une équipe de choc de flics poseurs et incompétents menés par le ô combien charismatique commissaire Jason se lance sur les traces d’un maniaque sexuel, qui leur mâche le boulot, ce qui ne les empêche pas de tout foirer. Le film vaut surtout par son côté sordide jusqu’au-boutiste : les répliques sont à tomber, d’une misogynie et d’une grossièreté pas croyables. Les scènes érotiques sont parfois longuettes, mais peu importe : je me suis bien marré devant ce spectacle aussi glauque qu’affligeant (mais il semblerait, à en croire les comptes rendus sur le forum de Nanarland, que ce ne fut pas le cas de tout le monde ; c’est vrai que c’était… spécial).

 

Le troisième film, cependant, fut mon préféré, alors que je n’en attendais pas tant : The Intruder de Jopi Burnama est un sous-Rambo indonésien (le héros s’appelle Sambo – Rambu dans la version originale – au cas où on aurait raté un épisode…), excessif en tout, d’un rythme infernal, et riche en petits bijoux de nanardise (dont une fabuleuse baston entre motos et triporteurs). Idéalement positionné – ce troisième film n’avait vraiment rien d’un somnifère –, ce joli nanar de « slyploitation » fut la belle surprise de la Nuit en ce qui me concerne.

 

Pour des raisons indépendantes de ma volonté, j’ai dû quitter la salle alors que débutait Ninja : American Warrior du maître du 2-en-1 Godfrey Ho. Bon, pas grave, j’ai quand même eu ma dose…

 

Mais la Nuit Excentrique, ce n’est pas « que » quatre films. C’est aussi, notamment, une sélection de cuts par la Team Nanarland (« les salauds ! ») qui vaut son pesant de cacahuètes. Or, les cuts, c’est décidément ce que je préfère dans la NE : du gros gros concentré de nanardise, qui promet moult éclats de rire. Avec cette année un film qui a fait l’unanimité, et dont on a retrouvé des extraits éloquents (mais « soft ») dans les quatre sélections de cuts, à savoir l’improbable boulard Deux sœurs à enculer, destiné à rentrer (…) dans les annales (…) du doublage nanar par la grande porte (…) ; des dialogues surréalistes, « interprétés » faut voir comment, qui font de ce film un concurrent de poids pour un Eaux sauvages ou un Blood Freak. Impressionnant.

 

Et puis il y a aussi une sélection de bandes-annonces par la Cinémathèque, en quatre temps là encore. Bilan mitigé pour cette année, j’ai trouvé, mais bon, ça c’est moi (j’ai trouvé les dernières un peu fades ; et si c’est toujours un plaisir de revoir ce bon vieux Cüneyt Arkin, là j’avoue avoir un peu ressenti l’overdose… mais ça faisait partie du jeu, j’imagine). J’en retiens notamment, tout de même, l’improbable bande-annonce rappée façon Benny B. du Jumeau d’Yves Robert avec Pierre Richard…

 

Un mot sur les quizz, aussi. Je ne suis pas plus fan que ça de l’exercice, mais il faut dire ce qui est : c’est quand même très bien fait, et finalement très drôle. La thématique du plagiat, dominante cette année, fut pour le moins édifiante.

 

 

Maintenant le truc qui m'a saoulé : je sais pas si ça vient de moi ou quoi (bon, ça vient sans doute de moi…), mais j'ai trouvé que cette année il y avait vraiment du gros lourdeau dans la salle... Parce que bon, les « Non mais allô, quoi ! », « Moustache ! », « À poil ! » et « Philippe ! » à répétition, hein, bon. D’autant que j’étais cerné par les crétins : l’un, à quelques sièges sur ma gauche, a assez vite déguerpi (ouf) ; mais l’autre, dans la rangée devant moi, soulignait chaque truc drôle en direct live, c'était plutôt pénible. Au début j'ai même eu peur que ça me gâche la soirée ; bon, finalement, non (ouf), parce que c'est quand même la NUIT EXENTRIQUE. Mais j'aurais bien distribué quelques baffes au passage, et me suis retenu de faire dans le « Ta gueule, PUTE ! » à plusieurs reprises…

  

Ce qui ne m’empêchera pas, si la chose est possible, de participer à nouveau à la grand-messe du nanar, parce que c’est quand même quelque chose…

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"Ensemble Pearl", d'Ensemble Pearl

Publié le par Nébal

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ENSEMBLE PEARL, Ensemble Pearl (Drag City, 2013)

 

Tracklist :

 

01 – Ghost Parade

02 – Painting On A Corpse

03 – Wray

04 – Island Epiphany

05 – Giant

06 – Sexy Angle

 

Ensemble Pearl est, si l’on y tient, un « super-groupe » formé autour de Stephen O’Malley de Sunn O))), KTL et compagnie, et comprenant des membres de Ghost, Boris et Jessie Sykes & The Sweet Hereafter. L’ambition de ce premier album éponyme (fort attendu) est semble-t-il de livrer un rock (ou anti-rock ?) « cosmique » fleurant bon l’époque héroïque. Et il y a de ça, effectivement, un côté psychédélique ou krautrock agrémenté de sonorités vaguement western/surf (j’y reviens) ou bluesy trémolesques (avec du doom et du drone en prime, on ne se refait pas)…

 

Un super-groupe, c’est souvent alléchant, mais le résultat n’est pas toujours – voire rarement – à la hauteur des attentes du gogo-auditeur. Sauf que là, si. D’ailleurs, votre gogo de service s’est empressé de faire l’acquisition de la bête après l’avoir écoutée en streaming (sympathique initiative), et ne le regrette certainement pas : Ensemble Pearl est en effet à la base un très chouette album, mais – et c’est là une deuxième chose rare – il se bonifie en outre à chaque écoute. Alors que demande le peuple ?

 

Un compte rendu ?

 

Comme vous y allez…

 

Bon, je sens que ça ne va pas être facile, mais essayons.

 

L’album s’ouvre (étrangement ?) sur trois morceaux assez courts (tournant autour de cinq minutes, quoi), avant de se déployer sur un format plus ample, jusqu’au majestueux « Sexy Angle » d’une vingtaine de minutes, qui est très probablement la pièce de résistance de cet Ensemble Pearl (ce qui tombe plutôt bien, non ?). Mais ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : le début n’est certes pas à négliger pour autant, et réserve de bien belles séquences. Pour continuer dans les généralités, on notera que les morceaux sont alternativement accompagnés de batterie ou pas (je sais, ça vous avance beaucoup). Tout cela est évidemment très lent, évidemment hypnotique, mais certainement pas évident. Et, très vite, on est séduit, puis conquis, avant de succomber définitivement en implorant « encore ! encore ! » tel un vulgaire esclave sexuel qui n’a pas eu sa ration de fouet.

 

(Oui, cette comparaison est merdique, mais je fais ce que je peux.)

 

Histoire d’être original, je vais suivre l’ordre des titres, hop. L’album s’ouvre donc sur « Ghost Parade » – c’est éloquent –, et c’est déjà fort bon. Une superbe introduction, aux relents de western spaghetti horrifique, bourrée d’effets du meilleur goût (la suite aussi, notez bien). C’est noir, c’est menaçant, c’est vaguement mélancolique aussi, c’est très bien.

 

Suit « Painting On A Corpse », qui introduit la batterie dans Ensemble Pearl, et est peut-être le morceau le plus « rapide » de l’album (mais tout est relatif, hein). Là encore, la guitare – très simple – sonne assez western, voire surf (si), mais c’est quand même plutôt la basse qui donne la ligne directrice. On continue dans les chouettes ambiances délicieusement sombres, pour un résultat qui ne saurait laisser indifférent.

 

« Wray » est très différent, sonnant plus ambient apaisé à base d’arpèges – ou de gammes – heureusement agrémentées de bizarreries diverses et variées, avec en outre un côté extrême-orientalisant pas dégueu. C’est néanmoins à mon sens le morceau le plus anecdotique de l’album. Ne nous y attardons donc pas (même si ce n’est pas franchement « mauvais » pour autant, hein).

 

C’est qu’on a envie de dire que les choses sérieuses (entendez : loooooooooooooongues) commencent avec le très bon « Island Epiphany ». Retour de la batterie, pour la peine, tiens, lente comme c’est pas permis (enfin, si), et jouant d’un écho presque dub. Pas vraiment de mélodie, du coup (non mais vous vous attendiez à quoi ?), dans ce psychédélisme noir, le riff étant tellement ultra-lent et maladif que, pour le coup, et malgré la rythmique, on ne peut s’empêcher de penser à Sunn O))), mais c’est planant (tendance doomesque, bien sûr) et délicieux (et là je ferais bien une parenthèse de plus, mais j’ai pas d’idée) (ah si, tiens, en fait).

 

« Giant » est, de tout l’album, le morceau qui tient le plus du drone (et même le seul, en fait), et on ne s’en plaindra pas, puisque ce sont des maîtres qui l’exécutent. Ceci étant, ça ne facilite pas vraiment le commentaire… Contentons-nous donc de dire que c’est bel et bon, car c’est bel et bon.

 

Et Ensemble Pearl de se conclure sur un vrai chef-d’œuvre avec le si long si bon si lourd si sexy si anglesque « Sexy Angle ». Que dire ? C’est superbe. Une merveille d’hypnotisme qui plonge l’auditeur dans une semi-transe fiévreuse et ouatée à la fois. Vingt minutes de pur bonheur spleenesque, qui récapitulent ô combien pertinemment le meilleur de cet album. Et on en redemande, de ce trémolo.

 

Donc voilà : Ensemble Pearl, pour un coup d’essai, est un coup de maître, et, dans l’ensemble, c’est une perle (pardon). Et Ensemble Pearl n’est pas seulement un super-groupe : c’est un groupe super.

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