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"Les Lunes de Borée", de Brian Lumley

Publié le par Nébal

Les-Lunes-de-Boree.jpg

 

LUMLEY (Brian), Les Lunes de Borée, [In the Moons of Borea], traduit de l’anglais par France-Marie Watkins, Paris, Albin Michel, coll. Super-Fiction, [1978] 1980, 249 p.

 

« Néb… »

 

Oui, je sais, faut qu’on parle, c’est à propos de mon idée débile de passer mes vacances à enchaîner les lectures festives, déviantes, stupides et vide-crâne, voire carrément perverses, ça pose problème, notamment pour ce qui est du très mauvais « cycle de Titus Crow », mais rassure-toi, même les meilleures choses ont une fin, et, si les pires peuvent sembler interminables (et dans « interminables », il y a « minables »), quoi qu’il en soit, ayé, avec Les Lunes de Borée, c’est fini (enfin, en français en tout cas, je ne sais pas si Lumley en a commis d’autres en anglais, mais bon, faut pas pousser mémé dans les yeux singulièrement carminés d’Ithaqua…). Content ?

 

« Oui. Ouf. »

 

C’est bien ce qui me semblait. Mais ta gueule quand même.

 

« Oh ! »

 

Si.

 

Avant de commencer véritablement ce compte-rendu, je souhaiterais tout d’abord rendre hommage à la collection Super-Fiction, que j’ai découverte grâce à ce cycle, et qui osait. Y a pas d’autre mot. Cette fois, j’avoue avoir été notamment charmé par cette couverture encore une fois du meilleur goût, centrée comme il se doit sur un cul féminin. Du beau travail.

 

Ceci étant, passé le contenant, il faut bien parler du contenu. Les Lunes de Borée rassemble les deux trames précédentes : cette fois, nous retrouvons bien Henri-Laurent de Marigny, contrairement à ce qui était indiqué sur la couverture du Démon du Vent. L’occultiste est toujours en route pour Elysia à bord de l’horloge temporelle de Titus Crow (qui n’apparaîtra par contre pas en personne dans ce roman). Las, on lui avait prédit bien des difficultés, et ça se vérifie : suite à un accident (lire : un grossier artifice de narration), Marigny se retrouve sur Borée. Et croise aussitôt (ça tombe bien) Hank Silberhutte, le héros du Démon du Vent. Ce qui tombe moins bien, c’est que les Enfants du Vent lui chourent immédiatement son horloge en forme de cercueil, ce qui bloque notre héros sur la planète gelée d’Ithaqua. Et le Grand Ancien, que faut pas le prendre pour un con, décide de planquer l’horloge sur les Lunes de Borée. Mouhaha.

 

Comment y accéder et retrouver l’engin ? Rien de plus simple : il suffit de demander à Armandra, la fille d’Ithaqua et épouse attentionnée du Seigneur de Guerre du Plateau, de créer un tourbillon de 30 000 kilomètres, et d’user en prime un peu de la cape volante, pour que Marigny et Silberhutte se retrouvent sur la première Lune, Numinos, habitée par des Vikings déportés là par le très concupiscent Ithaqua. Et c’est alors que débute véritablement l’aventure épique et apothéosesque, qui s’achèvera comme de bien entendu sur l’autre Lune, Dromos, avec ses sinistres et antédiluviens Prêtres des Glaces.

 

Bon.

 

C’est vraiment n’importe quoi.

 

Du concentré de nawak du début à la fin, qui fait beaucoup (mais alors beaucoup) de bruit pour pas grand-chose. Si j’ai été très (très) bon public pour le nanardesque Démon du Vent, je dois bien reconnaître que ces Lunes de Borée, à sempiternellement pousser le bouchon trop loin, donnent plutôt dans le naveteux. Certes, les scènes et répliques ridicules ne manquent toujours pas, et il y a à l’occasion de quoi bien se marrer dans cette purge indicible. Mais dans l’ensemble, on se fait quand même surtout chier, malgré tous les efforts de Lumley pour imposer à son histoire grotesque un rythme haletant. Mais voilà : tout cela se révèle vain, tant le matériau de base est pathétique.

 

De même que Le Démon du Vent, et malgré Ithaqua et les Prêtres des Glaces, Les Lunes de Borée n’a à peu près rien de lovecraftien. Ce n’est donc toujours pas le nanar cthuloïde que j’attendais… Finalement, ce qui doit s’en rapprocher le plus, c’est donc en définitive Le Réveil de Cthulhu, pourtant le tome le moins pire du cycle… Bon, tant pis.

 

On relèvera, bien sûr, la plume toujours aussi abjecte de l’auteur, et la traduction toujours aussi singulièrement carminée de France-Marie Watkins.

 

Et voilà. Pas grand-chose de plus à dire : Les Lunes de Borée est juste un très mauvais roman de gare. Quant au cycle dans son ensemble, ben, je crois que vous avez compris, non ? Allez, tirons un trait sur cette expérience.

 

« Pervers. »

 

Oui. D’ailleurs, je vais à nouveau me ridiculiser en lisant du David Gemmell. Allez, hop, et beuarh.

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"Druss la Légende", de David Gemmell

Publié le par Nébal

Druss-la-Legende.jpg

 

GEMMELL (David), Druss la Légende, [The First Chronicles of Druss the Legend], traduit de l’anglais (Grande-Bretagne) par Alain Névant, Paris, Bragelonne – Milady, [1994, 2002, 2010] 2011, 507 p.

 

« BEUAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARH !!! »

 

Tout à fait. Merci.

 

De toutes mes lectures festives, déviantes, stupides et vide-crâne, voire carrément perverses, Légende de David Gemmell a sans aucun doute été la moins mauvaise, et même, ne chipotons pas, bande de mauvaises langues, et disons le franchement : la meilleure. Ce qui peut surprendre. Et/ou en dire long sur le niveau du reste… Mais voilà : malgré pas mal de défauts, et, plus étrange, en dépit d’une absence de véritables qualités intrinsèques, j’ai passé un très bon moment à lire ce roman, ne me suis pas ennuyé une seule seconde, et, bref, j’y ai vu un divertissement plus qu’honnête. En fait, c’était sans doute ça que j’entendais de la manière la plus positive par « lectures festives, déviantes, stupides et vide crâne, voire carrément perverses ».

 

D’où une envie d’y retourner, notamment dans le « cycle Drenaï », et plus particulièrement de retrouver Druss et sa putain de grosse hache Snaga. C’est pourquoi je me suis pris d’autres bouquins de Gemmell, et notamment Druss la Légende, dont je vais vous entretenir aujourd’hui. On m’avait prévenu, on m’avait dit qu’il ne fallait surtout pas lire d’autres romans de Gemmell, et notamment du « cycle Drenaï »… mais trop tard. C’est pourquoi, prenant mon courage à deux mains (comme une putain de hache), je me suis lancé dans cette nouvelle aventure de Druss, sorte de préquelle à Légende, contant les premières aventures de Marche-Mort… et la naissance de sa légende. Bien loin du vieux guerrier de Légende, c’est ici, sur l’essentiel du roman, un petit jeunot que nous allons suivre. Mais pas n’importe lequel, déjà.

 

Quand débute le roman, Druss est un bûcheron, sans être pour autant une tarlouze (eh oui). Taciturne, le monsieur n’a pas beaucoup d’amis. Mais il a une femme, la belle et tendre Rowena. Alors, bien évidemment, elle se fait enlever (logique) par des pillards qui chopent toutes les femelles du village et trucident tout le reste. Sauf Druss, parti couper du bois, et qui se débrouille déjà bien avec une hache – hop, six de moins. Il faut dire que Druss a de qui tenir : son grand-père était un authentique psychopathe, tueur, violeur, etc., qui faisait régner la terreur avec sa putain de grosse hache Snaga. Druss s’empare à son tour de la putain de grosse hache, et se lance à la poursuite des pillards. Il ne se doute pas, alors (mais le lecteur de Légende le sait déjà), qu’il s’embarque ainsi pour une quête qui durera sept longues années, et transformera le simple bûcheron en authentique légende vivante. Notamment parce qu’il aura l’occasion de rencontrer Sieben, le Maître des Sagas, qui deviendra son plus proche ami, et s’empressera de rapporter, en les enjolivant, ses innombrables exploits. Mais peu importe pour Druss : au cœur des batailles les plus dantesques, et tandis qu’il fauche les ennemis par paquets de douze, il n’a de pensées que pour sa belle Rowena… et tout de même une crainte qui lui noue parfois le ventre : celle de devenir aussi abject que son méchant ancêtre.

 

Et là, mystère : à l’instar de Légende, mais de manière peut-être encore plus cinglante, Druss la Légende frappe (aïe) tout d’abord par son absence quasi totale d’intérêt : ce n’est pas spécialement bien écrit (et le traducteur fait sans doute un peu trop « glousser » les personnages, ce qui ne fait pas très sérieux), se contentant d’être utilitaire ; ça n’a absolument rien d’original ; l’histoire comme l’univers sont des resucées pures et simples ; les personnages sont d’intérêt variable, mais dans l’ensemble assez archétypaux, quand bien même sympathiques.

 

Par ailleurs, les défauts ne manquent pas : outre une tendance au bourrinage peut-être un chouia exacerbée (…), on pourra relever ainsi quelques scènes franchement pas vraisemblables, que la suspension d’incrédulité, ben, elle se fait la malle (je pense notamment au discours de Gorben en plein camp ennemi…) ; on pourra aussi regretter que la fin (décidément…) soit aussi bâclée (alors qu’il s’agit de la fameuse bataille de la Passe de Skeln, tout de même… qui fait un peu figure de cheveu sur la soupe rajouté in extremis pour gonfler le roman, en même temps) ; de même, on pourra soupirer devant le moralisme gnangnan du roman (même s’il parvient à éviter le manichéisme, dans l’ensemble ; mais le « code » que suit Druss est à hurler de rire…) et sa pénible idéologie « You can get it if you really want », voire – mais là j’abuse peut-être un peu – renacler devant certains aspects un brin puants : décidément, je trouve ça un peu faf, quand même, et, en tout cas, sérieusement macho, voire misogyne.

 

Et pourtant…

 

Ben, ça marche.

 

Sur moi, en tout cas.

 

Avec Druss la Légende, David Gemmell livre à nouveau un roman incontestablement « professionnel » (ce qui peut pourtant avoir tendance à m’agacer, d’habitude), placé sous le sceau de la seule efficacité. Mais, oui, à ce compte-là, on en a pour son argent (7 €) : de l’aventure, de l’action, de la baston, du panache… Et ça marche. Comme une sorte de type idéal du divertissement bière-pop corn, sans autre prétention que de faire passer un bon moment au lecteur. Alors que demande le peuple ? Pour ma part, je m’en satisfais très bien, et suis d’ores et déjà prêt à en redemander. Aussi, en dépit des avertissements contraires, je ne pense pas en avoir fini avec David Gemmell et le « cycle Drenaï », et lirai sans doute très prochainement La Légende de Marche-Mort, histoire de retrouver encore une fois Druss et sa putain de grosse hache. Parce que (tous en chœur) :

 

« BEUAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARH !!! »

 

Eh oui.

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"Le Démon du Vent", de Brian Lumley

Publié le par Nébal

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LUMLEY (Brian), Le Démon du Vent, [Spawn of the Winds], traduit de l’anglais par France-Marie Watkins, Paris, Albin Michel, coll. Super-Fiction, [1978] 1979, 218 p.

 

« Nébal ? »

 

Oui, je sais, faut qu’on parle, c’est à propos de mon idée débile de passer mes vacances à enchaîner les lectures festives, déviantes, stupides et vide-crâne, voire carrément perverses, ça pose problème, notamment pour ce qui est du très mauvais « cycle de Titus Crow », mais comme je te l’ai déjà dit ça constitue la pierre angulaire de cette session mauvais goût, et puis c’est presque fini, alors malgré toutes les pressions contraires et même si c’est très dangereux JE VAIS QUAND MÊME LE FAIRE, aussi ta gueule.

 

 « … »

 

Eh eh.

 

Donc, Le Démon du Vent (tiens, titre français fidèle, pour une fois…) de Brian Lumley, quatrième tome du « cycle de Titus Crow ». Même s’il faudrait sans doute l’appeler autrement, puisque Titus Crow n’y apparaît pas un seul instant (et Henri-Laurent de Marigny pas davantage, contrairement à ce que prétend la quatrième de couverture, qui en fait le héros du roman ; ils étaient décidément très très forts, chez Super-Fiction…). Les éditeurs proposent bien « cycle de Cthulhu », mais on a vu dans les précédents compes-rendus à quel point c’était abusé, et le dormeur de R’lyeh n’apparaît pas non plus dans ce roman. Que la vilaine DCC (Divinité du Cycle de Cthulhu, faut-il le rappeler), ici, c’est Ithaqua, comme le titre le laissait assez supposer.

 

Mais peu importe. Notre héros est cette fois, non pas Henri-Laurent de Marigny donc, mais bien Hank Silberhutte, télépathe au service de la Fondation Wilmarth vouée à l’éradication des DCC, et accessoirement texan jusqu’au bout des bottes de garçon vacher. Avec quelques autres membres de la Fondation, il a monté une expédition à destination du Grand Nord, afin d’en apprendre plus sur Ithaqua et éventuellement de lui défoncer sa vilaine gueule de Grand Ancien. Ben oui : on est dans une pseudo-lovecrafterie signée Brian Lumley, alors forcément ça bourrine, à tel point que…

 

« BEUAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARH !!! »

 

… Oui, voilà, c’est ce que j’allais dire, merci.

 

« Eh eh. »

 

Ta gueule. Donc, notre petite équipe très volontaire de s’embarquer à bord d’un avion, lequel abrite également une passagère clandestine : Tracy, la sœur de Hank, qui voulait lui faire une blague (si). Mais voilà : Ithaqua ne compte pas se laisser faire aussi facilement, et déporte les importuns en Borea, une dimension parallèle glaciaire balayée par les vents. Hank reste cependant en contact télépathique avec une Terrienne, Juanita Alvarez, et c’est au travers des restranscriptions de cette dernière que nous allons pour l’essentiel connaître les aventures épiques de Silberhutte et compagnie au pays d’Ithaqua, ravagé par une guerre millénaire opposant les Enfants du Vent, serviteurs écumants de bave du Grand Ancien, et le Peuple du Plateau, rebelle, et dirigé par… la fille d’Ithaqua, Armandra (si). Laquelle, bien évidemment, est amenée à connaître le grand amour avec notre super-héros, parce que sinon, ben, ça serait un peu décevant, quoi. Et Silberhutte et ses potes de prendre part à la guerre, ce qui explique largement le caractère de grosse bourrinade de ce roman qui n’a à peu près rien de lovecraftien (ce n’est donc toujours pas le nanar authentiquement cthuloïde que j’attends désespérément, groumf…).

 

 

Là, je crois qu’il me faut au préalable apporter quelques mauvaises raisons expliquant peut-être pourquoi mon jugement à l’encontre de ce roman a été potentiellement biaisé. Tout d’abord, à l’évidence, je suis à l’heure actuelle, par la force des choses dans un sens, très très bon public, et j’ai lu ces derniers jours des trucs tellement pathétiques que la moindre amélioration me paraît digne du prix Nobel de littérature (ou presque). Accessoirement, j’ai beaucoup fait dans la bourrinade, et ne m’en porte pas plus mal. En outre, je ne crache pas sur un bon petit nanar de temps en temps. Enfin, comme les plus attentifs d’entre vous l’auront peut-être remarqué en parcourant ce blog miteux, j’adoooOOOooore les récits polaires.

 

 

Tout cela explique sans doute en partie pourquoi j’ai passé un bon moment en lisant ce roman.

 

Attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : je ne le prétends sûrement pas « bon », même si j’affirme qu’il est nettement moins mauvais que les deux atrocités qui l’ont précédé dans le cycle. Non, ça reste mauvais. Mais – et cette fois ça me paraît encore plus vrai que pour Le Heaume maudit – sympathiquement mauvais. C’est en effet une grosse bisserie louchant sur la zèderie avec des grands moments de nanaritude, qui en font tout le sel. Avouons-le : tout ceci est parfaitement ridicule. Mais je ne me suis pas ennuyé un seul instant pour autant, et je me suis pas mal marré. Il y a en effet quelques beaux morceaux de nawak dans ce roman invraisemblable et bœuf comme c’est pas permis, de la première baston (à la fois effrayante et ridicule, ce qui relève de la performance ; mais oui, j’ai à la fois frémi et éclaté de rire devant cet assaut de l’avion des héros par des guerriers-loups des Enfants du Vent, où ça flingue à tout va, y compris avec la mitrailleuse qui avait précédement servi sur Ithaqua en personne, c’est vous dire le niveau) à la dernière, épique en diable, et qui se conclut par une sorte de délire consternant quelque part entre les Monty Python et Dragon Ball Z.

 

Et, de manière dingue, comme avec cette première scène de baston dont je viens de vous parler, il y a dans ce roman des passages qui, aussi hénaurmes soient-ils, ne manquent pas d’une certaine classe. Lumley parvient, avec ses effets spéciaux pourraves et son style abject (toujours aussi bien servi par la traduction exécrable de France-Marie Watkins, qui a rajouté « carmin » et « carminé » à son vocabulaire), à susciter malgré tout quelques images fortes. Et je dois dire que les héros observant depuis le blacon d’Armandra sur le Plateau le terrible Ithaque juché sur son autel pyramidal, ça ne manque pas d’une certaine classe, par exemple.

 

Un roman paradoxal, donc, mauvais mais on a lu pire (mais mauvais quand même, oui, oui, d’accord), et qui a pour lui d’être rigolo tout plein. De la sous-littérature populaire complètement conne, mais rafraîchissante (aha).

 

Suite et fin avec Les Lunes de Borée.

 

« Perv… »

 

Ta gueule.

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"Death Dealer, t. 1. Le Heaume maudit", de Frank Frazetta & James Silke

Publié le par Nébal

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FRAZETTA (Frank) & SILKE (James), Death Dealer, t. 1. Le Heaume maudit, [Prisonner of the Horned Helmet], traduit de l’anglais (États-Unis) par Fabienne Berganz, Paris, Bibliothèque interdite – Éclipse, coll. Icône – Fantasy, [1973, 1988] 2011, 405 p.

 

Je tiens tout d’abord à décharger mon libraire de toute responsabilité dans ma lecture de cette chose. Il m’avait en effet formellement interdit de l’acheter. Mais je suis un peu vicieux, des fois. C’est pourquoi je lui dédie ce compte-rendu avec amour. Smoutch.

 

Grümf.

 

Nébal poursuivre programme lectures festives, déviantes, stupides et vide-crâne, voire carrément perverses. Et là, être gros morceau. « Death Dealer » pas être seulement fantasy (où femelles se faire enlever) ; être grosse fantasy qui tache. Et quand Nébal dire ça, faire dans l’understatement : « Death Dealer » être hénaurme fantasy qui éclabousse et en fout partout (du bon krovi rouge rouge des familles). Être fantasy super barbare, hyper bourrine, ultra brutale dans ta gueule et supra conne. Inspiration essentielle être bien sûr « Conan », mais avec petites touches « Elric » et Légende aussi. Mais pousser codes tellement loin dans excès que devenir presque (ou franchement ?) parodique. Aussi, être rigolo.

 

Brüh.

 

Personnage Death Dealer (en franglais dans texte…) avoir été créé par illustre illustrateur Frank Frazetta ; couverture de ce premier tome être sans doute parmi ses plus célèbres. Mais gens Éclipse dire Le Heaume maudit carrément « coécrit par le maître en personne » ; et là, Nébal être vachement sceptique… d’autant que copyright être Frank Frazetta 1973 pour personnage et illustration, mais James R. Silke 1988 pour roman. D’où Nébal tendre à penser James Silke être seul véritable auteur roman (ce qui pas empêcher gens Éclipse mettre nom Frazetta en gros partout, et pousser vice jusqu’à mention putassière : « À la mémoire de Frank Frazetta 1928-2010 », ce qui pas être joli joli) ; or James Silke, si Nébal pas s’abuser, être immortel « auteur » « scénario » Barbarians, ce qui promettre du lourd…

 

Ürgh.

 

Maintenant Nébal raconter histoire. Être il y a très longtemps (mais pas dans lointaine galaxie, ce qui toujours être ça de pris). Se passer en fait dans grande vallée qui devenir plus tard Méditerranée. Vallée habitée par tribus barbares. Mais, au Sud, être horde des Kitzakks, qui faire figure de civilisés (euh…). Menés par seigneur de guerre Klang (si, être son nom), Kitzakks se lancer à l’assaut tribus barbares. Taper gens. TAPER ! Mais rencontrer barbare qui taper plus fort que autres, éventrer ventres, décapiter têtes, arracher bras et taper avec. Nom être Gath de Baal, dit « L’Obscur », et vivre dans Ombrage, forêt. Gath de Baal être très barbare, très fort, très bête, avoir grosse hache, taper gens (TAPER !) et faire copain avec loups (mais pas danser avec, ce qui toujours être ça de pris). Gath de Baal être seul espoir tribus barbares face Kitzakks, ce que metteur en scène hors-la-loi Jean le Brun bien comprendre (lui intelligent, surtout par rapport Gath de Baal), de même que Mésange (être jolie fille qui faire infirmière et se faire enlever). Mais Gath de Baal taciturne et se foutre de tout. Pas vouloir se battre pour autres que lui. Mais Gath de Baal manipulé tout partout, notamment par sorcière Cobra (si, être son nom), servante Maître des Ténèbres. Être comme ça que Gath de Baal trouver heaume maudit Maître des Ténèbres. Quand le mettre, plus pouvoir l’enlever, mais devenir encore plus fort. Et taper gens mieux. Devenir DEATH DEALER !

 

BEUAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARH !!!

 

Et finalement bien être amené à combattre Kitzakks à la tête tribus barbares. Et au fond, avoir sans doute cœur gros comme mammouth derrière muscles impressionnants, mais chut, pas falloir le dire trop fort…

 

Mwüh.

 

Le Heaume maudit être objectivement mauvais, voire très mauvais, Nébal pas mentir. Être écrit avec pieds (mais alors vraiment ; notamment, art de la métaphore et de la comparaison tout à fait consternant), être pas original, être très couillon, avoir clichés partout et scènes complètement ridicules pas manquer (ce qui être chouette). Mais en même temps pas être si pire Nébal penser. Et surtout, être rigolo tant être excessif. Pas être grand nanar, non, mais être quand même petit nanar. Et effectivement, être à la fois mauvais et sympathique (malgré putasserie et commerce) ; donner au lecteur ce que lui vouloir, et plus encore. Faire vraiment rire, parfois, tellement être ridicule et bête, y avoir tellement testostérone et muscles et couilles. Et Gath de Baal être parfait crétin pour histoire parfaitement crétine, mais jubilatoire. D’autant que être lecture joliment régressive. Quand Nébal être petit, lui capable regarder Kalidor et aimer au premier degré (et penser aurait été pareil pour Barbarians si Nébal l’avoir vu alors) ; et Le Heaume maudit lui rappeler un peu cette naïveté primitive (être le mot), qui faire du bien des fois. Du coup Nébal pas regretter lecture, même si lui pas recommander parce que pas falloir pousser mémé dans orties sauf si elle le demander, et quand même vachement cher pour petit nanar (même si couverture chouette).

 

Grüth.

 

« Death Dealer » être donc pièce de choix pour pari débile lectures festives, déviantes, stupides et vide-crâne, voire carrément perverses, car être vraiment tout ça à la fois. Aussi, peut-être un jour Nébal lire trois volumes suivants, qui promettre du lourd eux aussi. Mais là Nébal devoir surtout arrêter écrire comme ça, parce que perdre très vite 30 points QI supplémentaires sinon.

CITRIQ

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L'année de tous les dangers

Publié le par Nébal

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« Allez, merde, quoi, ami électeur, fais pas ta pute ! »

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"Les Abominations de Cthulhu", de Brian Lumley

Publié le par Nébal

Les-Abominations-de-Cthulhu.jpg

 

LUMLEY (Brian), Les Abominations de Cthulhu, [De Marigny’s Dream-Quest], traduit de l’anglais par France-Marie Watkins, Paris, Albin Michel, coll. Super-Fiction, [1975] 1978, 249 p.

 

« Nébal ? »

 

Oui ?

 

« Nébal. Faut qu’on parle. »

 

Mmmh ?

 

« C’est à propos de ton idée débile de passer tes vacances à enchaîner les lectures « festives, déviantes, stupides et vide-crâne, voire carrément perverses ». »

 

Je m’en doutais un peu…

 

« Euh, oui, bon… Enfin, voilà. Que tu puisses considérer Légende de David Gemmell comme un divertissement honnête, passe encore. Que tu veuilles tenter « Xanth », je peux le comprendre. Mais pourquoi t’acharner sur le « cycle de Titus Crow » ? De ton propre aveu, si Le Réveil de Cthulhu pouvait être sympathique par moments, La Fureur de Cthulhu était par contre une purge indicible. Tu crois vraiment que ça va aller en s’améliorant ? »

 

Oh, non.

 

« … »

 

 

« Donc tu vas arrêter ? »

 

Non.

 

« … »

 

 

« Mais bordel, pourquoi ? T’as rien de mieux à faire ? »

 

Pas grand-chose… Et puis j’ai la tête dure. Le « cycle de Titus Crow », vois-tu, j’ai décidé d’en faire la pierre angulaire de ma session de lectures festives, déviantes, stupides et vide-crâne, voire carrément perverses. J’ai commencé par ça et, par Cthulhu, je finirai par ça !

 

« Pervers. »

 

Oui. Gnihi. Et ta gueule.

 

« Cycle de Titus Crow », tome 3, Les Abominations de Cthulhu. Toujours rien à voir avec le titre original, mais un chouia plus avec le contenu, pour une fois. Par contre, autant le dire de suite, malgré ce titre alléchant, ce n’est hélas toujours pas véritablement le nanar cthuloïde que j’attendais… En effet, si l’abominable La Fureur de Cthulhu jouait (mal) la carte science-fictive, le furieusement mauvais Les Abominations de Cthulhu joue (toujours aussi mal) de celle de la fantasy. Et pour cause : l’intrigue se situe cette fois dans les Contrées du Rêve (comme l’indique clairement le titre original, De Marigny’s Dream-Quest). Les Contrées du Rêve, chez Lovecraft, ça a pu donner des choses très bien, et notamment l’indispensable « Quête onirique de Kadath l’Inconnue » (ce qui est l’occasion, tiens, tant qu’on y est, de rappeler à votre bon souvenir l’excellent guide de Kadath). Mais passées à la moulinette bisseuse de Lumley, ça peut donner quelque chose de… singulièrement singulier.

 

Donc. De Marigny’s Dream-Quest prend directement la suite de The Transition of Titus Crow. Mais comme son titre l’indique singulièrement, notre héros sera cette fois le singulier Henri-Laurent de Marigny. Celui-ci a hérité de la singulière horloge voyageuse du singulier Titus Crow, singulier engin qui avait autrefois appartenu à son père, le singulier Étienne-Laurent de Marigny, devenu depuis le singulier conseiller du fameux roi Randolph Carter dans la singulière ville d’Ilek-Vad dans les singulières Contrées du Rêve. Alors qu’il emprunte, vêtu de sa singulière cape volante, la singulière création des Anciens Dieux pour se rendre en Elysia, Henri-Laurent de Marigny est contacté par le singulier Kthanid, qui lui confie une singulière mission. Il s’agit pour lui de sauver Titus Crow et sa femme, la singulièrement belle Tiania, qui sont prisonniers des Contrées du Rêve, où ils s’étaient rendus pour mettre un frein singulier aux singuliers cauchemars suscités singulièrement par le singulier Cthulhu. Las, ils sont tombés dans un piège (singulier), et ont été capturés par les singuliers êtres cornus de Leng, ce qui est pour le moins singulier. Henri-Laurent de Marigny s’endort donc, et fait un rêve singulier, qui va le propulser dans une intrigue de fantasy singulièrement médiocre.

 

Objectivement, Les Abominations de Cthulhu est probablement moins mauvais, singulièrement, que La Fureur de Cthulhu. Notamment en ce qu’il est plus court, et moins ennuyeux (singulièrement). Mais ça n’en fait certes pas un bon roman pour autant. C’est même singulièrement mauvais, à l’instar de la singulière traduction de France-Marie Watkins, qui, aux bout de trois tomes, abuse toujours autant du « singulier » et du « singulièrement ». Hélas, on ne pourra que rarement dire de De Marigny’s Dream-Quest que c’est « so bad it’s good »… Dans l’ensemble, c’est juste mauvais. Singulièrement mauvais.

 

Il est cependant quelques scènes singulièrement connes qui suscitent de francs éclats de rire singuliers chez le lecteur. On notera, déjà, qu’il s’agit bien de fantasy, dans la mesure où les femelles s’y font tout le temps singulièrement enlever par les méchants. La singulière Tiania nous fait le coup pas moins de trois fois (!) en moins de 250 pages, ce qui relève singulièrement de la performance singulière. Mais d’autres scènes singulières sont à relever. Au hasard, Titus Crow qui se latte à poil contre des sales bestioles cthuliennes mais non moins singulières, Marigny qui se bourre singulièrement la gueule au cognac pour retourner dans les Contrées du Rêve, ou encore cette singulière conclusion où, outre un deus ex machina au sens strict, parfaitement ridicule et singulièrement rapporté par le résumé en quatrième de couverture (!), nous avons la joie singulière d’assister à un singulier défilé de DCC (Divinités du Cycle de Cthulhu, faut-il le rappeler).

 

Bref : Les Abominations de Cthulhu, c’est singulièrement abominable. Mais ça ne m’empêchera pas de poursuivre l’aventure avec Le Démon du vent, parce que merde, je le veux, mon nanar authentiquement et singulièrement cthuloïde !

 

« Pervers. »

 

Oui. Mais ta gueule.

 

Singulièrement.

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"Xanth, t. 1. Lunes pour Caméléon", de Piers Anthony

Publié le par Nébal

Xanth--1.-Lunes-pour-Cameleon.jpg

 

ANTHONY (Piers), Xanth, t. 1. Lunes pour Caméléon, [A Spell for Chameleon], traduit de l’anglais (États-Unis) par Dominique Haas, Paris, Bragelonne – Milady, [1977, 2009] 2010, 441 p.

 

POUET POUET !

 

AH AH AH AH AH AH !

 

Suite de mes lectures festives, déviantes, stupides et vide-crâne, voire carrément perverses. Mais cette fois, ce n’est pas avec un livre spécialement acheté pour l’occasion, mais avec un bouquin qui traînait depuis quelque temps déjà dans ma commode de chevet. La raison en est simple : depuis que Pratchett s’est mis à gagater sérieusement, j’ai de plus en plus de mal à trouver mon injection régulière de fantasy humoristique (parce que rire, des fois, ben ça fait du bien). Or le volumineux également « cycle de Xanth » (plus de trente volumes) nous est présenté ici comme « un chef-d’œuvre de la fantasy humoristique ». Bon, certes, je me doutais bien qu’il risquait d’y avoir là comme une exagération commerciale… Mais j’étais malgré tout prêt à tenter l’expérience, et, l’occasion faisant le larron, je me suis dit que c’était le moment ou jamais de tenter du Milady. D’où, ben voilà : lecture du premier tome du cycle, Lunes pour Caméléon.

 

TA-DOUM TCHIII !

 

AH AH AH AH AH AH !

 

Posons tout d’abord le cadre : il y a Xanth, et la Vulgarie. Xanth est une petite péninsule magique : tout y est magique, ou dispose au moins d’un pouvoir magique. Aussi y croise-t-on moult créatures improbables et dangers insondables. Par opposition, en Vulgarie, séparée de Xanth par une barrière invisible mais néanmoins mortelle, la magie ne subsiste pas. L’essentiel de l’action de ce roman, comme on pouvait légitimement le supposer au vu du nom du cycle, se passe sur Xanth.

 

POUET POUET !

 

AH AH AH AH AH AH !

 

Nous y faisons la connaissance du jeune Bink, qui est beau, fort et intelligent. Pourtant, il a quelque chose d’un paria, et l’on juge qu’il n’a pas sa place à Xanth. En effet, à la différence de tous les autres humains de Xanth, et notamment de son Village du Nord natal, Bink ne dispose pas de pouvoir magique. Ou alors, c’est qu’il ne sait pas quel est son don. Problème : la loi a décidé que quiconque, à Xanth, ne disposerait pas de pouvoir magique, serait exilé en Vulgarie. Voilà qui chagrine fort Bink, qui souhaite rester à Xanth et y épouser la belle Sabrina… Aussi, Bink décide-t-il de rendre visite au Bon Magicien Humfrey, spécialiste de la divination, pour que celui-ci détermine s’il a un pouvoir, et, si oui, quel est-il. Ainsi débute une aventure fort picaresque, où notre héros multipliera les rencontres (notamment avec des jolies filles et des monstres). La quatrième de couverture lâche le morceau, aussi on ne s’en privera pas ici : Humfrey détermine que Bink a bel et bien un pouvoir, très puissant (à même de faire de lui un Magicien), mais il est incapable de déterminer lequel, malgré toute sa science. Et Bink de prendre bientôt, bien malgré lui, la route de l’exil en Vulgarie… Mais ce n’est en fait qu’alors (bien tardivement, pour le coup) que le roman débutera véritablement, à mes yeux en tout cas, le reste ne constituant largement qu’un long prologue. Nouvelles rencontres, et non des moindres, et nouveaux défis pour Bink le sans-magie…

 

TA-DOUM TCHIII !

 

AH AH AH AH AH AH !

 

Or il y a un problème : Lunes pour Caméléon n’est PAS drôle. C’est embêtant, pour « un chef-d’œuvre de la fantasy humoristique »… Mais le constat est clair, net et précis : ce n’est PAS drôle. Mais alors pas du tout. Je n’ai jamais souri au cours de ma lecture ; j’ai par contre été navré plus d’une fois (facepalm !) devant la rudesse de la chose. Mais les responsabilités sont peut-être ici partagées. En effet, une bonne part de ce qui se prétend a priori drôle dans Lunes pour Caméléon repose sur des jeux de mots et compagnie, le genre de machins intraduisibles. Je ne sais pas du tout ce que cela donne en VO (où, si ça se trouve, ça marche) ; mais, en français, c’est juste désespérant, débordant de jeux de mots laids, de calembours lourds et de mots-valises pathentables… et tout cela n’est certainement pas drôle. J’imagine que cela prétend évoquer Lewis Carroll, entre autres, mais, dans les faits, cela m’a surtout rappelé un forumer d’ActuSF dont le pseudonyme commence par E, finit par S, et comprend entre-temps les lettres O et N (avec peut-être une touche du pire Damasio par moments). Et c’est rude. Terriblement rude. Certains passages sont tout particulièrement pénibles (je pense notamment au moment du sphinx, où ça cartonne à tout va), mais, de manière générale, chaque fois que le roman s’essaye à l’humour, ça foire. Et les jeux de mots et compagnie ne sont hélas pas seuls en cause : les situations censément humoristiques sont généralement affligeantes, c’est d’un cucul insupportable (au passage, le mot « cul » semble proscrit sur Xanth, alors qu’il joue un rôle non négligeable dans le roman…).

 

POUET POUET !

 

AH AH AH AH AH AH !

 

C’est d’autant plus dommage que tout n’est pas si mauvais que ça dans Lunes pour Caméléon. En fait, dès l’instant où il ne prétend pas être drôle, il contient même quelques bonnes idées – par exemple, sur le pouvoir et l’évolution. Les personnages sont par ailleurs plutôt corrects. Et on peut difficilement prétendre que Piers Anthony manque d’imagination, tant ça déborde. Il faut cependant parvenir à faire l’impasse, non seulement sur l’humour consternant qui est supposé fournir le ressort essentiel du roman, mais aussi sur un certain moralisme gnangnan qui débouche très logiquement sur un pénible happy end

 

TA-DOUM TCHIII !

 

AH AH AH AH AH AH !

 

Aussi les défauts l’emportent-ils, et de loin, sur les qualités. Du coup, je ne pense pas en lire un jour la suite, sauf peut-être dans le cadre d’un pari débile comme celui qui m’a valu cette première incursion en Xanth. Parce que, dans l’ensemble, ce fut quand même avant tout navrant, voire éprouvant.

 

POUET POUET !

 

AH AH AH AH AH AH !

 

Oh, vos gueules.

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"La Fureur de Cthulhu", de Brian Lumley

Publié le par Nébal

La-Fureur-de-Cthulhu.jpg

 

LUMLEY (Brian), La Fureur de Cthulhu, [The Transition of Titus Crow], traduit de l’anglais par France-Marie Watkins, Paris, Albin Michel, coll. Super-Fiction, [1975] 1977, 251 p.

 

« Nébal ? »

 

Oui ?

 

« Nébal. Faut qu’on parle. »

 

Mmmh ?

 

« C’est à propos de ton idée débile de passer tes vacances à enchaîner les lectures « festives, déviantes, stupides et vide-crâne, voire carrément perverses ». Je… ça pose problème. »

 

Oh ?

 

« Tu… tu te rends compte que tu lis vraiment de la merde ? »

 

Oh, oui !

 

« Et… que ton blog miteux est en train de perdre toute crédibilité, si tant est qu’il en avait une ? »

 

Yep. Uh uh.

 

« Non, mais, franchement, ça peut plus durer. Ce n’est pas sain. Tu es maso, ou quoi ? »

 

Peut-être un peu, oui. Mais ça me fait rire, aussi. Et…

 

« Et ? »

 

Et… et c’est QUE LE DÉBUT, MOUHAHAHA !

 

« Mon Dieu. Mais… »

 

Ta gueule. Je lis tout qu’est-ce que j’veux, d’abord. Et la descente aux Enfers ne fait que commencer (gnihihi). J’en veux pour preuve que j’ai lu le deuxième tome du « cycle de Titus Crow », bêtement intitulé en français La Fureur de Cthulhu (là encore, rien à voir avec le titre original, et pas grand-chose avec le contenu du bouquin, mais j’y reviendrai), et que je suis toujours vivant. Et là, pourtant, c’était vraiment très mauvais. Mais je sais quand même que d’ici à mon retour sur Paris, je vais très probablement lire PIRE ENCORE ! AH AHAHAHAH !

 

« Mais c’est dingue ! C’est obscène ! C’est… »

 

Mais ta gueule ! Parlons plutôt de ce bousin. La Fureur de Cthulhu, donc. Ou plutôt : The Transition of Titus Crow. Une chose indicible dédiée à H.P. Lovecraft, qui n’en demandait sûrement pas tant, et qualifiée en quatrième de couv’ de « vertigineuse épopée ». Car, qu’on se le dise : « Brian Lumley a donné au Réveil de Cthulhu la suite que tous les amateurs de fantastique attendaient. » Aha. Ce qui montre bien que je ne suis pas le seul pervers dans cette sphère littéraire.

 

Nous sommes dix ans après Le Réveil de Cthulhu (enfin, The Burrowers Beneath). Pile poil. Le précédent roman s’était achevé sur la destruction de Blowne House et la disparition de nos deux héros, Titus Crow, propriétaire des lieux, et son pote Henri-Laurent de Marigny. Ce qui appelait de toute évidence une suite. Mais quelle suite, mes aïeux ! Autant gommer d’entrée de jeu un vilain mensonge, tant qu’on y est : La Fureur de Cthulhu n’est pas un roman pour « les amateurs de fantastique ». C’est un pur roman de science-fiction, et de la plus laide eau.

 

Tout commence avec la « résurrection » (ou réapparition, comme on voudra) d’Henri-Laurent de Marigny. La première partie du roman, qui devrait en principe nous conter son lent retour à la vie, ne consiste en fait qu’en un grossier et interminable résumé de l’épisode précédent, qui en rajoute encore sur les plus mauvaises idées que ce glorieux prédécesseur avait déjà osé avancer (non mais franchement, déjà, les Anciens Dieux, bon – on y reviendra – ; mais la famille de Cthulhu !). C’est donc le plus nanardesque du Réveil de Cthulhu qui nous est longuement rappelé. Ce qui en dit déjà beaucoup sur la qualité de cette suite.

 

Mais le roman ne débute véritablement qu’avec le retour de Titus Crow. Et celui-ci de nous conter, via Marigny, sa longue odyssée à travers le temps, l’espace et les autres dimensions, à bord de sa mystérieuse horloge voyageuse en forme de cercueil. Et sa « transition ».

 

Et attention, c’est du lourd (dans tous les sens du terme). Cela nous vaut en effet un roman qui n’entretient qu’épisodiquement des rapports véritables avec le Mythe de Cthulhu. Certes, on croise bien, et à plusieurs reprises, les Chiens de Tindalos, qui harcèlent notre héros, ou encore la Grand-Race, et même Yog-Sothoth. Mais, au fond, tout cela n’importe guère. La Fureur de Cthulhu, très mal nommée donc, est bien avant tout un roman de science-fiction d’Ancien Régime, très popu, mais surtout très ringarde et dans l’ensemble très chiante, accumulant le déjà-lu avec une constance que l’on peut bien qualifier d’audace, à ce niveau. En avant, en arrière, sur le côté : tout cela a déjà été lu et relu cent fois en cent fois mieux, depuis Wells notamment, et on s’emmerde grave.

 

Même si des fois on rigole (c’est les nerfs). Et à la fin, on se bidonne carrément. Il faut lire, en effet, le récit par Super Titus Crow de son périple en Elysia, le domaine des Anciens Dieux (quelle idée à la con, décidément), où il retrouve son Élue des Dieux, Tiania, éperdue d’amour pour lui. C’est d’un bisounoursesque gnangnan à se rouler par terre. Et ça, très certainement, n’a pas grand-chose de lovecraftien (même quand Super Titus Crow, après avoir batifolé avec des dragons zozoteurs et compagnie, découvre le terrible secret de l’Ancien Dieu Kthanid, moment d’anthologie d’un ridicule achevé).

 

Saluons également la performance de la traductrice, qui parvient à livrer ici un « travail » encore plus ignoble que ce qu’elle avait déjà effectué pour le roman précédent, et c’était pas gagné. Bravo, Madame.

 

Inutile de s’étendre plus que de raison : La Fureur de Cthulhu est une vilaine bouse, qui tient en outre à peu de choses près de l’escroquerie pure et simple (remboursez !). Contrairement au Réveil de Cthulhu et, dans un autre genre, à Légende de David Gemmell, ce roman pathétique n’offre pas au lecteur ce qu’il était venu chercher. Et ça, c’est mal.

 

Mais ça ne m’empêchera pas de lire la suite, à savoir Les Abominations de Cthulhu (j’en frémis déjà), parce que c’est le jeu. J’espère cependant qu’il y aura un peu plus de Mythe dedans, même mauvais. Parce que merde, quand même. Je le veux, mon nanar cthuloïde !

 

« Pervers. »

 

Ta gueule.

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"Légende", de David Gemmell

Publié le par Nébal

Legende.jpg

 

GEMMELL (David), Légende, [Legend], traduit de l’anglais (Grande-Bretagne) par Alain Névant, Paris, Bragelonne – Milady, [1984, 2000, 2008] 2009, 511 p.

 

Ah ben voilà un bouquin dont au sujet duquel que pour en rendre compte, ben qu’il me fallait au moins les 30 points de QI supplémentaires qu’on m’a généreusement offerts pour la Nouwël, tiens !

 

Que je vous explique.

 

Légende, premier roman de David Gemmell, et fondateur du « cycle Drenaï », n’a rien à voir avec le film éponyme de Ridley Scott. Ici, on ne fait pas dans la fantasy pour fillettes, avec Tom Cruise et autres nabots. Nan. Ici, fantasy-BASTON ! Avec MUSCLES ! Et COUILLES !

 

BEUAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARH !!!

 

 

Reprenons plus calmement.

 

Nébal, de temps à autre, aime bien l’heroic fantasy où c’est qu’on tranche des têtes, et notamment la sword’n’sorcery bien barbare. Nébal adorer « Conan », adorer « Kane ». Aussi, un jour ou l’autre, je devais nécessairement me taper du David Gemmell. C’était fatal. La curiosité a bien fini par l’emporter, et c’est tout naturellement que Légende (sous-titré « l’ultime combat ! », comme un fantabuleux nanar) a trouvé sa place dans mon cycle de lectures festives, déviantes, stupides et vide-crâne, voire carrément perverses. Une expérience.

 

Résumons la chose (ça ira vite). Légende, c’est d’abord et avant tout Druss. Que c’est lui, la Légende. Pour vous le présenter rapidement, disons qu’il s’agit d’une sorte de Cohen le Barbare en moins sympathique (mais pas moins rigolo), avec une touche de John Rambo. Vieux guerrier arthritique qui a quasiment pris sa retraite là haut sur la montagne, il attend la mort. Et il va bien trouver une occasion de précipiter les événements, et de ressortir sa bonne vieille hache.

 

En effet, Ulric, Khan des Nadirs fourbes (ils ont des yeux bridés ; c’est pas parce qu’on s’appelle Ulric qu’on ne peut pas avoir des yeux bridés, arrêtez tout de suite), a réussi à fédérer les tribus des steppes, et avance avec une armée de 500 000 hommes sur la forteresse de Dros Delnoch (pas de doute, on est bien dans un roman de fantasy), qui garde l’entrée de l’Empire drenaï (ou de ce qu’il en reste). La Dros n’abrite que quelques milliers de soldats, pour la plupart des fermiers inexpérimentés. Autant dire qu’ils vont se faire méchamment écraser la gueule.

 

Sauf que Druss rapplique. Et Druss avoir MUSCLES ! Et COUILLES !

 

BEUAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARH !!!

 

 

Pardon.

 

N’empêche que voilà : Légende, c’est grosso merdo 300 pages de préparatifs (avec Druss, mais aussi une multitude d’autres figures, même si l’on en retiendra surtout le voleur berserk Rek, sa compagne Virae, et les Trente, templiers menés par un albinos – tiens, original…), et 200 pages de baston. Ça charcle sévère. « Quand Conan rejoint Fort Alamo », nous dit-on. Oui, certes, pourquoi pas. Mais, pour ma part, j’aurais plutôt envie de comparer Légende à 300 : en effet, comme 300, Légende est sacrément crétin, passablement jouissif, et un peu facho quand même. Certes, à la différence de 300 (je parle bien entendu de la chouette BD de Frank Miller, pas du navet « réalisé » par ce tâcheron de Zach Snyder), Légende sacrifie à peu près tout sur l’autel de la seule efficacité. Le roman n’a rien d’original, n’est certainement pas subtil, n’a rien de beau, est écrit de manière purement utilitariste (avec plein de dialogues) et traduit à l’arrache, construit de manière contestable, les personnages y sont des clichés sur pattes (même si Druss ne manque pas de charisme, reconnaissons-le), les situations sont vues et revues… Et pourtant, ça marche.

 

Zarbi.

 

Mais, oui, le fait est qu’on se prend d’enthousiasme pour Druss et ses potes, et qu’on s’imagine bien beugler à son tour sur les six murailles de Dros Delnoch. On ressent chaleureusement l’atmosphère si gay friendly de franche camaraderie virile qui règne dans les casernements, odeur de vestiaire incluse. « Ma-cho, ma-cho man ! » D’ailleurs, tant qu’on y est, on notera au passage le caractère fondamentalement navrant des (très rares ; seulement deux parmi les principaux) personnages féminins du roman, qui n’ont guère d’alternatives : ce sont des salopes et/ou des infirmières. Mais bon, passons ; après tout, par définition, même psychopathes, elles manquent de MUSCLES ! Et de COUILLES !

 

BEUAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARH !!!

 

 

Aheum.

 

Efficacité, donc. Parce que oui, David Gemmell, à défaut d’autre chose, sait aller à l’essentiel et emporter son lecteur. Le fait est que ça marche, et que j’ai dans l’ensemble pris beaucoup de plaisir à suivre le siège de Dros Delnoch. En tout cas, je ne me suis pas ennuyé un seul instant, et c’est déjà pas mal.

 

 

Cependant…

 

[SPOILER !]

 

… il faut bien reconnaître que la fin gâche un peu tout, tant elle est ridicule, lamentable, pathétique, invraisemblable et conne. Si j’étais aussi macho que ses personnages, je dirais volontiers que David Gemmell, pour le coup, n’en a pas eu, de COUILLES !

 

BEUA…

 

 

Non, pas cette fois, justement.

 

Et c’est sacrément dommage. Parce que sans ça, Légende, si l’on n’en fera pas un roman exceptionnel, serait vraiment un divertissement plus qu’honorable, et même tout à fait correct.

 

Bon, n’exagérons rien : dans la mesure où ce ne sont que les vingt ou trente dernières pages qui sont vraiment à chier, on peut dire, allez, soyons bon prince, que Légende est bel et bien un divertissement plus qu’honorable, et même tout à fait correct. Je ne vais pas bouder mon plaisir déviant. Et j’ajouterais même que ça m’a donné envie, comme ça, à l’occasion, de lire d’autres bouquins de David Gemmell. Pourquoi pas, hein ? Après tout, de temps en temps, ça fait du bien, un peu de MUSCLES ! Et de COUILLES !

 

BEUAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARH !!!

 

 

BEUAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARH !!!

CITRIQ

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"Le Réveil de Cthulhu", de Brian Lumley

Publié le par Nébal

Le-Reveil-de-Cthulhu.jpg

 

LUMLEY (Brian), Le Réveil de Cthulhu, [The Burrowers Beneath], traduit de l’anglais par France-Marie Watkins, Paris, Albin Michel, coll. Super-Fiction, [1974] 1976, 247 p.

 

Ouééééééééééé ! C’est les vacances ! L’esprit de Nouwël descend sur moi ! Du coup, j’ai envie de lectures festives, déviantes, stupides et vide-crâne. Voire carrément perverses.

 

MORT À LA LITTÉRATURE !

 

Là, présentement, je veux du gros qui tache. Pas envie de me prendre la tête avec des choses aussi superflues que la beauté ou l’intelligence. Pas envie de bons livres, en fait. Envie de trucs efficaces, même cons. Et va y avoir du lourd, autant vous le dire de suite.

 

FUYEZ, PAUVRES FOUS !

 

Mouhahahaha.

 

 

Gnihihihihihi.

 

 

Ben, par exemple, j’avais envie de me refaire le « cycle de Titus Crow » de Brian Lumley, que j’avais hâtivement parcouru étant gosse dans une édition « abominable » au Fleuve Noir. Je me suis donc pris les cinq bouquins parus dans la très kitsch collection Super-Fiction, histoire de.

 

Et là, j’aimerais m’attarder un peu sur l’emballage de ce premier tome qu’est Le Réveil de Cthulhu, parce que c’est quand même un beau cas-limite. Maquette et illustration hideuses, coquille sur le nom de l’auteur, titre français crétin et racoleur qui n’a rien à voir, ni avec l’original, ni avec le contenu du bouquin, et savoureuse présentation de l’auteur, que je ne peux m’empêcher de vous livrer in extenso :

 

« Brian Lumley, bien que né exactement neuf mois après la mort de H.P. Lovecraft, nie être la réincarnation de l’âme hallucinée du Maître de l’horreur.

 

« Les apparences, notamment la passion évidente de Lumley pour le mythe de Cthulhu et le fait qu’il est de plus en plus souvent reconnu comme l’héritier du talent littéraire de Lovecraft, tendraient plutôt à témoigner du contraire.

 

« D’autant que Lumley n’est pas un simple imitateur mais un innovateur génial dans la science-fiction fantastique, que Lovecraft lui-même aurait été heureux de saluer. »

 

 

And my ass, is it some chicken ?

 

Ça pousse quand même bien mémé dans les shoggoths. N’exagérons rien, donc, et essayons d’envisager plus sereinement ce roman de Brian Lumley. Oui, il s’agit bien d’un héritier de Lovecraft ; mais de sa création, pas de son talent littéraire ; et encore faut-il reconnaître que cette succession s’est faite via August Derleth, dont Lumley reprend certaines mauvaises idées, s’éloignant du rationalisme et du matérialisme de l’horreur cosmique lovecraftienne stricto sensu (même s’ils ressurgissent à l’occasion, comme, par exemple, dans la perception d’Azathoth, ici). Ainsi, on retrouve ce fâcheux panthéon « élémentaire » typiquement derlethien, et, pire encore, cette quasi-trahison qu’est l’intervention d’Anciens Dieux « bons » contre les maléfiques Grands Anciens… Méfiance, donc.

 

Nous avons deux héros, deux occultistes chevronnés : Titus Crow, donc, et son ami Henri-Laurent de Marigny (le fils du pote à Randolph Carter). C’est essentiellement à travers les carnets de Marigny que nous vivrons la terrible aventure qui va, pour la première fois, confronter véritablement les deux hommes au Mythe, aux terribles DCC (Divinités du Cycle de Cthulhu) (si). Mais de Cthulhu à proprement parler, et a fortiori de son réveil, il ne sera en fait quasiment pas question dans ce roman, qui tourne principalement autour des Cthoniens et de leur vilain pas beau de pater, l’indicible Shudde-M’ell. Affaissements de terrain et étranges secousses sismiques ont mis la puce à l’oreille de Crow ; et il en est arrivé à cette conclusion effroyable :

 

LES CTHONIENS ENVAHISSENT LA GRANDE-BRETAGNE !

 

Horreur ! Malheur ! Il faut faire quelque chose ! Et Titus Crow et Henri-Laurent de Marigny de partir en croisade contre les terribles Fouisseurs des profondeurs. Voilà, en gros, pour le pitch.

 

Comme vous l’aurez compris, Le Réveil de Cthulhu, ou plutôt The Burrowers Beneath, s’il s’inscrit bien dans la tradition lovecraftienne, le fait un peu à la manière d’un Stuart Gordon au cinéma : on fait ici, plus que dans le pastiche « sérieux » de ce qui relevait bel et bien d’une forme de littérature populaire, dans la franche bisserie tendance feuilletonesque, avec plus ou moins de talent. Aussi le roman oscille-t-il tout du long entre série B plus qu’honnête, voire jubilatoire (si), et série Z consternante, en se tapant quasiment tout l’alphabet en cours de route. Certains passages, les plus lovecraftiens d’ailleurs, sont très réussis : cela vaut notamment pour tout le début du roman, et en particulier pour ce moment d’anthologie qu’est le récit de Paul Wendy-Smith, qui dévoile la sinistre réalité derrière les Fragments de G’harne.

 

Hélas, au fur et à mesure que l’on avance dans le roman, l’investigation cède le pas à l’action, et Lumley fait de plus en plus péter les effets spéciaux. Mais le manque de budget se ressent, et certaines scènes qui se voudraient terrifiantes se révèlent en définitive plus ridicules qu’autre chose…

 

Dommage, parce que, en dépit de ses nombreuses « imperfections » (le mot est un peu faible) et d'un style lamentable remarquablement rendu par une traduction abjecte, The Burrowers Beneath se lit plutôt bien : on tourne les pages l’air de rien, et on respire avec bonheur les effluves de bière et de pop-corn. Lovecraft, contrairement à ce que prétend la quatrième de couv’, s’en est peut-être à l’occasion retourné dans sa tombe, mais pourtant, c’est à bon droit que l’on fait de Lumley un des plus célèbres (sinon des plus talentueux) continuateurs de l’œuvre du Maître de Providence. Bon, on a plus l’impression, parfois, de lire un compte-rendu d’une partie de L’Appel de Cthulhu qu’un véritable récit lovecraftien, mais, dans l’ensemble, on s’amuse bien, et on apprécie, du moins dans la partie « investigation » du roman, la manière dont l’auteur reprend à son compte les codes du Mythe.

 

Bien entendu, je ne saurais faire de ce Réveil de Cthulhu une lecture recommandable. Je suis très bon public, là, comme vous l’aurez deviné (et ça vaudra pour mes autres comptes-rendus pervers) ; objectivement, je devrais plutôt reconnaître que tout cela n’est « pas très bon »… Mais je me suis bien marré quand même, parfois aux dépends du bouquin certes, mais peu importe au final : bière, pop-corn, tout ça… Je n’en demandais pas plus. Alors je vais bel et bien jouer le jeu du cliffhanger final, écrivant à peu de choses près en lettres capitales « SUITE AU PROCHAIN ÉPISODE », et poursuivre le cycle avec La Fureur de Cthulhu.

 

Burp…

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