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Des critiques "négatives" et toutes ces sortes de choses

Publié le par Nébal

(Je reprends ici en substance quelques messages postés sur le forum d’ActuSF lors d’un *aheum* débat récent. Non que je prétende y inventer la poudre, et j’ai bien conscience d’enfoncer un certain nombre de portes ouvertes, mais comme le sujet m’intéresse…)

 

Bien que ne revendiquant pas pour ma part le statut de « critique » (ça veut dire quoi ? je précise cependant à l’intention des spécieux que revendiquer de ne pas être un critique et ne pas revendiquer être un critique, ce n’est pas tout à fait la même chose, ce qui, à mon sens, fait que je ne me contredis pas dans les lignes qui suivent…), et préférant toujours parler de comptes rendus pour ce que je fais sur mon blog (ce qui ne relève pas intégralement de l'enculage de mouches), je suis plus qu'agacé par le quasi-consensus (à mes yeux, en tout cas) autour d’un discours « anti-critique » qu'on a pu lire notamment ces derniers temps sur le forum d’ActuSF, qui devient décidément de plus en plus un forum d'auteurs (qui réclament de la politesse en se montrant particulièrement agressifs, qui plus est), où les autres n'ont plus qu'à fermer leur gueule, quitte à se laisser humilier en direct.

 

Je ne suis originellement pas revenu sur l'histoire de la comparaison et des prix littéraires, mais, ici, je peux me le permettre. Les habitués du forum se souviennent de la bronca qui avait suivi la comparaison par un internaute de Rêves de Gloire et de D’or et d’émeraude… chose qui m’a paru bien hypocrite, pour le coup. La comparaison est un réflexe naturel et bien légitime, et il ne me paraissait pas inopportun, a fortiori sur un site organisant un prix de l’uchronie, de comparer deux uchronies de parution récente. Ce qui nous amène aux prix littéraires, dont l’essence même est la comparaison. N’y a-t-il pas comme une contradiction à s’élever furieusement contre un critique qui compare deux livres, d’une part, et d’autre part à participer ou à faire l’éloge de prix littéraires, qui ne fonctionnent que sur ce principe, et de manière sans doute bien plus arbitraire ? Il me semble bien que si… Et je dirais même que, pour ma part, si la comparaison effectuée par un critique ne me choque en rien, celle qui est impliquée par l’attribution d’un prix littéraire, que l’on sait parasitée par bien des éléments dont le copinage n’est pas le moindre, me paraît bien plus contestable. Mais j’avoue une certaine méfiance à l’égard de ces prix… et, dans un sens, ce sont les prix « négatifs » tels que les Razzies, revendiquant hautement leur mauvaise foi, qui me paraissent souvent, peut-être pas les plus pertinents – surtout ces derniers temps – mais en tout cas, et aussi paradoxal que cela puisse paraître, les plus « honnêtes ».

 

Ce qui nous amène au point essentiel de mon propos, à savoir les critiques dites « négatives ». En dépit de ce que certains ont pu affirmer, il y a bien eu sur le forum d’ActuSF une condamnation de principe des critiques « négatives » (et pas seulement des critiques « agressives »). Ce qui me paraît absurde au plus haut degré. Je ne vois pas en quoi dire du bien d'un livre serait plus légitime que d'en dire du mal. Je dirais même que la fonction du critique (si tant est que le critique ait une fonction…) implique de faire les deux, et de noter aussi ce qui cloche dans un bouquin par ailleurs globalement bon. C'est son boulot. Sinon, c'est de l'hypocrisie.

 

Les critiques « agressives » ? Ben, désolé, mais quand un bouquin est merdique, y a pas forcément 36 000 moyens de le dire. J'ai moi-même (en dépit de ce que l’on peut penser) rarement commis de telles critiques (ou de tels comptes rendus). Mais je ne regrette pas un instant celles (ou ceux) que j'ai pu faire. Et qu'on ne vienne pas me parler « d'ego fragile » ou de « sensibilité de l'auteur » : quand on publie, on s'expose. C'est l'jeu ma pôv' Lucette. Si on n’est pas capable d'accepter ce simple fait, mieux vaut changer de métier.

 

Sur le microcosme et le copinage, je pouffe. Je ne vois pas en quoi le fait que tel bouquin ait été publié par un « copain » ou par un « ennemi » devrait faire la moindre différence dans une critique. S'il peut être nécessaire de temps à autre de clarifier les choses sous cet angle (ce que j'avais fait, à titre d'exemple, en rendant compte de ma lecture de Rêves de Gloire) pour que le lecteur dispose de tous les éléments pour juger, ça ne doit pas non plus parasiter complètement l'activité critique. Désolé, mais si un « ami » a fait un bouquin mauvais, je le dirai. Si un « ennemi » a fait un bon bouquin, je le dirai aussi. Cela peut certes trouer le cul, mais c’est une question d’honnêteté. Il n'y a que dans le cas où j'ai moi-même « participé », à mon maigre niveau, à la sortie d'un bouquin que je me refuserai d'en dire du bien ou du mal (je parle alors très précisément de « pub copinage », et là, par contre, ça me paraît la moindre des choses). Tout le reste n'est, encore une fois, qu'hypocrisie. Bordel, c'est si compliqué que ça de faire preuve d'honnêteté ?

 

Un mot sur les SP, tant qu'on y est. Le mot magique ! Qu'est-ce que ça peut foutre que le bouquin que l'on chronique soit un SP ou pas ? Là encore, c'est honnêteté contre hypocrisie. Et, quant à moi, en dépit de certaines accusations, je précise qu'il est très rare que je reçoive des SP (c'est généralement le cas pour mes critiques dans Bifrost, ça l'était aussi du temps du Cafard, mais, sur mon blog, c'est vraiment exceptionnel). Je ne vois pas, à titre personnel, ce que cela change, dans la mesure où je rends compte de ma lecture d'un SP de la même manière que je le ferais pour tout autre bouquin payé avec mes sous à moi (la très grande majorité, donc).

 

Enfin, je n'interviendrai pas dans les querelles personnelles dont ce forum est coutumier, je n'en ai rien à foutre. Mais ça me semble bien montrer que les auteurs (on pourrait mettre un grand « H ») n'ont vraiment pas besoin des critiques pour se tamponner la gueule. Des querelles de bac à sable comme celles auxquelles on a pu assister ici et ailleurs, ça figure parmi les traits les plus détestables du fandom.

 

Une précision supplémentaire : je n'ai jamais prétendu imposer ma vision des choses à qui que ce soit. J'ai pris le parti de rendre compte de tout ce que je lisais ; bon, c'est un choix, par nature très contestable. Je refuse simplement que l'on vienne me dire (à moi, je, me, myself, I), ou à d'autres qui partagent mon point de vue, « C'est mal de faire des critiques négatives », ou « C'est mal de faire des critiques agressives », ou « C'est mal de critiquer dans tel ou tel sens les copains/ennemis », ou « C'est mal de chroniquer des SP ». C'est là qu'il y a une généralisation abusive. Maintenant, si d'autres ont des principes différents, tant mieux pour eux. Chacun sa manière de faire, je ne prétends pas détenir la Vérité Révélée, ou avoir une mission « d'éducation ».

 

Dernier point, concernant le « sérieux » des critiques ou comptes rendus. La question a été agitée ici ou ailleurs, et ne me paraît pas totalement étrangère à ce *aheum* débat. Pour ma part, et j’espère que l’on ne m’accusera pas pour autant de trop me prendre au sérieux, je n’adhère pas à l’idée selon laquelle ce que l’on écrit sur les blogs ne prêterait pas à conséquence, que ce soit au nom du fun ou de l’amateurisme ou de ce que vous voudrez. J'aborde (ou du moins j’essaye…) mes comptes rendus sur mon blog et mes critiques sur d'autres supports de la même manière et avec le même sérieux (en tout cas, j'en ai l'impression). La différence, c'est l'implication du « je », qui ne passe pas dans une critique, alors que je me sens libre d'en user et abuser sur mon blog (paske c'est chez moi et j'y fais tout qu'est-ce que j'veux, d'abord). Aussi, que l’on « critique les critiques » (ou, tout autant et pour les mêmes raisons, les comptes rendus, etc.) me paraît bien évidemment légitime. C’est la critique « systématique » qui me hérisse.

 

Maintenant, si d’autres ont un point de vue différent à faire partager, qu’ils n’hésitent pas : ils sont les bienvenus.

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Les brèves de Tondeuse Directe #4

Publié le par Nébal

Tondeuse Directe

 

Prochaine victime de la tondeuse : Nébal (c’est bien, je me noierai dans la foule quand la Marine sera élue). Parce que je suis incapable de tenir cette rubrique régulièrement : soyons honnêtes, elle ne sert à rien d’autre qu’à entretenir mon écœurement. J’avais déjà du mal avec l’actualité politique de ces derniers temps, même si je ressentais fortement le besoin d’en parler (c’était même la raison d’être de ces brèves). Il n’y aurait eu, cette semaine, « que », en gros, Wauquiez sur le RSA, le bal des faux-culs qui a suivi et le « y’en a marre des bougnoules » balancé par un militant UMP à la tête de Jeannette Bougrab, j’aurais peut-être rédigé un petit quelque chose.

 

Mais là, avec « l’affaire » DSK, je n’en peux plus. Fini. Impossible de faire autre chose que du café du commerce pipolitique en en traitant ; d’autant que, je plaide coupable, mon premier réflexe a été de céder au conspirationnisme que je dénonçais dans mon précédent texticule (faut dire, ça tombe tellement bien, en conclusion d’une semaine où on lui avait déjà taillé un costard – pour pas cher, celui-là). Alors j’essaye de positiver, en me disant que du coup, avec un peu de bonne volonté, on aura peut-être un candidat de gauche au second tour des présidentielles… Mais j’y crois pas vraiment.

 

D’où j’arrête cette rubrique, du moins sous sa forme régulière ; j’aurais pas tenu longtemps… Mais bon, voyons les choses en face, c’était une idée à la con.

 

Peut-être que, de temps en temps, je la réactiverai, en essayant de faire quelque chose d’un peu plus constructif que ce que j’en ai fait jusque-là (ça devrait pas être difficile…).

 

 Mais là, j’en ai marre ; allez, hop, tondez-moi tout ça. Tout le monde, partout, et moi le premier.

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Les brèves de Tondeuse Directe #3

Publié le par Nébal

Tondeuse Directe

 

La semaine débute en fanfare avec l’annonce par les Américains de la mort de Ben Laden.

 

Mais boarf, les Auvergnats, un de moins, c'est pas bien grave ; c'est quand ils sont plusieurs que...

 

Cela dit, le vrai problème – qui entre en résonance avec le titre de cette rubrique, tiens – c’est que, comme disaient les talibans aux Américains menaçant de tout raser, « c’est pas grave, ça repousse »…

 

Autrement, les réactions à ce qu’il convient bien d’appeler l’exécution sommaire de ce qu’il convient bien d’appeler un sacré connard ont hélas été tristement prévisibles ; mais je ne saurais dire ce qui m’a le plus peiné, de la liesse façon talion de certains – le désormais historique mais non moins cynique « Justice est faite » d’Obama (qui se pose là pour un prix Nobel de la paix), les répugnantes unes de certains journaux américains, les manifestations de joie ici ou là –, qui ne sent certes « pas très bon » mais me paraît en même temps compréhensible, à moi l’opposant à la peine de mort qui me suis consacré un temps aux questions afférentes à la criminalité « politique » et à sa répression légale comme extra-légale, ou de la tendance bien franco-française à dénoncer hautainement le fait accompli, que ce soit par la minimisation de l’événement ou au contraire l’exacerbation d’un sordide sentiment anti-américain (ben oui, ça existe bel et bien) pour les causes évoquées plus haut – bordel, fallait s’attendre à quoi ? un deuil national ? –, le tout se teintant parfois (souvent ?) d’une tendance au conspirationnisme particulièrement agaçante.

 

Je ne saurais dire avec certitude ce que je pense de cette affaire, d’ailleurs, tant elle soulève de complexes questions d’ordre philosophique, éthique et politique. Encore une fois, mes principes qu’on pourrait j’imagine qualifier de « libéraux » m’empêchent de plébisciter toute forme d’exécution sommaire, or nous sommes bien en présence d’un assassinat. Mais je crains qu’il ne soit un peu hypocrite de s’arrêter là ; et je peux difficilement m’empêcher de penser à toute la réflexion, fort ancienne, sur le tyrannicide, et sur l’état de guerre qui offrait son cadre à cet événement. Je prends tout de suite, et je l’assume, mon point Godwin : aurait-on condamné dans les mêmes termes un commando qui aurait assassiné Hitler ? Si frapper à la tête, au prix d’un assassinat, permet d’éviter des morts supplémentaires, peut-être par milliers, alors n’est-il pas préférable de procéder ainsi, plutôt que de se cantonner à des principes qui ne sauraient guère avoir cours dans un état d’exception ? En d’autres termes, il s’agit bien de se demander – éternelle question de la philosophie politique – si la fin justifie les moyens… Et ici le paradigme « réaliste » des relations internationales comme Machiavel ont leur mot à dire face aux principes libéraux.

 

Non, je crois qu’on aurait tort de minimiser la portée de cet événement. Il y a là quelque chose de grave, d’important, mais de bien plus complexe et bien moins manichéen que ce que les réactions diverses suscitées par la mort de Ben Laden dans un premier temps laissent véritablement entrevoir. Sans doute est-il encore trop difficile de raisonner « à froid » sur ce qui s’est passé, tant la charge émotionnelle est forte ; mais il sera probablement utile d’y revenir dans quelques années.

 


Semaine plutôt calme sur la scène intérieure, par contre. Très franchement, je n’ai pas envie de gloser sur la Porsche à DSK ou la candidature de « Super Rebelle », tout cela – et bien d’autres choses qui ont eu lieu ces derniers jours – relevant de la politique avec un tout petit « p », pour ne pas dire du populisme pur et simple. L’appel au drapeau de Royal ne me touche guère davantage. Quant aux quotas dans le football (ça c’est de la politique, coco !)…

 

Je noterai juste – mais on retourne à un cadre international, et j’en avais déjà parlé la semaine précédente – la triste attitude de Bruxelles semblant donner raison à la France pour ce qui est des questions d’immigration ; et le rejet par le Sénat de la proposition de loi socialiste visant à réprimer la négation du génocide arménien, là encore une question bien plus complexe qu’il n’y paraît.

 

 Du coup, je ne sais pas s’il sera pertinent de conserver un rythme hebdomadaire pour cette rubrique (ou de la conserver tout court, d’ailleurs). Bon, on verra bien.

 

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Les brèves de Tondeuse Directe #2

Publié le par Nébal

Tondeuse Directe

 

Gramsci, encore lui, analysant la vie politique française de l’entre-deux-guerres : « … chaque fraction de parti croit détenir la recette infaillible pour arrêter l'affaiblissement du parti tout entier et, pour en avoir la direction ou du moins pour participer à sa direction, elle a recours à tous les moyens, tout comme au parlement le parti croit être le seul à devoir former le gouvernement capable de sauver le pays ou du moins prétend, pour accorder son soutien au gouvernement, qu'il doit y participer dans la plus large mesure possible ; d’où des marchandages subtils et minutieux, qui ne peuvent éviter de faire intervenir des intérêts personnels jusqu’à en apparaître scandaleux, et qui sont souvent perfides et équivoques. » – Cahiers de prison, 13 (XXX), § 37.

 

Bon, à droite, je peux comprendre, mais à « gauche », on est pas censé le lire, lui ?

 


 

Et encore (même endroit) : « ... chacun est le meilleur juge du choix des armes idéologiques qui sont les mieux appropriées et la démagogie peut être considérée comme une arme excellente. Mais la chose devient comique quand le démagogue ignore qu'il l'est et agit pratiquement comme s'il était vrai dans la réalité effective que l'habit fait le moine et le béret, le cerveau. »

 

 

Aha ?

 


 

Luc Chatel confirme la suppression de 1500 classes dans le primaire, du fait de la suppression de 9000 postes d’enseignants. Après tout, c’est pas comme si on en avait vraiment besoin, hein ?

 


 

 

Paraît que les inégalités de revenus continuent de se creuser.

 

Étonnant, non ?

 


 

 

Dans Le Monde, Robert Badinter massacre l’idée à la con et populiste au possible d’introduire des jurés en correctionnelle.

 

Merci d’exister, monsieur.

 

(Ben oui, je peux aussi faire dans le positif, des fois. J’achète une perruque, alors. Pour la tondeuse, suivez mon regard.)

  


 

François Hollande dévoile son « rêve français ». Pas dit qu’il en fasse rêver beaucoup, avec son programme mettant « la France en avant »… En attendant, ça commence déjà à se tirer dans les pattes au PS, sans surprise. Les partisans de DSK envoient déjà leurs petites piques, comme quoi il partirait trop tôt, il ne serait pas temps de montrer ses biceps, etc. Tout ça me rappelle tristement de précédents scrutins… cf. Gramsci, plus haut.

 

Mais rien d’étonnant à cela : le PS ne cesse de promettre qu’il va entamer sa « refondation » après les prochaines élections. Toujours après les prochaines élections.

 

 

Dans les circonstances présentes, c’est dur de souhaiter qu’il se prenne la définitive et salutaire grosse baffe dans la gueule (pourtant, en 2002…), mais bon sang que j’en ai marre de ce parti qui n’en est plus un et qui n’est plus socialiste que de nom depuis tant d’années déjà…

 

Hollande parle d’un « rêve » ? Moi, j’en ai un : celui d’un vrai parti de gauche (socialiste ou pas, d’ailleurs, mais au moins cohérent avec lui-même ; ah, j’entends hurler…), actif et engagé, débarrassé des vieilles gargouilles et du passéisme comme des tentations populistes.

 

J’attends.

  


 

Georges Tron défend le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux. Ah, quand même. Ben oui, faut se défaire de la gabegie socialiste, vous comprenez… Et pour la Justice ? Oui, là, non. Mais attention ! Le budget de la Justice a augmenté de 18 % depuis 2007 ! Le secrétaire d’État à la Fonction publique reconnaît cependant qu’il y a là un certain retard…

 

Ah bon ?

  


 

Chevènement verrait sa candidature aux présidentielles de 2012 « de plus en plus comme une nécessité inéluctable ».

 

Ben quoi ? Si les chasseurs ont leur candidat, y’a pas de raison, les zombies aussi ont le droit d’avoir le leur.

  


 

Interpellations massives de migrants tunisiens, jusque sur les repas chauds de la Croix Rouge, par une police aux ordres d’un Guéant toujours très en forme…

 

Non, pas de commentaire. Vaut mieux pas.

  


 

Des Syriens fuiraient massivement leur pays à pied pour le Liban.

 

C’est sûr, ça vaut mieux que de prendre le bateau pour l’Italie, puis pas de train pour la France.

 


 

Et toujours ces pathétiques rumeurs (que je colporte aussi, du coup, c’est malin) ; comme si on nous faisait pas déjà assez suer avec Kaaaaaaaaate et son consanguin et son sosie du Val-de-Marne, la France a peur ; non, pas du Déménageur breton (© Humour De Droite), enfin pas seulement, mais elle s’interroge : la reine des abeilles serait-elle enceinte ? va-t-elle pondre juste au bon moment l’enfant du cynisme ?

 

Vrai ou faux, passez-moi un seau…

  


 

Villepin présente son programme.

 

Ben ça y est, on le tient, le candidat socialiste.

  


 

Henri Guaino, conseiller de Sarko : « Le grand thème de l'élection de 2012, c'est : comment affronter la crise de société, la crise d'identité, la crise morale, la crise de civilisation que nous traversons. C'est de quelles qualités, de quel caractère faut-il être doté pour affronter le monde périlleux dans lequel nous entrons. »

 

Ah ben au moins c’est clair.

 

Plus loin : « Où en serait la situation des Français, celle du pouvoir d'achat, celle de l'emploi, celle des retraites, de la protection sociale... si le président de la République n'avait pas agi avec autant de sang-froid, de détermination et d'énergie ? »

 

Nous ne vivons pas dans la même dimension.

  


 

C’est le 1er mai ! Fête du travail, donc. Perso, je préfèrerais une fête de la paresse ; faudrait relire Lafargue, tiens, plutôt que délirer sur du « travailler plus pour gagner… euh… joker ? ».

 

C’est aussi le traditionnel défilé du FN en « l’honneur » de Jeanne d’Arc. Sans skins, cette fois, nous a promis la Marine. Ça a dû être un peu tristounet, du coup… Les bonnes valeurs se perdent, ma bonne dame. Paraît qu’elle a pas arrêté de parler de « libertés » ! C’est gonflé, quand même ; si même les fafs ne savent plus où ils en sont… à moins que ce ne soit un retour à l’extrême droite « à l’ancienne », en fait de modernisation aux mains propres ? Mouais. Heureusement qu’il nous reste Guéant, tiens ; avec lui, au moins, on sait où on va.

  


 

Jean-Louis Debré, sur l’immigration : « Il faut accepter l'immigration légale [...] conformément à la tradition française. Et nous avons besoin d'immigration. La France a toujours été une terre d'asile, d'accueil, c'est notre tradition, notre honneur. Simplement, il faut que les hommes et les femmes qui viennent sur notre territoire respectent les lois de la République. »

 

Sur la laïcité : « Notre société repose sur le principe de la laïcité. Pourquoi le réaffirmer, pourquoi essayer sans arrêt de montrer qu'il a changé ? Non, faisons en sorte de dire que les lois fondamentales qui ont fondé cette laïcité sont toujours d'actualité, un point c'est tout. […] Il faut dédramatiser le débat. On ne débat pas sans arrêt de la conduite à droite ou à gauche... C'est notre société !  […] le problème n'est pas de multiplier les lois. […] Arrêtons de faire de la gesticulation législative […]. La laïcité, il faut l'enseigner à l'école car la laïcité, c'est la tolérance, le respect de l'autre. »

 

Debré 1 – Guéant 0. Depuis qu’il est devenu président du Conseil constitutionnel, c’est qu’il remonterait presque dans mon estime, le bougre… Évidemment, il y a de la lutte de clans derrière tout ça ; mais ça n’empêche pas ce qu’il dit d’être juste. Seconde perruque de ces brèves (la première était pour un ancien président de la même institution, au passage).

 


 À propos d’immigration, la position française que l’on sait fout sans surprise le bordel au sein de l’Union européenne. Prochains épisodes : mercredi prochain, avec la présentation d’un « paquet global » d’actions pour lutter contre l’immigration par la commissaire en charge de la Sécurité Cécilia Malmström, qui se veut prudente et déplore l’attitude de Paris, puis le 12 mai avec la réunion extraordinaires des ministres de l’Intérieur à Bruxelles. Nul doute que notre Guéant saura y briller de mille feux… et nous foutre la honte une fois de plus.

 

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Les brèves de Tondeuse Directe #1

Publié le par Nébal

Tondeuse-Directe.JPG

 

En France, ces derniers temps, il s’en est passé des choses. Depuis le pseudo-débat sur la prétendue « laïcité » qui m’avait mis dans tous mes états (c’est que je suis un garçon sensible, hein…), de niqab sa mère la police (qu’on a entendu chouiner sur la réforme de la garde à vue, les pôv’ petits…) aux récentes « interrogations » sur une suspension provisoire des accords de Schengen, je crois qu’on peut dire qu’on a eu droit au seau d’eau qui a fait déborder le vase (même qu’il s’est cassé la gueule).

 

D’où voilà ; j’inaugure aujourd’hui – par un tout petit morceau, je ne me suis finalement décidé qu’à l’instant, et n’ai pas pris de notes de la semaine –, et on verra le temps que ça durera (pas dit que ça soit une bonne idée, après tout…), une petite chronique hebdomadaire de politiqueries franchouillardes en tout genre. Sans prétention. Caféducommercesque, sans doute… Mais merde, j’ai besoin de dire les choses ; au moins ça. Et parce qu’il y en a bien quelques-uns qu’il faudrait tondre à la Libération, mais que celle-ci risque de se faire un peu trop attendre, hop : TONDEUSE DIRECTE !

 



La corrida inscrite au patrimoine immatériel de la France. Ça fait jaser. Sur Facebook, j’ai lu que la France était devenue « la honte du monde » pour cette raison (perso, je trouve qu’il y en aurait de meilleures, et qu’il y a malgré tout plus honteux, mais bon…). Je m’en fous un peu, à vrai dire – la corrida m’ennuie plus par ses stupides démonstration de brutalité virile qu’elle n’attise ma colère pour des raisons tenant à la protection des animaux ou que sais-je –, mais quand même, je vais oser une suggestion pour le Gouvernement : remplacer les taureaux par des musulmans, comme ça tout le monde sera content. Ah, et inscrire le football au patrimoine immatériel de la France, tant qu’on y est (le classico, surtout).

 

N’empêche, je me demande : les bovins seront-ils plus mobilisateurs que les bougnoules ?

 



Lu dans le cadre du boulot : « Les partis français forment un riche domaine pour de semblables recherches : ils sont tous momifiés et anachroniques, illustrations historico-politiques des différentes phases de l'histoire de France, dont ils répètent la terminologie vieillie : leur crise peut devenir encore plus catastrophique que celle des partis allemands. » – Antonio Gramsci, Cahiers de prison, 13 (XXX), § 23.

 

Z’êtes sûrs que ça date de 1932-1934 ?

 

Quoi, Godwin, quoi ?

 



Entre Nicolas Sarkozy et Silvio Berlusconi, « ce n’est pas Règlements de comptes à O.K. Corral ! », assure Laurent Wauquiez, qui a le sens de la formule. Moi, je trouve qu’ils se ressemblent trop pour s’assembler vraiment… En attendant, le ministre suggère que l’on dote Schengen d’un « frein de secours en cas de crise majeure » (i.e. des tas d’Arabes aux frontières : l’horreur) ; pratique, les grands principes à géométrie variable. Au même moment ou presque, l’oberst… le pape exhorte tous les pays à « l’accueil » des réfugiés africains… Mais non, ça serait bien plus rigolo de les renvoyer « chez eux ». Après tout, c’est sûrement sans raison valable qu’ils ont quitté la Tunisie ou la Libye.

 



Tiens, d’ailleurs : demain, c’est le lundi de Pâques. Férié.

 

Heureusement – et on nous l’a assez répété – que l’on vit dans une République laïque, hein.

 



Légion d’honneur : Xavier Darcos et Yvette Horner promus commandeurs dans la même fournée.

 

C’est important, la culture.

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La nécro du jour (18)

Publié le par Nébal

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J'ai appris aujourd'hui la mort de Sidney Lumet, qui reste avant tout pour moi le réalisateur de l'ndispensable Douze Hommes en colère, chef-d'oeuvre du huis-clos et du film judiciaire. J'avoue mal connaître le reste de sa carrière (honte sur moi), va falloir que je m'y mette. En attendant, RIP, comme on dit chez les croyants...

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"Que faire ?"

Publié le par Nébal

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… comme disait l’autre ? Oh, je n’ai certes pas ses prétentions révolutionnaires – je ne les partage même pas, à dire vrai –, mais je ne manque pas de m’interroger. Et cette petite question, toute sotte, revient régulièrement, de plus en plus fréquemment, même, ces derniers temps : « Que faire ? » Je n’en sais rien. Eh ! C’est bien le problème… Et la raison d’être de cet article. J’en ai assez de m’interroger tout seul dans mon coin. J’irai même plus loin : je n’en peux plus, là, présentement. J’en ai marre. Je suis à bout. Parce que les principes qui me tiennent le plus à cœur sont tous les jours bafoués, instrumentalisés par des connards de la pire espèce, chose en soi passablement désagréable ; mais, peut-être pire encore, il semblerait que tout cela se fasse sans que personne ou presque ne s’en indigne. Comme si ce n’était pas grave. Ou comme si, bah, de toute façon, hein, ma bonne dame, qu’est-ce que vous voulez que l’on y fasse…

 

Hein ?

 

D’abord, je ne suis pas une dame.

 

Ensuite, je n’en sais rien.

 

Mais justement, je vous pose la question : « Que faire ? »

 

Le problème, donc. Il paraît qu’il concerne la « laïcité ». Laissez-moi rire…

 

Aha.

 

C’est marrant, mais, moi-même – qui suis agnostique tendant vers l’athéisme, s’il faut que je sorte mon passeport idéologico-religieux –, je me suis toujours considéré comme proche de la libre-pensée, anti-clérical et assurément laïcard, prônant même une laïcité dite « de combat » sur certaines questions qui fâchent encore aujourd’hui (l’école, pour n’en citer qu’une). Seulement j’ai toujours concilié ça avec un vieux fond de libéralisme politique – qui fait dans une égale mesure partie du pacte républicain. Or ce pacte garantit comme libertés fondamentales la liberté de culte, la liberté de conscience, la liberté d’opinion, la liberté d’expression et la liberté d’association. Ces libertés, qu’elles figurent dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 ou qu’elles soient considérées comme des principes fondamentaux reconnus par les lois de la République, font partie du bloc de constitutionnalité sur lequel le Conseil constitutionnel se fonde pour exercer son contrôle de la constitutionnalité des lois. En d’autres termes : c’est du lourd. Des notions qu’on ne manie pas à la légère. Le jeu, c’est de concilier l’intervention de l’État et la liberté des citoyens. Or le principe de la laïcité, tel qu’exposé dans la fameuse loi de 1905, est simple : séparation des Églises et de l’État. Autrement dit, l’État et les cultes n’ont rien à voir ensemble.

 

(En principe : pour la bonne bouche, on pourrait dire à ces messieurs-dames de l’UMP qui font mumuse avec la « laïcité » de jeter un coup d’œil à ce qui se passe en Alsace-Moselle, où le régime de 1905 ne s’applique toujours pas… Il y a d’ailleurs d’autres exceptions, mais celle-ci est juste la plus flagrante.)

 

Comme Michou, je cite Wikipédouille :

 

« La laïcité en France est un principe qui distingue le pouvoir politique des organisations religieuses – l’État devant rester neutre – et garantit la liberté de culte (les manifestations religieuses devant respecter l’ordre public) ; il affirme parallèlement la liberté de conscience et ne place aucune opinion au-dessus des autres (religion, athéisme, agnosticisme ou libre-pensée), construisant ainsi l’égalité républicaine. »

 

Posons les choses autrement : la laïcité – du moins telle qu’on me l’a présentée et telle que je l’ai toujours conçue – est une règle de droit public, qui s’exerce dans la sphère publique. Dans la sphère privée, par contre, le principe, de la part de l’État, est celui de la neutralité, et, pour le citoyen, c’est celui de la liberté.

 

Donc, quand on parle de « laïcité » pour prohiber des comportements de la part des usagers du service public, moi, ça m’agace. Parce qu’il me semble bien que le principe de laïcité, dans ce sens, ne s’applique – et ne doit s’appliquer – qu’aux agents du service public. Alors les propositions saugrenues, comme celle de Pécresse suggérant la création d’un assez peu vraisemblable « diplôme de laïcité », vous imaginez bien ce que j’en pense, et où elle peut se le carrer…

 

Évidemment vous allez me dire : « Et l’ordre public ? » Et je vous dirais : « Oui, certes. C’est la limite imposée à la manifestation du sentiment religieux. Mais jusqu’à présent ça n’a pas posé de problème, alors pourquoi en inventerait-on ? »

 

 

PARCE QUE C’EST DES BOUGNOULES, PARDI !

 

C’est qu’il est là, le vrai problème – qui ne se posait pas du tout en 1905, quand il ne s’agissait que de se séparer des cathos, de briser le concordat qui avait succédé à l’alliance du trône et de l’autel (la France, fille aînée de l’Église…). Cessons un peu l’hypocrisie quelques secondes, voulez-vous ? Surtout à l’heure où nos chers « laïcards » de droite (au passage, si la laïcité était une valeur de droite, depuis le temps, ça se saurait) témoignent de leur attachement aux « racines chrétiennes » de l’Europe, refusent l’adhésion de la Turquie à cette même Europe, etc. Ce prétendu « débat » (sans opposants) sur la « laïcité » n’est jamais qu’une charge même pas déguisée contre une religion bien déterminée, la petite bête qui monte, qui monte, et qui fait peur : l’Islam.

 

Pas besoin d’être un subtil analyste pour s’en rendre compte : il suffit de les écouter parler, ces misérables petites putes de Guéant, de Copé et compagnie, qui racolent à tour de bras un électorat populaire qui leur a glissé entre les pattes pour rejoindre la vague bleue Marine. En fait de neutralité, on a ainsi pu entendre notre « croisé » de ministre de l’Intérieur dire – attention les yeux et les oreilles – que « le nombre de musulmans en France pose problème ». La droite, plus que jamais décontractée du Guéant (© Humour de droite), ne se cache pas et affiche bien haut et fort ses intentions. Et ceux qui boudent le débat, par conviction ou stratégie, les Fillon, les Baroin, se voient qualifier en gros de traîtres… Il s’agit de suivre la ligne générale voulue par l’omniprésident, qui y tient, à son « débat », comme il tenait à son avant-goût déjà nauséabond, le prétendu « débat » sur « l’identité nationale » (avec en corollaire des charters de Roms ; moi, pendant ce temps-là, je devais faire cours sur le nationalisme et le racisme à des 1ère année d’AES – joie : j’ai pris le parti de m’étendre sur Renan, et d’expliquer que, fut un temps, on qualifiait son « plébiscite de tous les jours », son « vouloir-vivre ensemble », de « conception française de la nation » – par opposition aux conceptions dites « objectives » fondées sur le territoire, la « race », la langue, l’intérêt économique… ou la religion ; puis je me suis longuement penché sur le racisme : après tout, on sait jamais, ça pouvait toujours servir…).

 

Donc. Il paraît que « le nombre de musulmans en France pose problème ». Moi, il ne me pose pas de problème. Enfin, je veux dire, pas plus que le nombre de n’importe quels croyants, quelle que soit leur religion. Et encore, tant qu'ils ne viennent pas m'emmerder en m'imposant leurs idées, je ne peux pas dire que ça me gêne... Je ne suis pas pris d’une attaque quand je croise une femme avec un voile sur les cheveux dans la rue (dans mon quartier, vaut mieux, en même temps). J’ai même un, non, deux exemplaires du Coran chez moi – de même que de la Bible, parce que je considère que cela devrait figurer dans toute bonne bibliothèque (et, rappelez-vous, je suis agnostique tendant vers l’athéisme ; seulement c’est pas une raison pour ne pas avoir de culture ; et en tant qu’apprenti historien, a fortiori des idées, j’ai dû régulièrement fouiner dans tout ça). Mais il semblerait que ce soit un problème pour notre bon ministre, pour nombre de ses comparses de l’UMP… et, hélas, pour une masse non négligeable de GROS CONS qui ont une carte d’électeur.

 

Et c’est effrayant, tout ça. Je trouve. Parce qu’on dépasse cette fois les délires isolés d’un Dantec, ou d’un Michou (avec tout le respect que j’ai par ailleurs pour son œuvre) qualifiant bêtement l’Islam de « religion la plus conne » (en substance), ou d’un Taguieff obsédé par « l’islamo-gauchisme ». On n’en est plus à l’amalgame beauf : « musulman = islamiste = terroriste », en vogue depuis 2001 (au plus tard) dans les PMU. Cette fois – et vous aurez beau me dire qu’il n’y a pas de débat à l’Assemblée, je vous répondrai que ça ne change rien au problème – ces questions et leurs sous-entendus puants sont traînés sur le devant de la scène publique par des représentants du peuple français ou des membres de l’Exécutif. Rien de moins. C’est le parti de la majorité qui fait une convention spécialement sur cette question. Rien de moins. Il n’y a pas de loi en débat ? Mais c’est pire ! Sur une loi, on peut exercer un contrôle ! Là, rien ! Et je trouve ça grave. Très grave. Infiniment grave. Parce qu’on assiste là à ce qu’il faut bien appeler une banalisation de l’islamophobie, au mieux (un mieux très relatif, hein…), voire de la xénophobie, au pire. La chasse gardée du FN, de De Villiers, bref, de l’extrême droite, se voit squattée par l’UMP, qui est censée représenter la droite « traditionnelle » et « républicaine » en France. Et ça craint. Parce que si ça fait des années que je me pose la question : « Où est la gauche ? » sans obtenir de réponse, j’en viens maintenant à me demander : « Où est la droite ? », i.e. la « vraie droite », la droite respectable, celle avec laquelle on peut débattre… et à n’avoir pour seule réponse que l’écho de ma propre question.

 

Banalisation de l’islamophobie, voire de la xénophobie. Grave, très grave. Pourtant, des fois, j’ai l’impression d’être le seul ou presque – j’exagère, j’en connais bien quelques-uns, je ne vous oublie pas… – à m’en indigner. Et voilà qui m’effraie plus encore, comme je le posais en introduction de ce texticule.

 

Hier, j’ai fait un coup de sonde – après plusieurs tentatives avortées – sur le forum d’ActuSF. Pourquoi là-bas ? Parce qu’il y a un sujet fourre-tout où il me semblait possible d’exprimer impunément mes craintes, d’une part, et, d’autre part, parce qu’il y avait eu sur ce site une forte mobilisation au moment d’Hadopi, loi qui avait entraîné de vives réactions dans la communauté science-fictive. Je reproduis ici mon message – tout simple (pour voir sur le forum, hop) :

 

« Bon.

 

« Je suis décidément écœuré par les Guéant, les Copé et compagnie, et le pseudo-débat aha sur la soi-disant « laïcité » – mais comment osent-ils souiller ce beau nom ? – qui a lieu à l’heure actuelle.

 

« Et je suis, on va dire, « étonné », ou « déçu », du peu de réactions que cela semble susciter.

 

« Parce que, désolé, mais tout ça me paraît mille fois plus grave qu’Hadopute, pour citer un autre « débat » qui a par contre entraîné de vives réactions ici.

 

« Faut quoi pour que ça bouge ? »

 

On m’a répondu qu’il n’y avait pas de débat à l’Assemblée, que les présidentielles, c’était dans treize mois, que de toute façon rien à foutre, que « l’indifférence est le plus grand des mépris ».

 

Et moi qui pensais être pessimiste et désabusé…

 

Alors que franchement, Hadopute, moi, j’en avais pas grand-chose à foutre… Mais dois-je en conclure que, quand on tape sur nos ordinateurs, c’est la guerre, mais quand c’est sur le Bougnoule en bas de la rue qui nous vend la binouze quand tout le reste est fermé, boarf, de toute façon, hein, bon ?

 

Ben merde.

 

D’où ma question : « Que faire ? »

 

Je n’en sais rien.

 

Ce que je sais, c’est que je trépigne tous les jours devant les conneries que je lis sur Internet ou que j’entends à la radio (j’ai pas la télé, c’est toujours ça de pris…). Et que j’ai envie de faire quelque chose. Pas une quelconque bisounourserie, c’est pas l’esprit de la maison. La militance, ça ne l’est pas vraiment non plus (certainement pas s’il faut prendre une carte). Mais quelque chose. Quoi ?

 

Je ne sais pas.

 

« Que faire ? »

 

 Je vous pose la question.

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Un tout nouvel éditeur !

Publié le par Nébal

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Bonjour !!!

 

Bien que n’ayant encore ni capital ni distributeur ni rien du tout à vrai dire, les toutes nouvelles toutes belles éditions Neboll ne manquent pas d’enthousiasme !!! Nous sommes fiers de vous présenter dès aujourd’hui nos premiers titres – pour les couvertures, il faudra attendre un peu, notre talentueux illustrateur se forme à Bryce –, et par la même occasion nos premières collections !!!!! Longue vie à Neboll !!!!!!!!!!!

 

Collection Neboll Fantasy

La Geste de Skrotumä, t. 1. Ash’kathen le Traznakhonisbale, de Bernard Monge-Vigneclerc.

Rien ne va plus au royaume de Z’gö depuis que la princesse Skrotumä a été enlevée par le terrible nécromancien Vil’kaznahish. Heureusement se dresse sur son chemin Ash’kathen le Traznakhonisbale, fier et ténébreux guerrier du Nord aux colères épiques armé d’une hache à deux mains. Une quête sanglante débute, dans ce premier tome aux accents howardiens, voire gemmelliens prononcés. Et, n’en doutons pas, un premier succès pour Neboll !!!!!!!!!!!

 

Collection Neboll Space

La Ballade de Vel’naka, épisode IV. Or’then le Sag’zathokaghlène, de Bernie V. Monge.

Rien ne va plus dans l’empire galactique de Thral’kala depuis que la princesse Vel’naka a été enlevée par le terrible extraterrestre aux yeux globuleux X-17. Heureusement se dresse sur son chemin Or’then le Sag’zathokaghlène, fier et ténébreux cadet de l’espace, aux commandes de son fidèle Epervier Centurium. Une quête débordant de « sense of wonder » débute, dans ce premier tome entre Dune et Le Seigneur des anneaux. Et, n’en doutons pas, un deuxième succès pour Neboll !!!!!!!!!!!!!!!!

 

Collection Neboll Bit-lit

Jackie contre les Suceuses, t. 1. Trépidation, de Nébalia.

Rien ne va plus au lycée depuis que celui-ci est devenu la proie d’une meute de vampires lesbiennes nymphomanes. Heureusement, Jackie, pom-pom girl le jour, se transforme la nuit en une redoutable tueuse de suceuses. Un premier roman d’une originalité débordante, par une ex-star du X. Et, n’en doutons pas, un troisième succès pour Neboll !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

 

Collection Neboll Humour !

La Peste de Grossetomate, t. 1. Hache-caténaire le très con du bal, de B.M.W.

Rien ne va plus au royaume de Gogues depuis que la princesse Grossetomate a été enlevée par le  nécromancien rigolo Fille’kashtémish. Heureusement se dresse sur son chemin Hache-caténaire le très con du bal, barbare gaffeur amateur de jeux de mots et armé d’une saucisse. Une quête drôlatique débute, dans cette hilarante parodie de notre premier succès international. Et, n’en doutons pas, un quatrième succès pour Neboll !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

 

Collection Neboll Filosofie

Le Papillon de Cassandre au royaume décéléra, de Bernard Vigneclerc-Monge

Qui suis-je ? Où vais-je ? Telles sont les questions profondes et originales qui agitent notre héros, Zorg de Jikal’ganajokathom, dans ce récit initiatique qui le voit affronter le Doute et le Néant, retenant dans ses rets la belle Philocunégonde, Muse du royaume de Esipoé (où rien ne va plus). L’auteur ne puise pas servilement dans la pensée des philosophes qui l’ont précédé, mais ajoute modestement sa pierre à l’édifice. Une lecture édifiante, et, n’en doutons pas, un cinquième succès pour Neboll !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

 

À très bientôt !

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La nécro du jour (17)

Publié le par Nébal

 

John Barry est décédé ce lundi matin à l'âge de 77 ans. On lui doit bon nombre de fameuses musiques de films et de séries télévisées, les plus célèbres étant bien sûr celles qu'il a composées pour James Bond et Amicalement vôtre. Mais il y en a eu bien d'autres... Je crois que ça méritait bien une petite mention ici. Alors RIP, comme on dit chez les croyants.

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Sur les Razzies 2011

Publié le par Nébal

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Oui, je sais. D’habitude, je réagis au palmarès des Razzies quand je « chronique » le numéro de Bifrost qui le contient (ou plutôt quand je fais part de ma lecture du susdit) ; seulement, voilà : du coup, chaque fois, j’arrive bien après la bataille. Et devant la violence de certaines attaques (injustifiées) comme de certaines réactions (pas davantage justifiables), j’ai eu envie, pour une fois, de réagir à chaud. Boarf, il est probable que mon avis n’intéresse personne, mais les Razzies, c’est bien le seul prix que j’ai envie de commenter, chaque année, alors pourquoi m’en priverais-je ? Au pire, ça ne me coûtera qu’un peu de mon temps (ah, et on me fait signe dans l’oreillette que je pourrais y perdre d’autres contacts sur Facebook…).

 

Commençons donc par le prix de la pire nouvelle francophone ; ici, on va pouvoir y aller très vite : je ne peux parler que pour « Trajectoires » de Danel et « Les Événements sont potentiellement inscrits et non modifiables » de Bernard Camus, toutes deux dans Ceux qui nous veulent du bien. Et, honnêtement, je doute – même en sachant, après la lecture de W.O.M.B., leur goût pour l’hermétisme éventuellement pédant – que les comparses Thomas Becker et Sébastien Wojewodka aient pu faire pire que Bernard Camus (même Danel, c’est moins grave ; et pourtant, c’est pas bon). Donc…

 

Je ne peux pas me prononcer pour le prix de la pire nouvelle étrangère, n’ayant rien lu de tout ça.

 

Prix Bernard Werber du pire roman francophone, y’a pas de « trop mauvais, même pour les Razzies » qui tienne : Oksana & Gil Prou (on évitera les jeux de mots à la con) sont nécessairement champions avec Katharsis, dont les quelques extraits que j’ai pu lire sont suffisamment éloquents, et défient toute concurrence.

 

Pour ce qui est du pire roman étranger, je vais être d’une mauvaise foi digne des Razzies, dans la mesure où je n’en ai lu qu’un seul, qui se trouve être le lauréat : Les Magiciens de Lev Grossman. Et j’avoue que ce prix me fait bien plaisir, car j’ai trouvé ce bouquin tout simplement honteux. Mes excuses à l’estimé traducteur, mais faut bien dire ce qui est.

 

Je ne me prononcerai pas sur le prix de la pire traduction, n’ayant pas (encore) lu tout ça.

 

Passons maintenant aux choses sérieuses, tout d’abord avec le prix Jackie Paternoster de la pire couverture. Première remarque, l’exclusion des petits éditeurs ne me paraît pas aller de soi (et là, effectivement, y’aurait du lourd…). Seconde remarque, je ne vois pas ce que la couverture de Zariel pour Blaguàparts a de scandaleux…? Le lauréat me va très bien, même si j’avoue avoir un faible pour Gilles Francescano et sa couverture improbable de l’improbable Après-demain les chiens.

 

Prix de la pire non-fiction, il y a foule. J’évacue d’entrée de jeu Jean-Claude Dunyach, et, bien qu’elle soit la lauréate, Justine Niogret : je n’ai tout simplement pas compris ce qu’ils foutaient là… Mes chouchous persos seraient Fabien « ma préface va faire couler autant d’encre que celle de Lem » Lyraud et Hugo Van Gaert, que je ne disqualifierai pas pour son plagiat éhonté, bien au contraire.

 

Pour ce qui est du prix de l’incompétence éditoriale, c’est vrai que Gilles Dumay a fait fort ; mais il y a quand même du lourd en face ; z’êtes sûr qu’il n’y a pas de la place pour trois sur le podium ?

 

Prix putassier, mon préféré. Je crée mon propre lauréat, ne reprenant qu’en partie le palmarès officiel : et hop, ActuSF, Bifrost et Les Moutons électriques, ensemble, parce qu’il n’y a pas de raison pour que ce soit seulement ces derniers qui payent en matière de putasserie vampirique (on notera que Bifrost, qui s’était « nominé » avec les Moutons, s’est malencontreusement oublié dans le palmarès…). Sinon, les attaques contre ActuSF (sur la question de l’anniversaire, en tout cas) et Mnémos m’ont paru un peu vaines.

 

Le Grand Master Award a été semble-t-il très disputé… alors qu’à mes yeux seuls deux candidats pouvaient véritablement prétendre au titre, en l’occurrence, d’une part, Serge Lehman et Roland C. Wagner, qui nous la jouent longue et dure, et d’autre part Éclipse. Pour le GPI, mouais, certes, admettons… Quant au Cafard, si le constat est juste, l’attaque personnelle n’en est pas moins conne. Idem pour ce qui est d’Olivier Noël, sans parler de Charlotte Volper, indirectement nominée via le (certes très mauvais) Petit Guide à trimballer de la littérature vampirique, et qui s’en prend plein la gueule pour de mauvaises raisons.

 

Et puis, bien sûr, il y a le prix des lecteurs… Bon, je vais pas ressortir éternellement le même couplet, hein ; alors pour faire bref : je suis contre cette pratique, et n’ai donc pas voté. Pas originaux, les gens, en tout cas, à « récompenser » toujours les mêmes… Je note cependant la présence du site ActuSF en troisième position ; moi, j’aurais précisé « le forum d’ActuBoulets », surtout…

 

 En attendant, j’ai trouvé cette cuvée meilleure que les précédentes ; j’ai souri, malgré quelques conneries ici ou là ; et je trouve toujours les réactions à l’encontre des Razzies aussi exagérées (parler de « poursuites en justice », non mais ça va pas la tête ?)…

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