"Quatre chemins de pardon", d'Ursula Le Guin
LE GUIN (Ursula K.), Quatre chemins de pardon, traduit de l’anglais [Etats-Unis] par Marie Surgers, Nantes, L’Atalante, coll. La dentelle du cygne / Science-fiction, [1995] 2007, 309 p.
« Mais… Mais… Que vois-je ? Un ouvrage de la grande Ursula Le Guin, qui… mais oui, qui se rattache au « cycle de l’Ekumen », mais n’est pas publié pour autant en Ailleurs & demain ni au Livre de poche ? Mais… Mais… Mais pourquoi donc ? »
Je ne sais pas si c’est une très bonne question, mais je vous remercie quand même de l’avoir posée. Je ne connais certainement pas la réponse, cela dit… Mais une chose me paraît claire : on ne devrait en aucun cas tirer de la parution de ce recueil chez l’Atalante (douze ans après la version américaine, tout de même) une conclusion hâtive du genre « fond de tiroir » ou machin du genre ; loin de là, ce recueil a reçu moult récompenses outre-Atlantique (prix Locus 1995 et 1996, et Sturgeon et Asimov’s 1995) ainsi qu’au pays des fromages qui puent (Grand Prix de l’Imaginaire 2008). Et si ces prestigieuses médailles ne suffisent pas à vous convaincre, je doute fort que mon compte rendu miteux se montre plus efficace… Alors pourquoi, pourquoi, pourquoi ? Je n’en sais rien, je n’en sais rien, je n’en sais rien. Allez, on se consolera comme on pourra, en notant que la couv’ de Gilles Francescano, à sa manière (i.e. teinte de chiottes entartrées du PMU à Roger le lendemain du Beaujolpif – en plissant les yeux, on doit même pouvoir distinguer les fayots pas digérés – avec par-dessus un simili-trip bondage de bonnasse tout juste pubère et soumise qui fait un peu tâche eu égard au contenu hautement féministe du bouquin), est à peu près aussi moche que les habituelles séances de travaux pratiques paternosteriennes des volumes publiés par le Divin Gérard Klein, ce qui, quelque part, rétablit une certaine unité dans le cycle.
Mais on ne vous la fait plus, hein ? Oui, c’est bien le contenu qui compte. Et je le dis de suite, comme ça c’est fait : miam. Je vous avais fait part il y a peu de ma relative déception à la lecture du Livre d’or de la science-fiction consacré à Ursula Le Guin ; pour je ne sais quelle raison que la raison ignore, j’avais même émis une crainte particulièrement infondée : celle de ne pas retrouver dans les nouvelles de la grande dame tout ce qui m’a fait adorer ses romans – un coup de blues, sans doute… Crétin de moi ! Heureusement, Quatre chemins de pardon est venu à point nommé anéantir mes doutes impies ; aussi vais-je maintenant me repentir de ma terrible faute, en tentant de vous expliquer en quelques lignes pourquoi c’est que, eh ben, Quatre chemins de pardon, c’est vach’ment bien, d’abord. Et en notant d’ores et déjà que le titre est approprié à ma repentance, ce qui constitue à l’évidence un signe.
Mais qu’est-ce donc, mes biens chers frères, mes bien chères sœurs, qu’est-ce donc que ces Quatre chemins de pardon ? Eh bien, nous pourrions dire qu’il s’agit d’un recueil de nouvelles se rattachant au merveilleux « cycle de l’Ekumen ». Nous pourrions même être plus précis, et avancer – cela ne me paraît pas trop audacieux – la dénomination de fix-up, puisque le présent volume regroupe quatre nouvelles, certes indépendantes, mais néanmoins rapprochées par une unité de temps (en gros), de lieu (surtout) et de thématiques (on y croise même quelques rares personnages réccurrents), et complétées par de fort intéressantes appendices métatextuelles (si c’est comme ça qu’on dit, je suis pas sûr…).
Tout au long de ce quasi-roman, le lecteur se voit ainsi offrir l’occasion de découvrir un nouveau monde de l’Ekumen. Ou, plus exactement, deux mondes appartenant au même système : en effet, la planète de Werel, dominée par le fier peuple conquérant de Voe Deo, esclavagiste et machiste, a réagi à son approche par l’Ekumen, il y a de cela quelques siècles, par un énergique et paranoïaque programme de recherche spatiale destiné à la prémunir contre toute tentative d’invasion de la part des Autres, de ces étrangers venus d’au-delà des étoiles ; l’invasion n’a bien entendu jamais eu lieu, mais Werel n’a pas perdu au change, sa flotte lui ayant servi à coloniser la planète voisine de Yeowe. La colonie fut alors livrée aux corporations et à leur capitalisme sauvage… jusqu’au jour où les esclaves, pardon, les « mobiliers » à la peau plus claire (la division entre propriétaires et « liés » reposait à l’origine sur la couleur de la peau), emmenés par leurs femmes, ont secoué le joug de l’oppresseur et entamé une longue et rude guerre de libération. Après trente années d’une impitoyable guérilla passablement vietnamienne, Yeowe a obtenu son indépendance, et finalement intégré l’Ekumen, avant même Werel ; et, sur ce dernier monde, la révolte de Yeowe n’a pas manqué de profondément bouleverser la société : on en vient nécessairement à se poser la question de l’abolition de l’esclavage… Mais tout n’est pas rose pour autant : Yeowe est un monde ravagé par les guerres tribales, où la générosité révolutionnaire a bien vite cédé la place à l’arrivisme de chefs non moins odieux que les anciens propriétaires, et qui dissimulent mal leur brutalité, leur égoïsme et leur étroitesse d’esprit derrière un hypocrite « pragmatisme » les conduisant en fin de compte à perpétuer les traditions les plus barbares ; et les lois les plus libérales de Werel ne s’appliquent guère dans les campagnes reculées où la seule loi reconnue a toujours été celle du plus fort… ce qui s’applique d’ailleurs tout autant aux relations internationales ; surtout, sur les deux mondes, au-delà de la question de la domination des propriétaires sur les mobiliers, se pose la question de la domination des hommes sur les femmes… La division sexuelle est en effet tout aussi fondamentale sur Werel comme sur Yeowe que celle opposant maîtres et esclaves : ces deux planètes forment ainsi un singulier contrepoint à la Gethen de La main gauche de la nuit (évoquée, et ce n’est certainement pas innocent, dès la première phrase de la première nouvelle comme une planète n’ayant jamais connu la guerre…).
Les quatre longues nouvelles composant Quatre chemins de pardon explorent ainsi tous ces thèmes chers à l’auteur, et bien d’autres encore, sur une échelle plus intimiste (et notamment la sexualité, sous toutes ses formes : homosexualité comme hétérosexualité, mais aussi pédophilie, inceste, etc. ; la domination, par ailleurs, intervient souvent là encore, comme de juste). En témoigne immédiatement « Trahisons » (pp. 7-51), qui se situe sur Yeowe, quelque temps après la Révolution, en plein lendemains qui déchantent. Nous y faisons la connaissance de deux vieillards prétendant expier leurs plus ou moins mystérieuses fautes dans une solitude érémitique ; mais l’aimable Yoss, qui abandonne volontiers « son » modeste logis aux amours interdites de jeunes amants du village, en vient à s’improviser infirmière pour soigner l’inquiétant Abberkam, hier encore héros de la Libération qui tenait Yeowe entre ses mains par l’intermédiaire du Parti mondial nationaliste, voire xénophobe, qu’il dirigeait, aujourd’hui ange déchu, haï de tous pour sa corruption et son ambition. A-t-il fait passer sa carrière avant la cause ? Et Yoss ? Nombreuses sont effectivement les trahisons potentielles dans ce récit amer et nostalgique, émouvant aussi, et finalement très humain, traitant avec délicatesse de la relation à autrui, de la faute, du châtiment, du devoir… du sens que l’on peut donner à sa vie.
« Jour de pardon » (pp. 53-126) se focalise également sur un couple que tout oppose en apparence : la Mobile de l’Ekumen sur Werel, Solly, arrogante et exubérante, et l’austère Teyeo, aujourd’hui garde du corps au service de l’Ambassade, mais surtout vétéran de la guerre de Yeowe, où il a appris à respecter ses ennemis. L’un comme l’autre, toutefois, joueront ici le rôle de pions dans une complexe conspiration à l’échelle internationale. L’homme et la femme, dans cette société où la division sexuelle est si fondamentale, seront contraints de survivre ensemble et de faire front commun, dans la cave exiguë où les ont enfermés de mystérieux individus… Une nouvelle très correcte, mais finalement assez banale (la fin est même un brin niaise…) ; c’est à mon avis le moment le plus faible de ces Quatre jours de pardon.
La suite m’a effectivement semblé bien meilleure, ainsi que l’on peut le constater immédiatement avec « Un homme du peuple » (pp. 127-193). Attention, je vais éventuellement spoiler un brin pour cette nouvelle ; vous êtes prévenus : si vous voulez garder la surprise, passez directement à la nouvelle suivante (« merci de votre compréhension »). On y rencontre dès la première page un personnage du nom de Mattinyehedarheddyuragamuruskets Havzhiva (que l’on abrègera en Havzhiva, hein…) ; à l’évidence, nous ne somme ni sur Werel, ni sur Yeowe… Mais où sommes-nous ? Le récit se fait tout d’abord relativement obscur sur cette question, tout en multipliant avec précision les indices anthropologiques ; aussi rassemble-t-on les éléments : un peuple rural à la peau sombre, une société largement pré-technologique (ou plus exactement « ritualisant » la technologie, envisagée de prime abord d’une manière qui semble pour le moins irrationnelle), la filiation est matrilinéaire, les rôles de chacun sont prédéfinis par leur sexe (par exemple, le tissage pour les hommes et la maçonnerie pour les femmes) et par leur tribu, l’accès à la culture n’est semble-t-il guère aisé, le travail manuel est valorisé par rapport à l’activité intellectuelle, la religion plus ou moins animiste est omniprésente, il y a de nombreux tabous, on assiste à des rites de passage adolescents, les unions sont là encore largement prédéfinies… Tous ces éléments sont adroitement mêlés dans le récit, on ne sombre jamais dans le didactisme ; on s’interroge sur des concepts et des comportements mystérieux, croyant dessiner ainsi les contours d'une de ces sociétés plus ou moins « primitives » qui reviennent si souvent dans l’œuvre d’Ursula Le Guin et qui témoignent de sa vaste culture anthropologique… puis l’on découvre que nous sommes sur Hain. Ce qui, je l’avouerai, m’a fait comme un choc, et est particulièrement bien vu de la part de la décidément géniale Ursula Le Guin. Honte sur moi ! Victime à mon tour d’un certain ethnocentrisme, j’avoue que j’avais pour ainsi dire « naturellement » tendance à envisager la civilisation hainienne, centrale dans le « cycle de l’Ekumen » mais jusqu’alors peu détaillée, d’une manière typiquement « occidentale » : une société qui ne pouvait être qu’hyper-technologique, progressiste, rationnelle, globale, libérale ou libertaire (comme on voudra), mais avec au moins, probablement, un embryon d'organisation étatique, etc. Loin de là ! Cette nouvelle, du coup, fait l’effet d’une brillante leçon. On y découvre fasciné un certain nombre d’aspects d’une société extrêmement complexe, et surtout bien différente de ce à quoi nous ont habitué les schémas simplistes d’un évolutionnisme anthropologique ethnocentriste parfaitement aberrant, hélas très fréquent en science-fiction, et pas toujours facile à déloger de nos arrières-pensées plus ou moins nauséabondes de « civilisés » (aha) du début du XXIe siècle, baignant dans le positivisme et assommés journellement de poncifs sur cette stupidité qu’est la « fin de l’histoire ». Bien joué, madame : c’est vous la meilleure. Nous y voyons donc le jeune Havzhiva quitter sa campagne pour la ville afin de devenir « historien », au grand étonnement de ses parents : il y découvrira le temps global et la « vérité » globale, et devra apprendre à ne pas rejeter pour autant le temps local et la vérité locale de son enfance rurale ; on comprend mieux ainsi les fondements du relativisme hainien, et c’est l’ensemble du « cycle de l’Ekumen » qui s’en retrouve éclairé sous un nouveau jour. Brillant et indispensable. La suite de la nouvelle, à vrai dire, si elle n'est certainement pas inintéressante, est du coup un peu expédiée en comparaison : nous y suivons néanmoins avec plaisir Havzhiva, désormais au service de l’Ekumen, en mission sur Yeowe. Le pacifique et doux Hainien y fera la découverte d’un monde violent et passablement xénophobe, où l’esclavage a laissé de nombreuses traces, et où, surtout, la condition des femmes, loin de s’améliorer, s’est peut-être finalement dégradée depuis la Révolution ; horrifié par les viols rituels et les nombreuses aberrations machistes au cœur de la société des anciens mobiliers, Havzhiva va sans doute outrepasser sa mission, et œuvrer en faveur de l’émancipation des femmes (p. 169) :
« Après un long silence, Havzhiva murmura : « Vous êtes-vous organisées ? »
« – Oui. Oh, oui ! comme autrefois. Dans le noir, on peut s’organiser. » Elle eut un petit rire. « Mais je ne pense pas que nous puissions nous libérer toutes seules, ni ne libérer que nous seules. Il faut que les choses changent. Les hommes se tiennent pour les patrons. Ils doivent cesser. S’il est une chose que nous avons apprise durant toutes ces années, c’est qu’on ne change pas un esprit à coups de fusil. Tuez le patron, vous deviendrez le patron. C’est la façon de penser qu’il faut changer. L’esprit des esclaves et l’esprit des patrons. Il faut changer ça, monsieur l’Envoyé. Avec votre aide. Avec l’aide de l’Ekumen.
« – Je suis là pour faire le lien entre votre peuple et l’Ekumen. Mais j’ai besoin de temps. J’ai besoin d’apprendre.
« – Vous avez tout le temps du monde. Nous savons bien qu’on ne peut pas renverser l’esprit des patrons en un jour ni en un an. C’est une question d’éducation. »
Question effectivement centrale que celle de l’éducation… Ce qui nous conduit à la dernière nouvelle, la plus longue du recueil, et qui fait clairement pendant à la précédente : « Libération d’une femme » (pp. 195-282). Ce sont les mémoires, à la première personne, de Rakam ; née esclave sur Werel, dans la propriété de Shomeke, nous la suivrons tout au long de sa vie riche en catastrophes, et marquée nécessairement par des événements qui la dépassent : la guerre sur Yeowe, l’agitation des propriétaires libéraux de la Communauté et des hommes-liés révolutionnaires du Hame sur Werel, les contacts avec l’Ekumen… Destin tragique d’une femme qui ne connaît l’horreur véritable, dans des scènes que ne renierait pas le marquis de Sade, qu'après son affranchissement par un propriétaire totalement irresponsable dans sa générosité ; mais elle apprendra alors à lire, elle apprendre l’histoire, et deviendra, contre vents et marées, une farouche incarnation de l’émancipation des femmes, et ce à l’intérieur même du système (p. 185) :
« On ne peut rien changer de l’extérieur. Quand on se tient à l’écart, au-dessus, on voit les motifs. On voit ce qui ne va pas, ce qui manque. On veut réparer. Mais on ne peut pas. Il faut être à l’intérieur, dans le tissage. Il faut faire partie du tissage. »
Mais ici encore, le changement ne pourra venir que par l’éducation, et donc ce regard extérieur (autant que possible...) primordial ; seule la prise de conscience de la diversité des institutions humaines dans le temps et dans l’espace permet l’action politique (p. 233) :
« Ce que j’aimais surtout apprendre, c’était l’histoire. J’avais grandi privée de toute histoire. A Shomeke et à Zeskra, il n’y avait que le quotidien. Nul ne savait rien d’un temps où les choses étaient différentes. Nul ne savait d’ailleurs qu’elles pouvaient être différentes. Nous étions esclaves du présent. »
La véritable liberté passe ainsi par l’étude, offrant une salutaire échappatoire au poids des traditions imposées par la communauté (p. 232 : « Mon premier acte libre, de femme libre, a été de fermer ma porte. »). A défaut, le risque est celui d’une fausse liberté, ainsi que Rakam en fait la cruelle expérience dès son arrivée sur Yeowe, qu’on lui avait toujours présentée comme étant la terre de la liberté ; mais bien des chimères s’effondrent dès cette nouvelle variante d’Ellis Island (pp. 254-255) :
« Par ici. Entrez là. Déshabillez-vous. Attendez. Sur le monde libre, nous n’entendions que des ordres. La procédure de décontamination était aussi douloureuse qu’épuisante. Il fallait que des médecins nous examinent. Il fallait vérifier, décontaminer et répertorier tout ce que nous avions apporté. Pour moi, ce fut rapide. Je ne possédais que les vêtements que je portais depuis deux semaines. J’étais contente d’être décontaminée. Enfin, on nous mit en rang devant l’un des grands entrepôts. Les pancartes au-dessus des portes indiquaient toujours CPAY – Corporation des plantations agricoles de Yeowe. On a procédé à notre admission, un par un. L’homme d’âge mur qui s’occupait de moi était petit, blanc et portait des lunettes, comme un employé de la ville, mais je le regardais avec respect. Il me posa des questions et nota les réponses sur un formulaire. « Vous savez lire ?
« – Oui.
« – Compétences ? »
« J’ai un peu hésité avant de répondre : « Enseigner. Je peux enseigner la lecture et l’histoire. »
« Pas une fois il ne m’a regardée.
« […] Quand tout le monde a été admis, on nous a séparés en deux groupes : hommes d’un côté, femmes de l’autre. Yoke m’a serrée contre lui avant de rejoindre les hommes avec de grands gestes et des éclats de rire. Je suis restée avec les femmes. Nous avons vu les hommes monter dans la navette pour gagner l’ancienne capitale. Ma patience commençait à vaciller et mon espoir à faiblir. J’ai prié : « Seigneur Kamye, pas ici, pas ici comme là-bas ! » La peur me mettait en colère. Quand la litanie d’ordres a recommencé – avancez, par ici – j’ai dit à l’homme : « Qui êtes-vous ? Où allons-nous ? Nous sommes des femmes libres ! » »
Le féminisme est clairement central dans la nouvelle, il prend même à l’occasion des allures quasi pamphlétaires, mais Ursula Le Guin a le bon goût de ne jamais sombrer dans le manichéisme : son récit est dur et cruel, mais aussi foncièrement juste et humain. Une nouvelle passionnante et extrêmement riche, digne des meilleurs œuvres d’Ursula Le Guin.
Les riches « Appendices. A propos de Werel et de Yeowe » (pp. 283-310) achèvent enfin ces Quatre chemins de pardon d’une manière témoignant assez de l’adresse et de la maîtrise de la grande dame de la SF : ces longs développements sont passionnants et traduisent remarquablement bien la cohérence, une fois de plus, et à tous les niveaux, de l’univers créé par l’auteur. Mais le plus remarquable, étrangement… est peut-être que cette annexe didactique, finalement, ne nous apprend rien : l’air de rien, toutes ces informations ou presque ont été savamment distillées tout au long des nouvelles ; ces quelques pages en fin de volume se contentent de recouper et clarifier, comme une synthèse. L’art du conte n’en ressort que mieux. Une remarquable leçon, une fois encore...
Pas de doute, Quatre chemins de pardon est bien un ouvrage remarquable, tout simplement indispensable à tous ceux qui, comme moi, se sont régalés avec les romans du « cycle de l’Ekumen ». Ursula Le Guin nous y prodigue avec élégance et finesse une preuve supplémentaire de son phénoménal talent.
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