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La Galaxie en flammes, de Ben Counter

Publié le par Nébal

La Galaxie en flammes, de Ben Counter

COUNTER (Ben), La Galaxie en flammes, [Galaxy in Flames], traduit de l’anglais par Julien Drouet, Nottingham, Black Library, coll. The Horus Heresy, [2006-2007] 2014, 414 p.

 

La Galaxie en flammes est le troisième tome de la série « L’Hérésie d’Horus », posant les bases de l’univers flamboyant de Warhammer 40,000. Il est dû à un troisième auteur, Ben Counter prenant le relais de Dan Abnett et Graham McNeill, pour apporter – du moins j’en ai l’impression – un semblant de conclusion à une première étape du cycle. En effet, l’hérésie se manifeste ici bien plus qu’auparavant – dans le premier tome, c’était tout juste si l’on pouvait déceler chez le Maître de Guerre Horus une pointe d’arrogance dans les dernières pages, et, dans le second, si le personnage devenait beaucoup plus détestable, cela n’avait cependant pas encore grand-chose à voir avec les atrocités que ce salaud commet ici, d’autant que la soumission aux Puissances de la Ruine commence à y être timidement évoquée, qui transforme la rébellion déjà honteuse en hérésie à proprement parler…

 

C’est d’ailleurs à la fois l’atout et la limite de ce troisième volume : les manigances d’Horus y prennent des proportions apocalyptiques, génératrices de tableaux épiques qui font leur petit effet (takata-boum !), mais, dans un sens, cela va tellement loin que l’on a un peu de mal à y croire, outre que les camps des « gentils » et des « méchants » y sont plus limpides qu’auparavant…

 

Tout repose en effet sur le regroupement de quatre légions – du jamais vu – pour se lancer à l’assaut du monde séditieux d’Isstvan III. Mais c’est qu’Horus a une idée derrière la tête, bien au-delà de la simple reconquête d’un monde qui a basculé dans la sédition anti-impériale (pas la sienne, certes…). En effet, cet assaut cataclysmique sera surtout pour lui l’occasion d’une massive et effroyable « Nuit des Longs Couteaux » ; l’assaut permettra de faire le tri entre les Space Marines rénégats qui marchent dans les pas du Maître de Guerre, et les loyalistes qui gardent leur fidélité à l’Empereur sur Terra…

 

Parmi ces derniers, on retrouve bien sûr Loken, personnage central des deux premiers volumes, mais aussi son camarade Torgaddon ; ce sont les deux membres du Mournival qui s’étaient (un peu trop tard…) opposés à la guérison mystique d’Horus dans un temple de Davin ; face à eux, Abaddon et Aximand ont pris le parti du Maître de Guerre, et l’affrontement fraternel deviendra ici inéluctable.

 

Un autre membre de l’Astartes est à mentionner, et c’est Saul Tarvitz, des Emperor’s Children, qui accomplit ici des exploits d’un héroïsme aussi bluffant qu’improbable ; c’est à vrai dire probablement la figure la plus admirable dans toute cette histoire vibrant de fureur et de haine, riche en explosions et massacres…

 

Restent enfin les commémorateurs et autres civils – ceux qui ont survécu à la purge du deuxième volume… – rassemblés autour de la « Sainte » Euphrati Keeler, dont la gloire se répand dans la flotte depuis qu’elle a manifesté des pouvoirs mystiques semble-t-il en provenance directe de l’Empereur lui-même, dont le culte se diffuse progressivement – plus que jamais interdit, cependant, Horus y voyant désormais une opposition directe à son autorité. Rien d’étonnant, dès lors, à ce qu’une nouvelle purge soit engagée, parallèlement à celle, dantesque, que subissent les légionnaires de l’Astartes dans les combats traîtres d’Isstvan III…

 

La Galaxie en flammes résonne ainsi des accusations de traîtrise et de rébellion, dans tous les sens, chaque camp accusant l’autre, dans les termes les plus vifs, de sédition. Un brin de machiavélisme en prime dans les rangs des partisans d’Horus « justifie » les pires atrocités… et l’on se retrouve dès lors pris dans une intrigue bien plus manichéenne qu’auparavant. Loken, Tarvitz, Euphrati Keeler, etc., sont des héros unilatéraux ; en face, on ne trouve plus que de l’ordure, des brutes assoiffées de sang, d’Angron à Abaddon, des adeptes fanatiques du Chaos tel Erebus, ou encore de lamentables soldats frustrés dans leurs ambitions, qui entendent bien profiter du changement de donne pour gagner les galons qu’ils sont persuadés de mériter, à l’instar du pathétique Lucius, jadis proche camarade de Tarvitz, mais dont il figure désormais l’envers le plus sordide.

 

Plus takata-boum que jamais, ce troisième volume riche en explosions et bastons titanesques remplit son objectif de divertissement passablement brutal, en se montrant du coup moins « subtil » (oui, le terme est un peu fort…) que les deux précédents. Cela reste cependant une honnête bourrinade, qu’on lit sans déplaisir, voire avec une sorte de fascination perverse devant les avanies infligées par le Maître de Guerre aux « gentils » de l’histoire…

 

Suite des opérations : La Fuite de l’Eisenstein, de James Swallow.

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