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"Bestiaire", d'Alexandre Vialatte

Publié le par Nébal

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VIALATTE (Alexandre), Bestiaire, dessins d’Honoré, textes choisis par Michaël Lainé, Paris, Arléa, coll. Poche, [2002] 2007, 116 p.

 

Ce tout petit livre abondamment – et chouettement – illustré par Honoré faisait partie de la sélection de  Léo Henry le Grand, libraire invité à  Charybde. Las, je n’ai pas pu écouter le début de sa présentation, parce que j’étais dehors à bouffer un hot-dog. La fin, cependant, m’a amplement convaincu, et je me suis précipité sur la bête – je parle du livre, pas de Léo Henry – avant que d’autres clients perfides ne s’en emparent (j’ai bien fait, d’ailleurs, puisqu’il n’y en avait pas assez pour tout le monde ce soir-là) (mouhahaha).

 

De Vialatte, je ne savais pas grand-chose. Certes, comme tout le monde, j’avais lu ses traductions de Kafka le Grand ; je savais aussi l’admiration sans bornes que lui vouait le Grand Pierre Desproges. Mais c’était tout. Or ce Bestiaire constitue probablement une bonne introduction à son œuvre. Enfin, je dis ça, au fond, j’en sais rien, n’ayant pas lu le reste ; mais en tout cas je me suis bien marré, et c’est l’essentiel.

 

Le Bestiaire est un ouvrage posthume, une sélection de textes – généralement des chroniques pour le journal La Montagne – tantôt repris ailleurs en volume, tantôt non. Un petit recueil très (trop ?) vite lu, où l’auteur donne libre cours à sa passion pour la zoologie, versant fantaisiste. Nous y trouvons donc des portraits d’animaux très divers, de l’albatros à Alexandre Vialatte en passant par les chats, les chiens, les tipulidés et les Auvergnats (les Bretons manquent hélas à l’appel) ; autant d’occasions pour le Vialatte de nous réjouir de sa plume admirable et de son humour absurde (tout cela pouvant effectivement évoquer l’humoriste Kafka et présageant Desproges), à grands renforts de comparaisons saugrenues (impliquant régulièrement des sous-préfets) et autres envolées lyriques aussi enthousiasmantes que déconcertantes. De ces animaux qui, telle la femme, remontent généralement à la plus haute antiquité, Vialatte nous livre ainsi des descriptions savoureusement drôles et drôlement savoureuses, témoignant d’un esprit génialement malade et joliment surréaliste.

 

Voilà. Je ne sais pas vraiment quoi dire de plus… Ce recueil de chroniques ne se prête pas vraiment à la chronique. Je pourrais certes vous en livrer des extraits, mais il y en a tellement qui mériteraient la citation que je ne sais pas où donner de la tête (et puis j’ai un peu la flemme, aussi, flânez donc sur Google). Je m’en tiendrai donc là, en vous encourageant toutefois à lire ce Bestiaire et à vous en régaler. C’est une lecture délicieuse et hilarante, qui n’appelle bien évidemment qu’une seule conclusion possible :

 

Et c’est ainsi que Vialatte est grand.

CITRIQ

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