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CR Adventures in Middle-Earth : Ragoût de Hobbit aux fines herbes (1/3)

Publié le par Nébal

 

Suite de notre campagne d’Adventures in Middle-Earth ! Nous visons la Mirkwood Campaign – mais, en guise de prologue, nous commençons par la « mini campagne » de Wilderland Adventures.

 

 

Si vous souhaitez remonter au début de la campagne, vous pouvez suivre ce lien.

 

Cette séance correspond à la première partie du deuxième scénario, « Of Leaves & Stewed Hobbit » (pp. 20-36).

 

 

À noter, je me suis référé, pour la version française, au supplément Contes et légendes des Terres Sauvages pour L’Anneau Unique, où le scénario original avait été traduit sous le titre « Une histoire d’herbe à pipe et de ragoût de Hobbit ».

 

Il y avait cinq joueurs, qui incarnaient…

 

 

… Aeweniel, une Haute Elfe de Fondcombe (Érudite 2)…

 

 

… Agariel, une Dúnedain (Vagabonde 2)…

 

 

… Aldamar le Laconique, un Homme des Bois (Protecteur 2)…

 

 

… Jorinn, un Bardide (Chasseur de trésors 2)…

 

 

… et enfin Nárvi, un Nain du Mont Solitaire (Guerrier 2).

 

Pour la bande originale, je ne suis pas allé chercher bien loin : j’ai utilisé les compositions de Howard Shore pour la trilogie du Seigneur des Anneaux de Peter Jackson – mais je songe à passer à autre chose pour la suite, nous verrons bien…

 

La plupart des illustrations sont empruntées aux gammes de L'Anneau Unique et d'Adventures in Middle-Earth. Mais j’en ai aussi chipé à l'excellent compte rendu de campagne très détaillé signé Ego, que vous trouverez ici sur le forum Casus NO.

 

Pour ceux que ça intéresserait, vous trouverez juste en dessous l’enregistrement brut, ou « actual play », de la séance :

Mais en voici autrement le compte rendu écrit...

 

3A 2946

 

 

Un peu moins d’un an s’est écoulé depuis que les compagnons ont escorté Baldor et Belgo le long du Sentier des Elfes. Ils avaient ensuite choisi de suivre le marchand jusqu’à Fort-Bois, où Aldamar a pu rendre à son peuple la fameuse Mâcheloup – ce qui a valu aux héros un accueil chaleureux, non seulement à Fort-Bois, mais aussi à Bourg-les-Bois et jusqu’à Rhosgobel.

 

Au printemps, Agariel avait repris son errance perpétuelle, franchissant à nouveau les Monts Brumeux pour retourner à Fondcombe afin de remplir son devoir de Dúnedain en Eriador Oriental ; quand notre aventure débute, la vagabonde vient tout juste de revenir dans les Terres Sauvages, en empruntant le Haut Col. Là, elle a pu constater, et les autres rôdeurs de même, que l’activité des Gobelins dans les Monts Brumeux connaissait une certaine recrudescence, sans que l’on puisse en déterminer une raison particulière. Agariel n’a pas eu à en pâtir elle-même, mais les signes ne trompent pas, et les rumeurs en l’espèce sont fondées. Les Orques s’étaient tenus tranquilles depuis la Bataille des Cinq Armées, qui avait considérablement amoindri leur pouvoir, à Gobelinville comme au Mont Gram ou au Mont Gundabad, mais ils n’avaient de toute évidence pas été anéantis – ce n’était qu’une trêve fortuite, et il semblerait bien qu’elle touche à son terme.

 

Aeweniel est retournée à Fondcombe avec Agariel, pour rendre compte de sa mission à Dale et à la Ville du Lac. Elle a entendu les mêmes rumeurs que la Dúnedain, dès lors, et sait qu’elles doivent être prises au sérieux. Les compagnes se sont ensuite séparées quelque temps, mais vont se retrouver, et leurs autres camarades, alors que l’été touche à sa fin, à l’orée de l’Entrée de la Forêt.

 

Nárvi quant à lui a passé du temps sur le tracé de la Vieille Route de la Forêt, entre celle-ci et le Vieux Gué désormais tenu par les Béornides – lesquels exigent certes un péage, mais ils valent assurément mieux que les brigands qui dominaient dans la région il y a peu encore : ils se contentent de ce péage ! Du coup, les voyageurs tendent à devenir plus nombreux dans les environs, devenus bien plus sûrs. Nárvi sait que Bofri, fils de Bofur, a été chargé de veiller à la restauration de la Vieille Route des Nains – ayant entendu dire que Bofri faisait de la prospection dans la région, il a cherché à le rencontrer, mais il a joué de malchance : où qu’il se rende, c’était systématiquement quelques jours à peine après que Bofri avait quitté les lieux… Mais Nárvi n’est donc pas le seul Nain à vadrouiller dans la région : plusieurs, qu’ils viennent du Mont Solitaire comme lui, des Monts du Fer ou même des Montagnes Bleues, se sont rendus sur place, désireux de se rendre utiles – et ceux qui, depuis tant d’années, font le long voyage d’est en ouest et retour, tendent à s’attarder un peu plus dans la région. Pour l’heure, cet intérêt marqué n’a débouché sur rien de concret, mais il n’en est pas moins de bon augure.

 

Aldamar est resté dans la lisière occidentale de la Forêt Noire. Il a chassé avec les siens, et fait preuve d’une certaine fougue quand leurs expéditions les ont confrontés avec des araignées… Il n’a pas oublié ce qu’elles ont fait à Gast ! Ceci étant, il a consacré du temps à dresser un autre limier de la Forêt Noire, qu’il a baptisé Fest.

 

Jorinn enfin s’est attaché aux pas de Baldor, accompagnant et assistant le marchand dans ses pérégrinations à l’ouest de la Forêt Noire, et découvrant mille endroits intéressants, peuplés par des Hommes des Bois ou des Béornides non moins intéressants.

 

L’ULTIME AVANT-POSTE DE LA COMTÉ

 

 

Une rumeur a rassemblé les compagnons au même endroit, non loin de l’Entrée de la Forêt, alors que l’été touche à sa fin : une auberge a ouvert au milieu de nulle part, il y a quelques mois à peine, qui est tenue par des petites créatures très étranges, lesquelles se présentent comme étant des « Hobbits ».

 

Nárvi a forcément entendu parler des exploits de Bilbo, notamment en s’en entretenant avec Bofur, mais il n’en a jamais vu de ses yeux – pour Jorinn, l’existence même de ces créatures tenait plus de la rumeur qu’autre chose, semi légendaire. Agariel et Aeweniel ne sont jamais allés jusqu’à Bree et au-delà, mais elles sont bien sûres conscientes de l’existence de ce peuple étrange, et ont même pu, à l’occasion, croiser Bilbo à Fondcombe. Quant à Aldamar, il ne sait absolument rien de tout cela…

 

L’existence même des Hobbits a suscité la curiosité de bien des voyageurs qui se sont rendus dans cette très incongrue Auberge Orientale… et qui s’y sont attardés, la recommandant ensuite aux leurs, du fait de l’excellente qualité de la nourriture, de la boisson et de l’herbe à pipe – fumer n’est pas un passe-temps très répandu dans les Terres Sauvages, mais les propriétaires s’emploient à y remédier ! Autant de bonnes raisons, pour nos héros désireux d’échanger quant à leurs aventures respectives, de se retrouver en fin de saison à l’Auberge Orientale, pour apprécier tout cela d’eux-mêmes !

 

 

Quand les compagnons arrivent à l’auberge, ils y sont accueillis comme tous les autres voyageurs – par un gros et beau chien au poil blanc, qui s’approche lentement d’eux, pas le moins du monde menaçant, et passe un temps déconcertant à leur renifler les mains. Après quoi, enfin satisfait, l’animal retourne prendre sa place au coin du feu…

 

 

… à moins qu’il ne décide d’accompagner dans leurs jeux bruyants les deux garçonnets hobbits, fils des propriétaires, qui font les quatre cents coups dans la campagne environnante.

 

 

L’auberge est visiblement de construction très récente – entièrement en bois, elle n’a pas encore jauni sous l’effet de la fumée, et, à vrai dire, elle sent encore un peu la colle et la sciure. Mais elle est assurément confortable et bien conçue – avec une grande salle commune très agréable, où l’on peut se délasser devant l’âtre, tandis que l’étage accueille des chambres destinées aux voyageurs, les Hobbits y préférant probablement le trou qui a été judicieusement aménagé en dessous.

 

Les voyageurs sont aussitôt accueillis par un Hobbit particulièrement volubile, qui se présente comme étant le propriétaire, M. Dodinas Brandebouc, ou « Dody » pour ses amis ; or il est le meilleur ami de tout le monde – très bavard, mais jamais pénible, plutôt du genre à gagner par sa simple présence les sourires de ses invités, et bondissant d’une table à l’autre pour régaler ses clients de sa verve imparable.

 

 

Sa femme, Agatha, « née Touque » précise-t-elle à tous ses clients même si pas un ne sait ce que cela peut bien signifier au juste, est d’aspect plus sévère, et on devine sans peine que c’est elle qui tient les cordons de la bourse. Intransigeante, elle tient à ce que les clients de l’auberge fassent preuve des bonnes manières des meilleurs Hobbits, et obtient d’un œil noir que les plus barbares des Béornides fassent un usage correct des couverts et des serviettes. Moins bavarde que son époux, elle s’avère pourtant elle aussi très sympathique une fois la glace (très rapidement) brisée, et étonnamment aventureuse elle aussi – elle ne saurait dissimuler son ravissement à l’idée de se trouver en plein dans les Terres Sauvages, si loin de la Comté, et d’avoir ainsi tant d’occasions de faire la rencontre des bien étranges personnes qui vivent dans la région.

 

 

Parmi le personnel, un vieux Nain du nom de Frier attire sans peine l’attention (de Nárvi notamment) : c’est le « Nain à tout faire », ici. Il a aidé à la construction de l’auberge, puis a été engagé par Dodinas pour effectuer les travaux de menuiserie, de charpente, participer à la cuisine, servir la bière en cas d’affluence, dissuader les indélicats de faire des bêtises, et mille autres choses.

 

 

Les Nains forment d’ailleurs un contingent non négligeable de la clientèle, des voyageurs sur la route entre les Montagnes Bleues et les Monts du Fer. Il y en a toujours quelques-uns, attablés ici ou là, qui se régalent de la bonne bière de « Dody » et enchaînent les chansons avec un enthousiasme communicatif – les autres clients, essentiellement des Béornides, et quelques rares Hommes des Bois, tendent à se montrer plus austères, voire sévères, mais apprécient visiblement le service et la compagnie.

 

Il faut dire que Dodinas s’adapte à ses clients. D’autorité, il leur sert les boissons qui leur conviennent le mieux : de la bière pour les Nains, de l’hydromel pour les Béornides, un exceptionnellement rare Elfe de passage se verra servir un excellent vin, etc. C’est bien ainsi qu’il procède avec la compagnie, et personne ne songerait à s’en plaindre, dans la mesure où, de fait, Dody sait parfaitement ce qui conviendra à chacun, et tout le monde se régale de ses attentions.

 

Ce qui vaut aussi pour l’herbe à pipe : Aeweniel entreprend d’instruire Nárvi, qui s’est mis récemment à la pipe (un bel objet de sa propre confection, taillé dans un bois ramassé dans le Royaume Sylvestre), et les deux se lancent bientôt dans un concours de ronds de fumée auquel Dody ne manque pas de se joindre (il l’emporte, bien sûr, mais ne s’en vante pas).

 

 

Le propriétaire ne manque pas de raconter son histoire à tous ses clients. Fût un temps, il se croyait grand voyageur, pour un Hobbit de la Comté : après tout, il était allé jusqu’à Bree ! Soit le voyage de toute une vie – non, de deux vies. Seulement, là-bas, au Poney Fringant précise-t-il comme si tout le monde savait forcément de quoi il s’agit, il a fait la rencontre de « M. Bilbo Sacquet, de Cul-de-Sac », dont tout le monde a forcément entendu parler (non – mais, pour le coup, c’est le cas de tous les compagnons sauf Aldamar, et Agariel comme Aeweniel ont donc pu le rencontrer) ; comme de la Comté, d’ailleurs, qui à l’entendre ne saurait être autre chose que le centre du monde. Quoi qu’il en soit, le naïf Dody a ainsi découvert que le monde était bien plus vaste qu’il n’osait l’imaginer. De retour dans la Comté, Bilbo, dont il fait lourdement entendre qu’il est devenu « un intime », et il n’en est pas peu fier, M. Sacquet donc n’a pas manqué d’inviter Dodinas et son frère Dinodas à venir lui rendre visite à Cul-de-Sac pour une petite collation, qui s’est avérée épique comme il se doit, et abondamment arrosée. Le soir même, un projet était né (encore que les conditions exactes de l’accouchement aient conservé quelque chose d’un tantinet brumeux) : les frères Brandebouc iraient établir une auberge aux confins des Terres Sauvages ! « L’avant-poste le plus oriental de la Comté, en quelque sorte. »

 

Agariel l’interroge sur les conditions de leur voyage. Dody confesse que le caractère brumeux de la naissance du projet s’est étendu aux premiers jours de l’expédition… Mais, oui, le voyage s’est bien passé, très bien même, merci : ayant fait le plein de victuailles ainsi que du nécessaire pour un voyage au long cours, incluant mouchoirs brodés et argenterie, ils ont gagné Bree (la halte a duré quelques jours, il fallait bien se renseigner auprès d’un expert en auberges tel que « M. Prosper Poiredebeurré à l’enseigne du Poney Fringant, n’est-ce pas »), puis le long de la route (il ne saurait y en avoir d’autre). M. Sacquet ayant eu la bonté de munir Dodinas de lettres de recommandation auprès des grands de ce monde, les frères ont même eu l’opportunité exceptionnelle de passer une nuit à Fondcombe, « chez ce bon M. Elrond » – après quoi ils ont grimpé le Haut Col, descendu dans la vallée, franchi l’Anduin au Vieux Gué, rencontré « ce bon (et très impressionnant) M. Beorn » (une lettre de recommandation, là encore) qui a bien voulu les laisser s’installer sur ses terres, et, voilà ! L’Auberge Orientale était née. Rien de plus simple au fond – et le voyage a été une promenade de santé… même si bien des Hobbits de la Comté n’emploieraient probablement pas cette expression.

 

Et c’est un endroit très agréable et sûr, ici. En fait, ça ressemble beaucoup à la Comté – « disons une Comté pas très bien entretenue, et qui aurait bien besoin d’être un petit peu tondue, n’est-ce pas ». Et en même temps c’est exotique : « L’aventure au coin de la route ! » Dody lui-même n’a pas vécu d’aventures, certes – il est pour le moins dégourdi, pour un Hobbit, mais cela ne signifie pas pour autant qu’il serait capable de pénétrer dans l’antre d’un dragon ou toutes ces autres choses absolument folles qui ont fait la juste renommée de M. Sacquet ! Cependant, l’auberge accueille des personnages biz... intéressants, et qui ont bien des choses à raconter.

 

 

Peut-être d’ailleurs ses tout derniers invités sont-ils eux-mêmes des aventuriers ? Nárvi le confirme sans peine, exposant leur périple à travers la Forêt Noire – ce qui éveille chez Dody des souvenirs de ce que Bilbo avait dit de son propre voyage. « Mais la route est aujourd’hui beaucoup plus sûre, n’est-ce pas ? »

 

Ici, les Nains attablés non loin s’invitent dans la conversation – l’un d’entre eux avançant que « c’est en train de changer ». Il évoque des rumeurs telles qu’Agariel et Aeweniel ont pu en entendre, tout spécialement touchant le Haut Col – certains disent qu’il y aurait un Nouveau Grand Gobelin à Gobelinville… En même temps, comment pourrait-on le savoir ? Mais il n’y a pas que des rumeurs de ce genre : c’est certain, les Orques s’agitent, il y a eu des attaques… Dodinas blêmit. Agariel n’en confirme pas moins ces inquiétantes nouvelles.

 

Un des Nains, l’air un peu rêveur, avance qu’il faudrait que le roi Dáin, ou peut-être même le roi Bard, y fassent quelque chose – la Bataille des Cinq Armées, mine de rien, c’était six ans plus tôt, et il serait affligeant que tout ce qui a été obtenu alors soit réduit à néant… Mais un de ses comparses, plus cynique, éclate d’un rire sombre et chargé de dépit : Erebor et Dale sont bien loin, ils ne feront rien par ici… Nárvi s’insurge : il y a une alliance des Peuples Libres du Nord ! « Oui, mon ami, mais vous-mêmes avez souligné que traverser la Forêt Noire n’est pas une mince affaire. Et ce ne sont pas les Béornides qui… » Ici le Nain s’interrompt, jette un œil à la table d’à côté, et se reprend : « Beorn et ses gars font un travail formidable, mais… Enfin, bref, faudrait faire quelque chose pour le Haut Col, quoi ! »

 

 

Dodinas, un peu abattu, reconnaît que tout cela est très préoccupant. Il a visiblement une requête à formuler aux compagnons, mais aimerait les jauger un peu d’abord. Agariel a éveillé son attention, elle qui s’intéresse beaucoup aux mouvements des Gobelins, et qui connaît visiblement bien la région. Échanger avec elle permet de mettre en avant que ses compagnons également ont de la ressource. En même temps, le tableau très noir qu’elle dresse de leurs rencontres le long du Sentier des Elfes, ou de ses propres aventures dans les Monts Brumeux ou en Eriador Oriental, contribue à abattre encore davantage un Dody visiblement très inquiet...

 

Il finit par lâcher le morceau : il y a quelques mois de cela, son frère Dinodas a repris la route de la Comté – il fallait refaire les stocks, en produits de première nécessité, comme la bière, l’herbe à pipe et les mouchoirs… Il a franchi le Haut Col avec une petite compagnie, sans difficultés, a mené ses affaires dans la Comté, puis a gagné Bree pour les derniers préparatifs – là-bas, il a confié une lettre à un rôdeur, qui l’a transmise, etc., et la missive est parvenue il y a assez longtemps maintenant à l’Auberge Orientale. Trop longtemps sans doute, car, dans cette lettre, Dinodas annonçait son départ de Bree dans les jours qui suivraient, accompagné d’une petite troupe de gardes, une demi-douzaine d’hommes, avec des poneys bien chargés, et, à ce compte-là, il aurait déjà dû arriver à l’auberge depuis une bonne semaine… Or rien. Dody est bien conscient qu’il y a toujours des imprévus dans les voyages, des retards qui s’accumulent – mais, à ce stade, il est tout de même inquiet… Maintenant que Dodinas lui explique tout cela, Agariel se souvient qu’à Fondcombe, juste avant son propre départ, elle avait entendu parler d’un marchand hobbit qui y avait fait une brève halte – et les dates évoquées semblent confirmer que Dodinas a raison d’être inquiet : Dinodas aurait dû arriver à destination, à cette date. La Dúnedain l’évoque sans ambages, ce qui abat encore un peu plus son hôte…

 

Lequel finit par formuler sa requête : Agariel et ses amis accepteraient-ils de se rendre au Haut Col, pour s’assurer que la caravane de Dinodas le passe sans difficultés, et l’escorter jusqu’ici ? Soit environ une semaine de trajet à l’aller, autant au retour. Il ne le dit pas expressément, mais redoute qu’il soit déjà trop tard… L’incertitude le ronge, il faut qu’il sache ce qui s’est passé. Tous les compagnons sont volontaires (Nárvi est saoul…), même si Agariel ne comptait pas retourner au Haut Col de sitôt, ce qui perturbe un peu ses plans (Aeweniel la reprend : des vies sont en jeu !) ; ils ne réclament même pas de paiement, l’affaire est vite conclue – mais la détresse de Dody est palpable, qui contraste avec le naturel joyeux dont il avait fait preuve jusqu’alors… Il leur offre bien sûr le gîte, et promet un salaire adéquat, mais sur un ton très morose : il n’a pas vraiment le choix, de toute façon… Les compagnons le perçoivent, et ça les refroidit un brin en retour.

 

Agariel interroge Dody mais aussi Agatha (qui prend les choses en mains) sur Dinodas, sa personnalité ; il en ressort un portrait moins aventureux, plus posé : « Dindy » n’aurait jamais pensé de lui-même à s’installer au milieu de nulle part dans les Terres Sauvages – il a suivi son frère, et s’y est fait, mais il apparaît clair qu’à plus ou moins long terme, disons une fois fortune faite, il compte retourner dans la Comté et y créer une auberge plus… « normale ».

 

Les compagnons passent une bonne nuit à l’Auberge Orientale, Agariel consacrant beaucoup de temps à s’assurer que tous les préparatifs nécessaires sont accomplis. Aeweniel et Aldamar vont cueillir des herbes médicinales, mais ne trouvent guère qu’un peu de sorcelle ; Nárvi fait le plein d’herbe à pipe de bonne qualité.

 

Et il est temps de partir !

DU PAYS DE LA RIVIÈRE À CELUI DE LA MONTAGNE

 

 

L’itinéraire à suivre est évident pour Agariel. Il va s’agir de partir vers le sud, le long de l’Anduin, en territoire béornide, dans les Moyennes Vallées Est, et ce jusqu’à ce qu’ils croisent les reliquats de la Vieille Route des Nains. Ils devront alors prendre la direction de l’ouest jusqu’au Vieux Gué pour franchir le fleuve et passer dans les Moyennes Vallées Ouest.

 

Cette première partie du trajet est très sûre, c’est ensuite que les choses peuvent se compliquer : il leur faudra poursuivre à l’ouest sur ce qui demeure de la route jusqu’à ce qu’elle se mue en guère plus qu’un sentier de montagne, qu’il s’agira de grimper afin de gagner le Haut Col – et là, ils verront bien.

 

De l’Auberge Orientale au Haut Col, de la sorte, ils en auront bien pour cinq à sept jours de marche.

 

 

Le départ s’effectue sous les meilleurs auspices : la compagnie est bien préparée, la fin de l’été agréable, le pays sûr et magnifique.

 

Si les héros ne croisent pas homme qui vive, dans ce territoire très peu densément peuplé, les signes de la présence de la faune ne manquent pas – mais inutile de chasser pour l’heure. Surtout, les grosses abeilles typiques de la région, qui produisent le miel avec lequel Beorn lui-même prépare ses fameuses pâtisseries, sont absolument omniprésentes, mais en rien menaçantes.

 

Une vraie promenade de santé, dans les meilleures conditions.

 

 

Un soir, les voyageurs sont récompensés de leur bon rythme de marche dans la journée par une vision absolument splendide : le soleil se couche alors qu’ils sont à proximité du Carrock. Ce spectacle magnifique leur met du baume au cœur.

 

Au-delà, à l’ouest, tandis qu’ils continuent de longer l’Anduin, les collines marquent les premiers contreforts des Monts Brumeux – ce sont des terres plus sauvages, mais, vues ainsi, elles n’ont rien d’intimidant.

 

La compagnie atteint enfin la Vieille Route des Nains – un spectacle qui enchante comme de juste Nárvi, lequel y passerait bien un peu plus de temps... Mais du temps, ils n’en ont pas : ils suivent donc la route vers l’ouest, jusqu’à atteindre le Vieux Gué.

 

Des Béornides le gardent, taciturnes, qui exigent le paiement d’un péage – cinq pièces de cuivre par tête. Les héros savent très bien ce qu’il en est, et payent sans rechigner.

 

Nárvi fait preuve d’un peu d’appréhension, car il se souvient que, notoirement, Beorn n’aime pas trop les Nains… En même temps, il est très curieux de goûter à ces fameux gâteaux au miel ! Et il en fait la remarque. Mais les gardiens du péage l’ignorent totalement… Tant pis !

 

 

C’est ainsi qu’ils traversent l’Anduin – là encore, dans les conditions les plus sûres. Mais, à mesure qu’ils progressent en direction de l’ouest, les collines à l’horizon se muent en montagnes : ce sont les Monts Brumeux, et, désormais, ils sont pour le moins intimidants, en plus d’être majestueux. Mais, haut les cœurs ! cette vague appréhension n’est pas du genre à peser sur nos héros, qui font preuve d’une grande détermination.

 

Cependant, le changement d’atmosphère se fait toujours un peu plus sentir à mesure qu’ils s’éloignent de l’Anduin. Jorinn, qui part devant en éclaireur, y est particulièrement sensible. Il est amené à trouver, à proximité d’un bosquet, un ensemble de piques plantées dans le sol, arborant des têtes de loups – un spectacle peu ragoûtant… Jorinn, qui y regarde de plus près, comprend que ces têtes ont été rongées çà et là, et tout récemment encore – un prédateur rôde probablement dans les environs, qui ne fait pas de difficultés… Un Warg, peut-être ? Mais Jorinn étant conscient de ce danger, et le signalant à ses amis, ils peuvent passer au large en se montrant simplement un peu plus prudents, un peu plus discrets. En définitive, la conscience de ce que leur groupe sait se montrer attentif en pareille affaire renforce un peu leur sentiment de communauté et leur détermination.

 

L’OMBRE DU PASSÉ

 

 

En milieu d’après-midi, les héros commencent l’ascension du Haut Col. Ils ne pourront guère marcher beaucoup plus longtemps aujourd’hui, il va bientôt leur falloir trouver un endroit où dresser le camp.

 

 

Jorinn, toujours en tête, repère alors que le soleil est prêt à se coucher les ruines d’une vieille ville, et suppose que ce serait un bon endroit pour s'installer. En même temps, le sentiment produit par le spectacle des têtes de loups fichées sur des piques persiste : le Bardide ne craint pas qu’un prédateur rôde dans les environs, mais éprouve comme un malaise indéfinissable… Il s'en fait écho à ses compagnons, et Agariel partage son trouble. Toutefois, ils ne trouveront pas de meilleur endroit avant que le soleil ne se couche…

 

Aeweniel, et de manière beaucoup plus floue Jorinn, qui doit sans doute cela à ses voyages en compagnie de Baldor, comprennent que cet endroit doit correspondre à ce que les Béornides appellent « le Bivouac d’Elendil ». L’Elfe sait cependant qu’en vérité ces ruines n’ont rien à voir avec celui qui fut jadis, exilé de Númenor, le fondateur des royaumes d’Arnor et de Gondor en même temps que l’allié de Gil-Galad, le grand héros qui a péri des mains mêmes de Sauron lors de la Dernière Alliance des Elfes et des Hommes. Pourquoi son nom a-t-il été associé à ces ruines ? C’est là un mystère, une de ces bizarreries dont l’histoire est coutumière. Non, il s’agit en vérité des ruines d’une petite ville du nom de Combefoin, bâtie par les Hommes du Nord ancêtres des Hommes des Bois, au cours du Troisième Âge, à l’époque où ils entreprenaient d’étendre leur domaine depuis la Forêt Noire en direction des Monts Brumeux – une tentative à laquelle le Nécromancien de Dol Guldur a mis un terme, contraignant bientôt les Hommes des Bois à retourner à la lisière de la Forêt Noire, aussi bien ceux qui refusaient sa domination que ceux qui en étaient venus à l’accepter de plus ou moins bon gré.

 

 

Il faut se résoudre à planter le camp ici. Agariel en a bien conscience, notamment – si elle perçoit bien le changement d’atmosphère, et Nárvi plus encore. La Dúnedain fait appel à son savoir de rôdeuse, et veille à ce que leur campement soit aussi sûr que possible, sans angles morts, etc. Elle fait en sorte que le feu les réchauffe, mais sans émettre trop de lumière.

 

Des tours de garde sont mis en place ; Agariel compte notamment sur la capacité d’Aeweniel de faire appel à ses Rêves Elfiques plutôt que de dormir à proprement parler, ainsi qu’à sa bonne vision nocturne – Jorinn et Nárvi, à leur manière, sont aussi des guetteurs tout désignés à cet égard.

 

Les heures défilent... Le Nain du Mont Solitaire, alors que son tour de garde touche à sa fin, s’agace un peu de ce que Jorinn, qui doit lui succéder, tarde à se montrer. Finalement, il décide d’aller le réveiller… et constate que le Bardide a disparu. Il alerte aussitôt Agariel, puis réveille les autres. Ils le cherchent dans les environs – ce qui est compliqué : ils sont dans des ruines en pleine nuit et leur feu n’éclaire pas… Aeweniel et Nárvi sont moins embarrassés à cet égard, cependant – et l’Elfe a un autre atout… qui lui permet de déceler une présence fantomatique non loin, une sorte de spectre humanoïde, armé d’une grande lance, et qui s’avance très lentement, sans un bruit, dans leur direction !

 

 

Elle voit en outre Jorinn un peu plus loin – qui, d’une manière ou d’une autre, a été emporté par l’esprit ; mais le Bardide a été à moitié enfoncé dans un petit étang boueux, avec comme une croûte à sa surface – il y sombre, inconscient, et risque de périr noyé dans cette vase !

 

Nárvi s’avance dans la direction du spectre, ainsi qu’Aeweniel brandissant son bâton. Jorinn commence à étouffer dans sa mare mais sans que cela ne le réveille de son sommeil magique. Le fantôme part à l’assaut du Nain, mais sans rien lui faire pour l’heure. Aldamar saisit une torche qu’il va allumer au feu de camp. Agariel dit à l’Elfe d’aider Jorinn, et, munie de son épée, part au devant du spectre.

 

Nárvi assène à ce dernier un coup de hache, qui rate – et il se demande si son acier pourra faire quoi que ce soit à cette créature éthérée… Aeweniel obéit à l’injonction d’Agariel et se précipite au secours de Jorinn – toutefois, le temps qu’elle arrive, le Bardide se réveille de son sommeil magique, mais en fait encore les frais : l'épaisse croûte de boue le maintient sous l’eau ! Et la créature s’en prend à Agariel, lui plantant sa lance spectrale dans le torse – spectrale ou pas, elle lui fait des dégâts... La Dúnedain riposte, mais sans succès… Elle réclame à grands cris le feu et la lumière – Aldamar un peu indécis s’en charge, mais cela demande du temps !

 

Le Nain du Mont Solitaire, qui a vu les dégâts infligés par le spectre à la rôdeuse, fait de son mieux pour attirer l’attention du mort-vivant – cette fois, son coup porte, mais n’inflige que des dégâts diminués, et il le comprend sans peine. Aeweniel parvient au niveau de Jorinn au moment où le Bardide réussit à se dégager de la vase dans une profonde inspiration empreinte de panique. L’Esprit de la Nuit, leurré d’une manière ou d’une autre par les grands gestes de Nárvi, décide de s’en prendre à lui, mais sans succès.

 

Aldamar se précipite avec sa torche en direction du combat, tandis que Jorinn et Aeweniel font de leur mieux pour retrouver au plus vite leurs compagnons. La créature recule devant la torche d’Aldamar – elle semble en avoir peur ! Ce qui facilite la tâche d’Agariel et Nárvi engagés au combat – le fantôme est bien affecté par leurs coups, même si pas autant qu’un être vivant. Aldamar fait virevolter sa torche, tandis que Jorinn à son tour, aux mouvements rapides, se joint à la bataille – attirant l’attention du spectre.

 

Mais l’Homme des Bois décide finalement de tenter de traverser la créature avec sa torche ! Une expérience qui porte pour partie ses fruits… mais ne le laisse pas indemne : Aldamar est souillé par le froid spectral dans lequel il s’est plongé ! Quant à Nárvi, surpris par le mouvement, il frémit également au contact du fantôme, et lâche sa hache… Mais l’Esprit de la Nuit est clairement sur la défensive.

 

En définitive, un ultime coup asséné par le Nain du Mont Solitaire, s’il produit toujours cette sensation très déconcertante de faucher le vide, entraîne la dissolution du fantôme dans un douloureux et perçant hurlement spectral… Les compagnons ont survécu à la rencontre, mais si, en dehors d’Agariel, ils n’ont pas subi beaucoup de dégâts physiques, l’impact de cette fâcheuse rencontre sur leur esprit et leur moral est tout autre !

 

Il ne fait aucun doute que cette créature était à l’origine du malaise qui s’était emparé de plusieurs d’entre eux en pénétrant les ruines de Combefoin. Aeweniel avait déjà entendu parler de ce genre d’esprits maudits – elle tend à croire que le cadavre d’un guerrier doit se trouver quelque part dans les ruines, dont était issu ce spectre vengeur, né de la haine et de la rancune. S’ils ont vaincu la créature, l’Elfe ne pense pas que ce soit définitif – il est probable que le fantôme se reconstituera pour s’en prendre à d’autres voyageurs… Retrouver le cadavre du guerrier pourrait permettre d’y mettre un terme – mais ils n’ont pas le temps de fouiller ces ruines : il leur faut gagner le Haut Col au plus tôt ! Ils doivent encore attendre l’aube, mais Jorinn a hâte de quitter les lieux… Et ils s’empressent de partir dès que le soleil point à l’horizon – au-dessus de la Forêt Noire au loin.

 

DANS L’ATTENTE DE L’ASSAUT

 

 

Les compagnons reprennent donc l’ascension du Haut Col – la route n’est plus guère qu’un sentier de montagne à ce stade. Et c’est un voyage épuisant : Aldamar et Jorinn tout spécialement en font les frais.

 

Dans les heures qui suivent, à mesure qu’ils progressent, les héros ne manquent pas de repérer des traces, toujours plus nombreuses : pour Agariel, qui en a une longue et douloureuse expérience, il ne fait aucun doute que ces traces ont été laissées par des Gobelins des Monts Brumeux – et nombreux : une bonne bande en maraude de plusieurs dizaines d’individus. Les montagnes sont ici infestées de tunnels discrets, qui grouillent de Gobelins – ceux-ci craignent la lumière du jour, aussi les compagnons n’ont-ils pas grand-chose à craindre dans les heures qui suivent, mais, la nuit tombée, ou dans les tunnels, il en ira tout autrement…

 

Mais Agariel finit par repérer également un poney, à demi dissimulé sous une corniche, avec une flèche gobeline dans le flanc – un animal de bât typique des convois franchissant le Haut Col avec des marchandises (reste le harnachement, mais l’essentiel de la charge a disparu). Aldamar parvient à s’approcher de la créature apeurée, et à la calmer – elle est blessée, mais, à voir comment l’animal se comporte, Agariel et Aeweniel supposent que, par chance, la flèche n’était pas empoisonnée. La guérisseuse elfe soigne le pauvre poney, qui devrait s’en remettre assez vite. Agariel, jetant un œil au peu qui reste des marchandises portées par la bête, trouve plusieurs petites boites contenant de l’herbe à pipe – et de la meilleure, de la Feuille de Longoulet : tout indique que ce poney faisait partie de la caravane de Dinodas Brandebouc… Sans l’ombre d’un doute, il vient de plus haut – du col. Le poney est en état de les suivre, même s’il les ralentira quelque peu ; toutefois, en le chargeant un peu, Jorinn et Aldamar pourraient récupérer de leur fatigue tout en continuant l’ascension du Haut Col, et c’est donc ce qu’ils font.

 

Ils reprennent la route, mais ne parviennent au Haut Col qu’en fin d’après-midi. Et ils y repèrent un grand feu de bois : tout le contraire de celui d’Agariel à Combefoin, celui-ci est fait pour être vu, et de loin ! Le crépuscule est proche quand ils l’atteignent – découvrant qu'il a été allumé au centre d’une sorte de petit fort circulaire ; encore que ce soit un bien grand mot : c'est à peine une petite muraille qui tient en même temps du talus.

 

 

Tandis qu’ils approchent, ils aperçoivent quatre hommes, dans ce « fort », qui s’activent, paniqués : d’aucuns comblent à la hâte un pan de mur qui s’était effondré, tel autre prépare des flèches qu’il plante dans le sol à côté de lui…

 

Et c’est un Hobbit qui entretient le feu au centre du « fort ». Sa ressemblance avec Dodinas ne laisse aucune place au doute, il s’agit bien de son frère Dinodas !

 

 

Des quatre hommes présents, l’un est plus âgé que les autres, et son visage dur marqué de cicatrices témoigne de ce qu’il a connu son lot de voyages et de combats. C’est probablement un Béornide. Les trois autres sont bien plus jeunes, d’origine indécise, et leur équipement est bien moins martial. Tous sont exténués et apeurés – certains, dont le chef, sont blessés.

 

Ils ont remarqué l’arrivée des héros, mais n’ont pas interrompu leur tâche pour autant : ils ont à faire, et c’est urgent ! Agariel se signale à eux, mais le vieux guerrier ne perd pas de temps en présentations – il faut les aider à fortifier le camp, les Gobelins ne vont pas tarder à lancer l’assaut ! Cela fait trois jours qu’ils attaquent à la tombée de la nuit, et ils sont de plus en plus nombreux…

 

Agariel se signale aussi au Hobbit, en l’appelant : « Oh, vous connaissez mon nom ! C’est sans doute ce bon vieux Dodinas qui vous envoie. Eh bien, merci à lui, et à vous, je suis comme de juste enchanté que vous soyez passés prendre le thé, mais je crains que nous ayons quelques invités surprise et assurément indésirables qui approchent… Aussi, je vous prie de bien vouloir m’excuser si je… me dissimule sous toutes ces caisses, bon sang, qu’ai-je fait pour mériter cela ! »

 

Bien sûr, redescendre le Haut Col en pleine nuit, avec des Gobelins en maraude, serait purement et simplement suicidaire… Ils n’ont pas le choix : ils vont devoir passer la nuit sur le col – et tout indique qu’elle sera agitée. Le Béornide le confirme, en même temps qu’il se présente, sous le nom d’Iwgar Longuefoulée (il est blessé, et Aldamar et Aeweniel s’occupent de lui, du moins quand il veut bien  les laisser faire – les préparatifs défensifs sont autrement urgents, et les nouveaux venus y participent). Les Gobelins les assaillent depuis trois nuits, et il ne fait aucun doute qu’ils vont remettre ça dans les heures, non, les minutes qui suivent – et dire que le Haut Col était censément devenu plus paisible… Oui, deux des gardes de la caravane sont déjà morts lors des précédentes attaques !

 

 

Mais ce petit fort est une chance inespérée : il ne vaut pas grand-chose, mais ça demeure le meilleur endroit pour résister à l’assaut des Gobelins. On n’y accède que par deux passages, qu’il va s’agir de garder : l’arrivée des héros est très opportune, ils vont pouvoir se charger d’un de ces accès, tandis qu’Iwgar et ses compagnons (trois jeunes gens de Bree nommés Andy Noirépine, Bill l’Archer et Tom Face-de-Grumeaux) garderont l’autre. Il est à craindre que les Gobelins tentent en même temps de grimper sur le talus, mais, ce faisant, ils s’exposeront et seront relativement plus faciles à repousser – une petite plateforme vers le nord sera sans doute utile aux archers des deux groupes. Tous se disposent au mieux.

 

 

Et à peine ont-ils pris position qu’une forte bande de Gobelins apparaît au sud ! Elle comprend également des archers, qui restent en arrière, avec des loups à leur côté – mais il faut aussi compter des soldats orques autrement plus solides que la masse grouillante des Gobelins…

 

 

Bientôt la première flèche vole… et le combat s’engage !

 

À suivre…

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